Archive | janvier, 2017

Le moteur de la croissance – Chronique aux Echos

26 Jan

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Trois étoiles du CAC 40, Air Liquide, L’Oréal et Essilor, viennent de se rappeler à notre attention par des investissements, des alliances et des développements majeurs. En ces temps de stagnation et d’incertitude, ces trois entreprises – dont une que j’ai eu l’honneur de présider -, rappellent qu’un développement prospère et durable est possible quand on conjugue qualité des choix, effort et détermination.

Elles sont, toutes les trois, parties d’inventions 100 % françaises et ont conquis la planète grâce au travail de générations entières d’employés et de dirigeants ; elles sont au coeur du processus de recherche, de développement et de la transformation de notre monde.

Si on analyse leur parcours sur vingt-cinq ans, on constate que ces entreprises ont multiplié leur taille par plusieurs multiples de dix. Le moteur de la croissance, c’est elles !

Leur capitalisation correspond à peu près au PIB de 8 départements français, c’est dire le levier qu’elles représentent pour les régions où elles sont actives.

Ceux qui voyagent se rendent bien compte que ces entreprises sont les ambassadeurs des talents français, mais des ambassadeurs courtisés par tous les pays qui rêvent de les voir installer leur siège social, un jour, chez eux.

Malgré leurs exploits, ces entreprises sont en général mal comprises. Certains vont jusqu’à parler du « mur de l’argent » ou d’ « ennemi », ils justifient ainsi des fiscalités punitives et complètement décalées avec ce qui se pratique ailleurs dans le monde.

Il est vrai que l’efficacité de ces très grandes entreprises et leur couverture géographique forcent les sphères publiques à l’excellence mondiale, et certains ne l’apprécient pas ! Mais il ne faut pas oublier que derrière ces entreprises il y a des hommes et des femmes qui, pour donner le meilleur d’eux-mêmes, ont besoin de support moral et de reconnaissance. Le jour où chacun de nos concitoyens l’aura compris, les choses iront peut être un tout petit peu mieux.

XAVIER FONTANET
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Dividendes, modes d’emploi – Les échos

23 Jan

 

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Kersaudy : comment libérer l’a française de ses maux ? Le point

20 Jan

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Le credo d’un entrepreneur – Article paru dans le Monde

20 Jan

fontanet-lemondeQuel projet commun peut-on formuler pour le chômeur, l’enseignant, le PDG, le syndicaliste, le retraité, et le maire d’une petite ville ? Comment faire pour que la France devienne un pays où on peut épanouir ses talents ? Xavier Fontanet s’est donné un défi : « Trouver quelques idées très simples, qui rassemblent et mettent les gens en marche. »

L’ancien président d’Essilor International, qu’il a dirigé pendant vingt ans, se prête au jeu depuis 2013, à travers les éditoriaux qu’il publie pour les Echos, axés sur le point de vue de l’entreprise sur l’actualité. « Ces papiers me forcent à rester attentif. C’est une véritable aventure » – une aventure qui est au centre de son ouvrage Que chacun s’y mette !

Des grands groupes qui quittent le territoire au salaire de nos gouvernants, en passant par la fuite des talents, ou encore le principe de précaution, la variété de l’actualité sur une période de trois ans lui permet d’illustrer son propos.

Deuil de l’Etat providence

La notion de responsabilité est ainsi chère à l’auteur. La sphère publique n’a cessé de progresser depuis l’origine : si sous les Capétiens, la part de l’Etat naissant tournait autour de 10 %, elle représente aujourd’hui plus de 57 % du PIB. « Quand une sphère publique est étendue à ce point, c’est un nombre incalculable de décisions quotidiennes et donc d’occasions d’exercer notre jugement qui sont prises à notre place. C’est une restriction de notre champ d’initiative et de progrès », avance-t-il.

A l’œuvre selon lui depuis une trentaine d’années, avec l’arrivée au pouvoir de la gauche, cette dilution de la responsabilité serait en train de « démotiver l’ensemble de notre société », avec des conséquences néfastes pour l’entreprise, principal vecteur de l’initiative. « On voit en France, en ce moment, l’effet de quarante ans de centralisation, d’égalitarisme et de déresponsabilisation : notre économie décroche ; notre sphère publique, qui contrôle aujourd’hui la majorité de l’économie, est en déficit chronique malgré les impôts plus élevés du monde. »

Réduction des coûts de la sphère publique, deuil de l’Etat providence, révision du modèle social : les leçons à retenir pour Xavier Fontanet sont nombreuses. Mais le chemin vers la prospérité et l’harmonie paraît extrêmement simple : « Il faut remettre, en France, l’entreprise au centre du jeu économique et faire tout ce qu’il faut pour lui permettre de prospérer sur le sol national. »
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Article paru dans le magazine Audience

17 Jan

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Trop de social tue le social – édito aux Echos

12 Jan

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Les chiffres de l’économie allemande viennent de tomber, ils sont éblouissants : un chômage plus bas que jamais, des caisses sociales en excédent. En 2004, l’Allemagne était dans la situation de la France aujourd’hui. Il y avait une très grande différence d’ordre psychologique : les Allemands avaient compris le caractère insoutenable de leurs finances publiques. Gerhard Schröder a été entendu quand il a dit « ça ne peut pas durer : l’Etat est en perte et endetté, il ne peut plus supporter le déficit des caisses sociales ». Il réaffirma le principe de solidarité en annonçant que l’on demanderait des efforts à chacun, ce fut l’idée de la « solidarité exigeante ». Les partenaires sociaux sont tombés d’accord pour ne plus rembourser les petites dépenses médicales ; ce fut l’époque du fameux slogan « Il vaut mieux un job pas tout à fait satisfaisant que l’horreur du chômage, même bien payé, à la maison », qui a conduit à la réduction de la durée d’indemnisation ; ce fut la décision de la retraite à 67 ans. Les médias, conscients que le pays était en danger, ont adopté une attitude dite d’ « accompagnement constructif » ! En ce début d’année, l’épouvantable état de nos finances publiques est caché par un trop grand nombre de candidats avides de plaire.

Le patronat doit prendre les devants et faire avec les syndicats le travail de nettoyage des comptes sociaux. Avec des dépenses représentant 32 % du PIB en France (contre 22 % en Allemagne), nous avons largement la masse pour traiter la question si l’argent est dépensé à bon dessein, et si les Français font preuve de responsabilité. On n’expliquera jamais assez que trop de social tue le social, car un excès de coût érode la compétitivité des entreprises, baisse leur croissance et fragilise l’emploi. Le vrai débat sur les petites dépenses est en vérité celui de la refonte du paritarisme sous sa forme actuelle, où l’Etat déresponsabilise tout le monde en comblant tous les trous.
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S’inspirer de l’Allemagne pour la lutte contre le chômage – France info, émission « Moi président » d’Olivier de la Garde

12 Jan

Émission d’Olivier de la Garde, « Moi, président »

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Xavier Fontanet : « Moi président, je m’inspirerais des Allemands pour faire baisser le chômage »

Xavier Fontanet est professeur à HEC et ancien président d’Essilor International. En novembre dernier, il a publié « Que chacun s’y mette ! ».

 

S’il était élu président de la République, Xavier Fontanet, ancien PDG d’Essilor et professeur à HEC, s’inspirerait de ce qui fonctionne à l’étranger pour résorber le chômage. Pour le chômage, estime-t-il, « s’il y a un pays qui a très bien réussi, c’est l’Allemagne, notre voisin. »

Pour Xavier Fontanet, le déclic a eu lieu il y a une dizaine d’année, sous l’influence de l’ancien chancelier Gerhard Schröder et du grand industriel Peter Hartz, directeur du personnel chez Volkswagen.

franceinfo : De quelles mesures peut-on s’inspirer ? 

Xavier Fontanet : Schröder et Hartz ont d’abord considéré que le marché du travail était segmenté, c’est-à-dire qu’il y a vraiment une demande pour des gens qui veulent travailler à plein temps et une autre pour le temps partiel. Concernant le CDI, les Allemands ont tenu compte du fait que depuis une dizaine d’années, avec la concurrence mondiale, la demande est très variable. Ils ont donc changé le système et ont fait évoluer le CDI. Vous gardez un contrat de travail à long terme, mais il est à temps variable. L’entreprise vous garantit un plancher qui peut être de 28 ou 30 heures, elle vous demandera peut être l’année suivante de faire beaucoup plus, donc de flexibiliser votre situation.

En échange, vous bénéficiez des résultats de l’entreprise. Quand elle marche bien, vous avez des primes d’intéressements massives. Par exemple, chez Volkswagen, elle peut atteindre 12 à 13 000 euros par an pour les ouvriers non-qualifiés. Ce qui est colossal.

Les Allemands ont aussi agi sur le temps partiel.

C’est leur deuxième idée, très intéressante. Il y a des gens qui ne veulent pas travailler à plein temps et il y a aussi une demande de temps partiel. Pour contourner les difficultés que posait le CDI, ils ont ainsi inventé le contrat de temps partiel. En 2004, il s’agissait de 15 heures par semaine très mal payées puisque le salaire s’élevait à 400 euros par mois. Cela a été appelé « mini-job » par les Français, notamment les syndicats, qui n’en voulaient pas. Mais ce qu’ils n’ont pas vu, c’est que très vite le salaire est passé à 650 euros pour atteindre aujourd’hui 750 euros. Ce que l’on n’a pas dit non plus, c’est qu’il s’est créé neuf millions de ces emplois et que trois millions de personnes en ont deux. Cela a retiré trois millions de personnes du chômage.

Ce système est-il applicable à la France ?

Les français disent toujours « le système allemand n’est pas pour nous ». Je pense pour ma part que nous pêchons par orgueil et par manque de confiance en nous. Nous devons nous inspirer de ce qui marche ailleurs et après tout c’est le « Grand Charles » [Charles De Gaulle] qui a inventé l’intéressement ! Cela vient de la France et si nous voulons continuer à construire l’Europe, je crois que nous avons intérêt à aligner les politiques.

 

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Un modèle d’école – Chronique aux Echos

5 Jan

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Notre Education nationale recule dans tous les classements internationaux, notamment Pisa. Dans ce paysage ravagé, reste-t-il quelques « Astérix de l’enseignement » qui échappent au massacre ?

Quand on recherche les établissements français bien placés mondialement, on tombe très vite sur… l’Ecole de physique et de chimie de Paris, régulièrement classée dans les meilleures écoles d’ingénieurs ! Pas tout à fait une coïncidence, elle a produit un grand nombre de prix Nobel scientifiques : les Curie, les Joliot-Curie, Paul Langevin, puis récemment Georges Charpak et Pierre-Gilles de Gennes. Plus surprenant, c’est une petite école (90 élèves par promotion). Et si le secret de cette performance résidait dans l’énoncé de sa mission ? « Les chercheurs de l’ESPCI eurotech n’ont de cesse d’anticiper les besoins de l’industrie pour en inventer, en pionniers, des solutions viables. Ils interrogent la nature et la matière au travers de situations concrètes inspirées de problématiques industrielles. » De cette confrontation incessante aux perspectives industrielles est née une culture entrepreneuriale remarquablement puissante qui fait de l’innovation technologique le levier incontournable du succès commercial. Les scientifiques de l’ESPCI Paris déposent un brevet par semaine et fondent chaque année plusieurs start-up pour valoriser les inventions et découvertes issues de leurs travaux.

Au moins cinq leçons à en tirer :

1) les Français ont des établissements scolaires bien placés dans la concurrence mondiale ;

2) l’excellence n’est pas une affaire de taille mais de personnes ;

3) le partenariat avec l’entreprise privée peut être stimulant et fécond ;

4) les meilleurs professeurs sont peut-être bien les inventeurs ;

5) l’entrepreneuriat ne semble pas incompatible avec la fonction… d’enseignant.

Notre pays ayant épuisé le modèle de l’égalitarisme, il est encore temps d’expérimenter celui de l’excellence !
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