Archive | septembre, 2015

« Entreprises je vous aime ! » par @xjfontanet

29 Sep

Un article paru sur le site WikiPME

 

Les entrepreneurs se sont mis à espérer quand le premier ministre a prononcé le célèbre « entreprises je vous aime! ». Si il y a eu des avancées, le fond des choses a t-il changé pour autant ? Pas sûr si on en juge par les derniers arbitrage fiscaux.

L’exécution du budget fait apparaître 2 milliards de recettes non prévues : on aurait pu réduire le déficit pour passer un message positif aux allemands ; on aurait pu réduire le taux de l’ISF pour endiguer l’exil de ses redevables (dont on ne parle pas, mais qui aurait quadruplé depuis 2011) ; on aurait pu réduire l’IS … Pas du tout ! on s’arrange (processus d’achat de votes en bonne et due forme) pour qu’une majorité de contribuables ne paye pas l’impôt sur le revenu alors que l’Etat est en déficit et très endetté.

Il est tout simplement mortifère pour un pays démocratique que tant de votants ne payent pas l’impôt. Que peuvent les entrepreneurs,électoralement minoritaires,contre des politiques de spoliation légale sinon s’exiler ? Et qui paiera l’impôt quand il n’y aura plus d’entrepreneurs ? Au moins les entrepreneurs savent a quoi s’en tenir, ils ne sont pas le souci principal du gouvernement .

En son fort intérieur le gouvernement n’a pas compris ce qu’ont compris les autres:il faut prendre soin de ses entreprises  ; quand elles vont bien tout le monde du haut en bas de l’échelle sociale en bénéficie , quand elles vont mal tout le monde souffre . Notre gouvernement n’a pas non plus compris c’est que derrière chaque entreprise il y a un entrepreneur qui est une personne qui a sa sensibilité et marche à l’émotion.

Ce ne sont pas des mots qui feront passer la dernière décision ni un hasard si Moody vient de déclasser notre pays. Même s’il faut souhaiter la croissance pour notre pays, vu l’effet  de Moody sur les investisseurs internationaux et le message passé aux entrepreneurs, il ne faudra pas aller chercher très loin si la mollesse de notre économie perdure.

 

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Osons la France – entretien avec Christine Ockrent

26 Sep

Le dogme de la « justice fiscale » – Chronique aux Échos

24 Sep

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Divine surprise, les recettes fiscales attendraient 2 milliards d’euros de plus que prévu. On pourrait réduire le déficit plus vite qu’annoncé (pour passer un message à nos confrères européens), baisser les impôts sur les sociétés (pour donner du courage aux entrepreneurs), réduire la progressivité de l’IR ou le taux de l’ISF (pour endiguer l’exil de nos élites que l’on passe curieusement sous silence)… Pas du tout : on décide d’augmenter le nombre de personnes qui ne paieront pas d’impôt !

Signal fort à l’international (et reçu par Moody’s !) : en France, la fiscalité des investisseurs est le dernier des soucis. Des pays de plus en plus nombreux font le choix exactement inverse, partant de l’idée que les entreprises sont le moteur de l’économie et que leur bonne marche rejaillit sur tout le monde. Ces pays s’orientent vers des bases larges à faible progressivité. Imaginons un taux unique et seulement trois impôts (TVA, IR, IS). Dans un pays bien géré, l’Etat n’a pas à combler les déficits sociaux comme nous le faisons, l’impôt ne doit alors financer que la partie régalienne et les régions (25 % du PIB dans notre cas).

Si on fait un calcul rapide on trouve un taux d’environ 19 % (*), chiffre que l’on peut retenir comme standard mondial pour l’IS, car les pays compétitifs vont y tendre… Avec notre 40 %, fruit du dogme « justice fiscale », nous sommes complètement hors marché : l’étranger ne viendra pas investir et nos entreprises ne pourront pas se battre.Si on voulait tuer la croissance, on n’aurait pas fait mieux. C’est ce que nos ministres vont entendre pendant leur « investment month » : peut-être écouteront-ils plus leurs interlocuteurs étrangers que leurs compatriotes ? C’est le monde à l’envers, mais c’est ce qu’il faut espérer !

En savoir plus sur le site des Échos.

Marché du travail : la leçon allemande. Chronique aux Échos

17 Sep

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Les choses bougeant en France sur le front du marché du travail, il est utile de rappeler les idées sur lesquelles Gerhard Schröder s’est appuyé en 2004 pour faire évoluer les esprits outre-Rhin. Première idée : « on ne peut pas dépenser plus que l’on ne gagne ». C’est vrai pour un ménage comme pour un Etat. Le chancelier de l’époque a su expliquer à ses compatriotes le caractère excessif de l’endettement allemand (65 % du PIB !) et le danger que faisait peser le déficit public sur la société. C’était en fait proclamer la fin d’un Etat providence qui ne connaît pas de limite. La conséquence pratique pour tout Allemand soucieux de l’intérêt général a été de ne pas rechercher systématiquement les aides (la fin du « droit à »). Aux personnes à la recherche d’emploi Schröder a adressé la fameuse formule « mieux vaut un travail pas tout à fait satisfaisant que l’horreur du chômage à la maison ».

Deuxième idée, tout le monde a intérêt à ce que les entreprises gagnent de l’argent : « le profit d’aujourd’hui est l’investissement de demain et l’emploi d’après-demain » ; façon d’enterrer la lutte des classes et de faire comprendre que seules les entreprises profitables donnent de vrais emplois. Fort de ces deux appuis, Schröder a introduit la flexibilité dans les contrats de travail (protection de l’entreprise en cas de baisse de volume) en échange d’intéressements musclés (récompense du salarié pour l’effort consenti). L’autre nouveauté a été le refus des formules de type RSA et le recours au temps partiel (appelé ici mini-jobs). Succès énorme ! on en dénombre aujourd’hui 9 millions, 3 millions d’Allemands en détenant deux !

Angela Merkel s’est bien gardée de casser ce que Schröder avait initié. Elle a ainsi donné le temps aux réformes de produire leurs effets et permis de dépasser les clivages traditionnels. La méthode allemande a marché, elle doit nous inspirer !

Marché du travail. La leçon allemande du chancelier Schröder – Chronique dans Ouest France

17 Sep

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Fin de l’Etat-Providence

Au démarrage, une attitude claire par rapport au déficit budgétaire : « On ne peut pas dépenser plus que l’on gagne », « Un endettement au-dessus de 75 % du PIB est insoutenable ». Le principe que les comptes de l’État doivent, comme pour chaque ménage, être équilibrés passa dans la population.

Une fois tuée l’idée de l’Etat-providence, qui fait croire que l’argent tombe du ciel, le chancelier Schröder expliqua qu’il fallait « prendre les devants et modifier le modèle social, faute de quoi les changements seraient imposés par le monde financier qui n’y est pas sensible ».

Schröder prit alors des positions très claires sur l’assistanat : « Si on laisse se développer une population trop importante d’assistés, on peut oublier tout rêve d’harmonie sociale et de croissance économique parce que le financement de cet assistanat privera les entrepreneurs de récompense. » En d’autres termes, c’est l’ensemble de la société, du haut au bas de l’échelle, que l’on fragilise si on a trop recours à la répartition.

Solidarité exigeante

Pour synthétiser toutes ces idées, Schröder a inventé le concept de « solidarité exigeante » : une société est solidaire par définition, mais le soutien des plus faibles n’interdit pas l’exigence à leur égard. Adapté au monde du travail, ce concept donne l’idée selon laquelle « il vaut mieux un job pas satisfaisant que l’horreur du chômage à la maison ».

La décrue du chômage en Allemagne a commencé en 2005. Elle s’est poursuivie de manière régulière pendant six ans. Avec un taux de demandeurs d’emploi passant de 12 % à 5 % de la population active. Cela s’est fait d’abord à travers ce qu’on a appelé les mini-jobs, en fait des emplois à temps partiel (9 millions créés en dix ans, 3 millions de personnes en ayant deux !).

L’amélioration du marché du travail s’est faite ensuite à travers une plus grande exigence vis-à-vis des chômeurs au regard des jobs qui leur étaient proposés. Enfin, grâce à des contrats de travail type Volkswagen qui seraient pour nous une sortie par le haut du débat sur les 35 heures : les salariés ont accepté le principe d’horaires variables avec un plancher de 28 heures par semaine et un plafond de 42. Cette flexibilité a eu pour compensation un intéressement musclé ; on a vu Volkswagen verser depuis trois ans des intéressements de l’ordre de 12 000 € à chacun de ses ouvriers !

« Le coup de génie du chancelier Schröder »

Les syndicats ont joué le jeu de « l’accompagnement constructif » parce que Schröder a réussi à rendre obsolète le concept de lutte des classes à travers le slogan « Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et l’emploi d’après-demain ». Dit autrement : les intérêts des ouvriers et des employeurs convergent.

Imaginez un instant que tous les Français soient au travail, que nous n’ayons plus de Revenu de solidarité active (RSA) et que le chômage soit à 5 %, ce seraient 75 milliards d’euros d’économies et le moral retrouvé.

Expliquer que chacun a intérêt à ce que les entreprises fonctionnent et remettre tout le monde au travail fut le coup de génie de Schröder… Et le message que nous passe l’Allemagne aujourd’hui !

Lire l’article sur le site de Ouest France

Pourquoi l’État doit s’inspirer du CAC 40

11 Sep

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Bonne nouvelle en ces temps difficiles, les entreprises du CAC 40 viennent encore de sortir, dans leur ensemble, des résultats solides pour le premier semestre. A vrai dire, ce ne devrait pas être une surprise, cette performance est rééditée depuis la sortie de la crise des « subprimes » ; on devrait plutôt réfléchir aux causes de cette bonne marche.

Voilà des entités économiques qui délivrent des performances régulières alors que le moindre euro de chiffre d’affaires est conquis de haute lutte auprès de clients libres de ne pas acheter. Au même moment, notre Etat, dont les recettes sont obtenues par la force de la loi auprès de clients en général pas contents, peine à boucler ses comptes.

La réponse est très simple : nos grands groupes se mondialisent beaucoup plus rapidement qu’on ne le pense (pour une bonne dizaine d’entre eux, la France représente déjà moins de 10 % des ventes) et leur force vient de l’extrême diversification géographique de leurs ventes. Quoiqu’on raconte, ils restent français et portent les couleurs de notre pays (qui en a bien besoin), à l’image de Roger Federer, qui reste suisse même s’il joue 95 % de ses matchs hors du pays natal.

Face à de tels champions, la seule politique pour un pays consiste à les accueillir tous, quelle que soit leur origine, sur son sol, en leur offrant le meilleur terrain de jeu possible ; c’est-à-dire des équipements publics (c’est le « hard »), mais, surtout, un esprit pro-entreprise incarné dans les faits (le côté « soft ») : un droit du travail qui permet de la flexibilité, des impôts bas et un niveau raisonnable de normes.

L’acceptation de la concurrence mondiale est l’origine du dynamisme de ces groupes. Les grands pays, dans le futur, seront ceux dont les sphères publiques comprendront qu’elles sont, elles aussi, en concurrence, et sauront attirer mieux que leurs voisins les champions sur leur sol

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Interview à Hebdo Bourse plus

9 Sep

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Source : L’hebdo Bourse Plus

Détaxons le cochon – chronique aux Echos

4 Sep

 

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On aurait tort de croire que la crise du cochon ne concerne que les agriculteurs. Ce n’est pas le cas !

Elle révèle de façon inquiétante une maladie française qui peut être mortelle.

Le cochon est un produit qui voyage bien, sa valeur ajoutée est 100 % française, il utilise beaucoup de capital et son prix de marché est européen… toutes les caractéristiques de l’industrie lourde ! Nos régions productrices sont à l’échelle européenne ; la technicité de nos éleveurs est comparable à celle de leurs concurrents, même si, par endroits, elle doit s’améliorer. La grosse différence avec, notamment, les éleveurs allemands n’est pas dans le coût hors taxes, mais dans les charges pesant sur les exploitations et leur effroyable évolution relative depuis l’arrivée de Gerhard Schröder au pouvoir.

A périmètre égal, en 2004, le coût de la sphère publique était de 50 % du PIB en France et de 57 % en Allemagne. En 2015, il est de 57 % en France et de 44 % en Allemagne. Le cochon allemand est donc passé d’un désavantage de coût total de plus de 10 % en 2004 à un avantage de plus de 20 % par le seul effet des réformes Schröder.

Aujourd’hui, le coût de la sphère publique d’un pays ne peut se décaler par rapport à celui de ses voisins sans mettre en péril les entreprises, en particulier celles qui exportent et qui ont une forte valeur ajoutée locale. La seule façon de remettre sur pied la filière porcine est d’appliquer le régime Schröder à notre sphère publique.

Notre gouvernement a l’art de distribuer les diagnostics, mais, en l’occurrence, ce n’est pas le malade qu’il faut soigner, mais plutôt le médecin. La mise à niveau du coût de notre sphère publique aux normes mondiales sera la meilleure manière de rendre la compétitivité à nos cochons, mais aussi à toutes nos entreprises.
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Notre devise de fraternité en pleine dérive ? – édito sur le site WikiPME.fr

4 Sep

Lire l’article dans son contexte, sur le site wikiPME

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Chères amies, chers amis, bonjour. Pourquoi ce titre ? Parce que notre devise de fraternité est en pleine dérive. Nous sommes le seul pays au monde où poser la question du caractère justifié de l’assistanat de masse vous garantit une volée de bois vert.

Notre devise de fraternité est en pleine dérive, nous sommes le seul pays au monde où poser la question du caractère justifié de l’assistanat de masse, vous garantit un volée de bois vert. Ce n’est pas le cas ailleurs en particulier dans les pays qui se sont réformés.

Un des concepts forts sur lesquels le retournement allemand s’est appuyé est en effet le concept de « solidarité exigeante » : on est solidaire (c’est ce qui fait une société), mais on demande un effort à celui qui reçoit l’aide. Schroeder, conscient qu’à partir d’un certain seuil,  l’assistanat aliénait les bénéficiaires, a tenu à mettre les points sur les is.

Le second danger des politiques de répartition est (parce qu’il faut bien trouver le financement) de démotiver les créateurs de richesse en les privant de récompense par une fiscalité excessive. Subvention rime avec spoliation. C’est ainsi que la fiscalité  progressive s’est introduite parée du joli qualificatif de « justice » fiscale.

Ceci dit la justice fiscale est à la justice ce que la musique militaire est à la musique !

Peut être pire encore, elle est une formidable erreur économique ; en ne taxant pas l’ensemble des revenus on fait exploser les taux marginaux, les seuls que regardent les investisseurs et l’investissement tombe.

On n’est pas encore au bout des dangers ! Avec la mondialisation et les facilités de circulation, des impôts trop élevés créent l’exil ; notre pays n’échappe pas à la règle : quadruplement des départs pour cause ISF (3400 contre 705 entre 2013 et 2011) et plus de 40% sur les expatriations de jeunes en quête d’autres environnements pour déployer leurs talents.

L’assistanat entraîne la spoliation, réduit l’investisseur et crée l’exil.

C’est toute la société du haut en bas de l’échelle qu’il ébranle. Les décisions fiscales vont être un signe politique majeur : on continue la pêche aux voix ou on passe des messages positifs en direction des créateurs de richesse qui s’apprêtent à quitter le pays ? Affaire à suivre !

Xavier Fontanet

Une bonne émission pour attaquer la rentrée – Boursorama.com

2 Sep

http://www.boursorama.com/actualites/tv/videoslive/ecorama/liste

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Pour voir l’émission entière (2h) sur le site de Boursorama, cliquez ici

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