Archive | novembre, 2021

Le dividende d’hier est l’emploi de demain

19 Nov

Tous les mardis, l’ancien chef d’entreprise et professeur de stratégie Xavier Fontanet décrypte les mécanismes de la vie économique et son évolution. Il montre cette semaine pourquoi rentabilité, croissance et dividende sont directement liés… au profit de l’emploi.

On raconte beaucoup de choses fausses dès que l’on parle de dividendes, notamment lorsque l’on vous explique que « le dividende, c’est l’actionnaire qui se sert aux dépens des employés ». Il y aurait une opposition irréconciliable entre l’intérêt de l’actionnaire et du salarié. Beaucoup se laissent abuser par la simplicité de l’argument, la faute en revenant en grande partie à la faiblesse dramatique de l’enseignement en matière d’économie. C’est en effet oublier un peu vite que si l’emploi existe, c’est parce que l’entreprise tourne et pour que celle-ci tourne, encore faut-il que quelqu’un ait mis du capital au départ et continue à le porter. Notons qu’en Allemagne, le mot « patron » n’existe pas, on parle d’Arbeitgeber, littéralement celui qui donne du travail… 

D’où d’ailleurs peut bien venir cette épargne si ce n’est de dividendes produits antérieurement par d’autres entreprises ? Dans la très grande majorité des cas, le dividende d’hier est le capital d’aujourd’hui. L’explication du dividende qui coûte de l’emploi ou du salaire est donc un peu courte et il faut dans ces affaires prendre une perspective de long terme et apprendre à raisonner de façon systémique. 

Le ratio entre activité et capital

Il y a un concept de base qu’on devrait expliquer dans toutes les écoles et donc à tous nos concitoyens, c’est le concept de rotation d’actif : une entreprise, pour fonctionner a besoin d’investissement ; toutes les analyses statistiques que l’on peut faire dans tous les pays du monde, sur tous les métiers et de tous temps, montrent qu’il y a proportionnalité entre l’activité mesurée par le chiffre d’affaires et l’investissement qui y est fait. Pour produire et vendre des voitures, il faut des usines, des réseaux de distribution et le financement des produits finis et des stocks ; pour produire deux fois plus de voitures, il faut deux fois plus d’investissements. Cette constance du ratio entre activité et capital investi que l’on nomme rotation d’actif est un outil que l’on n’utilise pas assez sur le plan pédagogique. 

Dès que l’on prend un peu de perspective, l’actionnaire et donc le dividende ne sont pas les ennemis mais les amis de l’emploi : il n’y a pas opposition entre l’économique et le social.

Quand une entreprise démarre, elle connaît en général une forte croissance, disons 30% par an. Ses bénéfices, par exemple, 15% de l’argent investi, sont inférieurs à l’investissement nécessaire pour assurer la croissance, 30% de l’investissement ; il faut donc injecter de l’argent à hauteur de 15% (15-30). Ce n’est que quand l’entreprise a atteint une stabilité, par exemple 5% de croissance, et qu’en conséquence ses besoins d’investissement baissent, que l’on peut commencer à retirer des liquidités, par exemple 10% (15-5) soit 10% du capital, somme qui représente 65% du bénéfice (10/15). Rentabilité, croissance et dividende sont donc directement liés.

La clé de l’emploi 

Le dividende n’est pas automatique car l’entreprise n’est pas toujours rentable quand la croissance baisse (elle n’est par exemple pas forcément leader sur son marché et n’a en conséquence pas de marges très élevées). Le dividende permet de retirer sa mise et bien sûr parfois beaucoup plus, mais cela ne va pas de soi. Dans une certaine mesure, on peut décrire ce dividende comme la récompense donnée par les clients à l’entreprise qui leur a rendu le plus grand service sur le cycle de vie du produit.

Il est évident que si l’on est dans un pays qui ne comprend pas le concept du dividende, dans un pays où les forces morales et politiques passent leur temps à le vilipender, dans un pays ou l’État le surtaxe, il y a très peu de chances que les épargnants investissent et fort à parier que l’emploi ne se développe pas. Dès que l’on prend un peu de perspective, l’actionnaire et donc le dividende ne sont pas les ennemis mais les amis de l’emploi : il n’y a pas opposition entre l’économique et le social. Antoine Riboud avait une merveilleuse formule en rappelant que dans l’expression « économique et social » le mot le plus important c’est le… « et » !

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Entreprises : le facteur déterminant de la confiance

17 Nov

Pas de réussite économique sans confiance. L’ancien chef d’entreprise et professeur de stratégie Xavier Fontanet décrit les trois dimensions de la confiance.

Les économistes ont fondé leurs analyses du fonctionnement des entreprises sur le capital et le travail. Il est évident qu’une activité ne peut fonctionner sans travail ni sans capital, mais pour autant, capital et travail sont loin de tout expliquer. Il est un troisième facteur, tout aussi déterminant, qu’il est impossible de mesurer et qui fait toute la différence entre deux entreprises équivalentes en termes de capital et de travail, c’est la confiance qui y règne, que l’on pourrait décrire comme de l’huile qu’on met dans les rouages.

Le premier à avoir mis en évidence ce troisième facteur est sans conteste Alain Peyrefitte. Normalien (lettres), il s’est penché sur l’économie après une vie consacrée à la politique. Il a eu la chance insigne de voir le général de Gaulle en tête à tête chaque jour, un quart d’heure, pendant quinze ans, pour débriefer les journées, avec lui… On peut difficilement imaginer meilleure formation permanente ! À sa retraite, il s’est intéressé aux œuvres des grands économistes et a laissé sa marque en décortiquant, entre autres, le démarrage des Pays-Bas au XVIIIe siècle, de l’Angleterre au XIXe et du Japon au XXe

Les trois dimensions de la confiance

Chaque peuple est différent, chaque modèle politique également, de même que chaque religion. Il n’empêche que chacun de ces trois pays, à sa manière, a connu un développement bien plus significatif que la France qui était pourtant à l’époque mieux pourvu en capital et en travail. La différence s’est faite grâce à une harmonie entre tous les acteurs de la société qu’Alain Peyrefitte décrit comme un phénomène de confiance. Du miracle en économie, son dernier ouvrage, devrait être lu par chaque compatriote et intégré aux programmes scolaires.

La confiance est impossible à mesurer et c’est peut-être pour cela que peu d’économistes se sont penchés sur le sujet. Cela ne dispense pas pour autant de chercher à la comprendre et de la caractériser. L’auteur de ces lignes pense qu’elle est un concept tridimensionnel et c’est ce qui en fait l’intérêt, car chacun de nous à trois dimensions : il est une personne, il a ses proches et est membre de la société. 

La confiance en soi est un subtil équilibre entre l’arrogance, l’excès de confiance qui sépare des autres et la flagellation qui empêche de donner sa mesure. 

La première dimension, c’est la confiance en soi. Le fait pour chaque citoyen d’être bien dans sa peau et d’avoir trouvé le domaine où il excelle. C’est évident au niveau sportif : il faut être en forme pour bien taper une balle au centre quand on est tennisman. Mais c’est également vrai quand il s’agit de prendre de bonnes décisions au travail. La confiance en soi est un subtil équilibre entre l’arrogance, l’excès de confiance qui sépare des autres et la flagellation qui empêche de donner sa mesure. Avoir des gens qui ont confiance en eux ne suffit pas à créer une équipe. La deuxième dimension est la confiance en l’autre. Beaucoup de personnes sont incapables de travailler si elles dépendent du travail des autres. En d’autres termes, elles ont du mal à faire confiance aux autres. Ces attitudes freinent la construction de la confiance parce que rien ne la développe autant que d’éprouver la confiance que vous porte les autres. Il faut apprendre à faire confiance aux autres !

La responsabilité du chef

Les choses sont en fait plus compliquées encore pour celui qui veut créer la confiance, c’est le troisième facteur. Dans le cas d’une entreprise, mais c’est le fait pour n’importe quelle organisation, il est impossible de susciter la confiance si vous envoyez l’ensemble des collaborateurs dans le décor, du fait d’une stratégie mal adaptée. Ceux-ci vont tout de suite le sentir parce qu’ils sont intelligents. Là réside la responsabilité du chef, celle d’être le constructeur de la stratégie, son pédagogue et son garant. Il doit veiller en particulier à ce que les destructeurs de confiance ne réussissent pas dans leur travail de sape. 

La confiance, phénomène universel, intemporel, mystérieux mais essentiel. Il est à peu près sûr que lorsqu’on a réussi à bien en comprendre les ressorts, les choses auront une chance d’aller un tout petit peu mieux !

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Être fidèle à ses clients, une manière de servir le bien commun

8 Nov

Une entreprise qui soigne sa fidélité à l’égard de ses clients peut faire converger profits et concurrence vers le bien commun.

éfendre l’idée que l’entreprise contribue à l’intérêt général et au bien commun est une véritable gageure car on se fait aussitôt opposer la fameuse phrase de Milton Friedman : « Les entreprises sont là pour faire du profit. » Le profit a, dans nos sociétés une mauvaise image : certains le présentent comme le résultat de l’exploitation des travailleurs. Ceci existe sûrement dans certains cas mais ne peut pas expliquer le ressort des entreprises qui affichent de fortes croissances et des changements de taille significatifs sur longue durée. 

Profit et concurrence

D’autres l’expliquent comme résultat de la manipulation des clients à travers la publicité, faisant bien peu de cas de l’intelligence et de la capacité de ces derniers à défendre leur propre intérêt de consommateur. Il faut avoir fait soit même de la vente pour savoir à quel point les clients sont capables d’exercer leur jugement sur les actes d’achat qui les concernent directement. Plus généralement, quand on donne la parole à ceux qui dirigent (ou ont dirigé) des entreprises, ils vous disent qu’ils ne se reconnaissent pas dans ces visions simplistes. Pour eux, ce qui guide une entreprise c’est la quête de l’excellence des produits et des services rendus. Le profit est la récompense donnée par les clients à celui qui offre la meilleure prestation. Il est l’indicateur par excellence que l’entreprise est dans le vrai et le moyen qui lui permet de se développer face à ses concurrents ! 

La fidélité a, elle aussi, un petit côté ringard dans la période actuelle, elle est pourtant au cœur de la réussite des entreprises.

Concurrence, le mot est lâché ! La concurrence a elle aussi une mauvaise image : l’image du fort qui écrase le faible. On ne peut pas dans ces conditions fonder une société sur la concurrence. Les entrepreneurs vous diront là encore que leur perception est différente : la concurrence est bien sûr une ascèse de tous les matins, mais elle fait grandir les talents à l’image de ce qui se passe en sport entre les grands champions qui se stimulent les uns les autres. Elle est la traduction du mot liberté en économie. 

La fidélité de ses clients

Les entrepreneurs qui ont réussi à se développer beaucoup plus que les autres vous expliqueront tous que leur obsession a toujours été de s’assurer la fidélité de leurs clients parce que c’est elle qui permet de mettre les équipes de vente à la conquête de nouveaux territoires et d’assurer la croissance de l’entreprise. La fidélité (c’est de cela qu’il s’agit) a elle aussi un petit côté ringard dans la période actuelle, elle est pourtant au cœur de la réussite des entreprises. Intérêt particulier, concurrence, fidélité, voilà trois concepts qui, pour différentes raisons, n’ont pas forcément la cote. Ils sont pourtant au cœur du fonctionnement de l’économie et permettent, on va le voir, de tendre vers le bien commun.

Une entreprise qui garde ses clients (mais aussi ses employés et ses fournisseurs qui ont à cœur eux aussi de défendre leurs propres intérêts), alors que chacun, du fait de la concurrence, peut librement changer sa relation à tout moment, réussit ce petit miracle de rendre compatibles des intérêts particuliers et de les faire converger vers un état qu’on peut qualifier d’intérêt général. Le bien commun, ne peut être décrété par une seule personne, qui déciderait pour tout le monde. Sa quête est forcément une œuvre collective. Quand on y réfléchit bien, le « marché », peut, quand y règne une saine concurrence, être son plus efficace allié. C’est d’ailleurs pour cela que l’on n’a pas jusqu’ici, trouvé mieux et qu’il dure depuis si longtemps !

Cet article est paru sur le site Aleteia.

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Économie : les bons effets de la « catallaxia »

2 Nov

Le pape François vient de rappeler que la dignité de l’homme est de travailler et d’inventer. Pour le chef d’entreprise Xavier Fontanet, le génie créatif de la personne humaine s’exprime notamment dans le foisonnement des métiers décrit par la catallaxia. 

Pour qui veut comprendre le monde actuel et bien s’y comporter, il est probablement utile de connaître le concept de « catallaxia » [de catallactique, science des échanges, Ndlr]. Cette vision de l’économie a été développée par Friedrich von Hayek, prix Nobel autrichien. Il décrit celle-ci, non comme un ensemble homogène qui serait dynamisé par la dépense publique, mais comme un foisonnement de milliers de créneaux (ou métiers) en interaction constante les uns avec les autres. Une façon très simple d’appréhender le concept est de réfléchir à tous les métiers dont vous avez bénéficié au long de la journée, du bâtiment au textile, de l’eau à la pharmacie et jusqu’aux transports.

Chacun de ces métiers possède sa spécificité en termes de savoir-faire commercial et technique, il s’exerce sur un champ géographique précis. Une ville pour le plombier, le monde pour le fabricant de montres. On peut identifier, pour chacun, entre cinq et dix entreprises concurrentes et spécialisées. Le métier suit sa courbe de vie qui connaît des périodes de croissance, de stabilité puis de décroissance. Certains métiers ont des durées de vie extrêmement longues, plusieurs centaines d’années comme le verre ou l’acier. D’autres ne durent pas plus de 10 ou 15 ans, feux le discman ou l’iPod, par exemple.

Trois millions d’entreprises

Pour se faire une idée de l’extrême diversité dont on parle, il suffit d’analyser les trois millions d’entreprises actives en France. La majorité d’entre elles est répertoriée dans les Pages jaunes avec en général des champs géographiques locaux ou régionaux. Ce sont de petites entreprises de cinq à dix employés, dans la distribution, la restauration, les services, souvent liées au bâtiment et à l’habitat. Les ETI (entreprises de taille intermédiaires) sont une deuxième catégorie d’entreprises, elles emploient entre 100 et 1.500 collaborateurs : on en compte une dizaine de milliers en France, leur champ géographique est plus large. Viennent enfin les grands groupes, quelques centaines, qui emploient chacune entre 5.000 et 100.000 personnes sur notre sol. Avec elles, nous avons affaire à des sociétés mondiales. En ordre de grandeur, ces trois groupes occupent à peu près le même effectif.

Les entreprises en croissance dans chacune de ces trois familles sont celles qui exploitent les idées nouvelles fruits de la créativité et du progrès technique. Elles provoquent en général la stagnation voire la décroissance des entreprises dont elles substituent les produits ou services. Les entreprises stables sont celles qui ne connaissent pas de substitution dans leur métier. Les entreprises stables et en décroissance génèrent des liquidités puisque leurs bénéfices sont supérieurs aux investissements. Ces liquidités vont naturellement dans les entreprises en croissance dont les résultats sont inférieurs à leurs besoins d’investissements qui, elles, en manquent. Le financement de la catallaxia est donc naturel pour autant que les impôts ne tirent pas trop de ressources du système des entreprises. Il ne faut pas non plus que les banquiers centraux mettent trop de liquidités dans l’économie. Celles-ci se retrouvent dans le capital et donnent trop de puissance financière aux nouvelles technologies, rendant par là-même les changements plus brutaux.

Le bon choix des consommateurs

Quand on prend du recul, force est de constater que c’est cette catallaxia qui a permis à plus de 600 millions de personnes de sortir de l’extrême pauvreté dans les trente dernières années. Certains, dont de grands philosophes, considèrent que le système n’est plus contrôlé, si ce n’est par le changement technologique qui est aveugle et pousse toujours les consommateurs à la dépense tout en mettant les entreprises sous pression. La bonne question à se poser est de savoir si on vit mieux aujourd’hui qu’il y a 200 ans. Un consensus se dégage pour dire que si tout n’est pas parfait, la situation s’est toute de même améliorée : on vit mieux aujourd’hui qu’hier. Si c’est le cas, c’est bien parce que les consommateurs ont porté leurs choix sur de meilleurs produits supprimant ainsi ceux qui ont moins évolué.

Dans notre monde tout n’est pas parfait et ne le sera jamais parce que les hommes sont ce qu’ils sont. Ce n’est pas pour autant qu’il faut faire du système économique le bouc émissaire…

On peut continuer à contester le progrès en disant que les consommateurs se sont fait manipuler et consomment de façon déraisonnable, mais c’est faire bien peu de cas de l’humanité. Tous ceux qui ont fait de la vente savent que les consommateurs, sur la durée, défendent très bien leurs intérêts et font preuve de beaucoup de finesse dans le choix des produits qu’ils consomment.

Travailler et inventer

Il y a actuellement une prise de conscience autour de l’empreinte écologique de chaque entreprise, prise de conscience légitime qui va susciter un très grand nombre de nouvelles activités : recyclage, nouvelles technologies de transport, d’isolation des bâtiments de production d’énergie. Les autres domaines d’activité vont bouger grâce au numérique qui influence la distribution ou grâce à la robotisation qui perfectionne les activités industrielles. À vrai dire tout le monde va être concerné, illustration du foisonnement que décrit la catallaxia ! Ces transformations demandent à la nature humaine de l’effort, de l’énergie et de la créativité : le pape François, dans un message vidéo adressé à un parterre d’entrepreneurs argentins, le 14 octobre dernier, a rappelé que c’est la dignité de l’homme de travailler et d’inventer.

Il y aura de l’instabilité, il faudra être capable de flexibilité. Il faudra que l’on comprenne que les décisions du bras droit, qui a acheté de nouveaux produits, ne sont pas sans effet sur le bras gauche qui travaille et dont l’entreprise peut être sérieusement perturbée : j’achète un iPhone et travaille dans une entreprise qui produit des appareils photo.
Le défi qui nous attend est celui de l’adaptation et de la formation aux nouveaux métiers, noble et immense tâche du système éducatif et du système de formation permanente. Dans notre monde tout n’est pas parfait et ne le sera jamais parce que les hommes sont ce qu’ils sont. Ce n’est pas pour autant qu’il faut faire du système économique le bouc émissaire de nos peurs et jeter le bébé avec l’eau du bain. Car la base du système décrit par la catallaxia est en dernier ressort la confiance dans le génie de la personne humaine. C’est elle qui est derrière le dynamisme des entreprises. Cette nature humaine peut faire des erreurs, même du mal, mais elle est aussi capable de créations géniales et de fulgurantes transformations.

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