Tag Archives: mondialisation
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Une heure de discussions et échanges sur confiance et économie

24 Fév

Un entretien entre Xavier Fontanet et Emmanuelle Dancourt dans l’émission VIP « Visages Inattendus de Personnalités ».

Retrouvez l’entretien avec Xavier Fontanet sur KTO

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Le livre « si on faisait confiance aux entrepreneurs » en 1h30 de conférence

21 Sep

Une heure de témoignages, de petites histoires, d’échanges, toujours sur les thèmes de la mondialisation et de l’apologie de la concurrence.

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« L’économie n’est pas une idéologie ! »

18 Sep

Entretien entre le directeur de Politique Magazine, Hilaire de Crémiers et  Xavier Fontanet, le 10 janvier 2013

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« Sato San, la concurrence fait grandir » par Xavier Fontanet

3 Mar

L’histoire de Sato San ou l’apologie de la concurrence

« Nul n’est prophète en son pays » par Xavier Fontanet dans les Echos du 14 février 2013

25 Fév
Photo de Xavier Fontanet

Photo de Xavier Fontanet

Il y a un an, les Chinois publiaient leur classement des meilleures entreprises mondiales, résultat du travail d’un jury de journalistes, d’universitaires et d’avocats. Ce classement ne s’est intéressé qu’aux entreprises capitalisant plus de 15 milliards de dollars. Trois critères étaient pris en compte : la durée du mandat des dirigeants (les sociétés dont les dirigeants tournent trop vite sont éliminées) ; l’ancienneté de l’implantation en Chine, ainsi que la part de marché (il faut avoir cru en la Chine dès son ouverture) ; la rentabilité sur vingt ans, actions et dividendes compris (on aime les gens qui privilégient le long terme).

Dans le classement, on retrouve le gotha des entreprises mondiales, mais le coup de théâtre vient du clan français : onze entreprises figurent dans les cent premières (Essilor, Suez, Michelin, AXA, LVMH, Schneider, Carrefour, L’Oréal, Danone, PPR et Renault-Nissan). Pas mal, pour un pays qui représente 5 % du PIB mondial ! Les Allemands placent six sociétés, dont deux constructeurs automobiles.

Ceci nous sort des sempiternelles comparaisons sur la voiture allemande, qui démontrent que les Allemands sont meilleurs que les Français, et qu’il faut copier leur stratégie de haut de gamme. Nous touchons du doigt le fait que nous sommes différents, et pas sur les mêmes créneaux. Les Allemands aiment la précision, la machine-outil, l’industrie, les produits bien établis ; les Français sont meilleurs dans les métiers moins stabilisés, à l’aise dans le service et la distribution. Le Français est conceptuel et désobéissant, donc imaginatif ; l’Allemand a le sens du détail et aime la discipline, il est adapté aux produits de grande série.

Deux autres enseignements peuvent être tirés de ce classement. Un, les Chinois nous montrent que les entrepreneurs français peuvent exceller. Deux, on ne va pas espérer à court terme que les Français aiment leurs grandes entreprises – c’est trop attendre -, mais on peut espérer au moins qu’ils les découvrent et qu’un jour ils en soient fiers. Alors ils pourront les écouter et bénéficier de l’expérience de compatriotes qui ont su grandir grâce à la mondialisation.

 

retrouver cet article sur lesechos.fr

Interview de Xavier Fontanet sur France2 le 7 février 2013

21 Fév

Retrouvez l’interview de Xavier Fontanet par Benoît Duquesne lors de l’émission  « Complément d’Enquête » du 7 février dernier.

Article dans Contrepoints

10 Jan

Xavier Fontanet : on refait la révocation de l’édit de Nantes !

Publié le 13/12/2012

Contrepoints a rencontré Xavier Fontanet, ancien président d’Essilor, pour recueillir son éclairage sur la transformation du monde que nous vivons. En voici les meilleurs passages.

Xavier Fontanet

Note : l’interview intégrale est également disponible sur Contrepoints (partie 1, partie 2)

Xavier Fontanet est l’ancien président d’Essilor et « dirigeant le plus réputé » parmi les patrons français selon un cabinet de mesure de la réputation. Auteur de Si on faisait confiance aux entrepreneurs, professeur de stratégie à HEC et ancien du Boston Consulting Group, c’est aussi un observateur attentif de notre monde et des changements qu’il traverse. Il nous donne sa vision de la mondialisation, des difficultés françaises et des chances qui s’offrent à nous.

Mondialisation : la France n’a pas à avoir peur

« Quand l’on essaie de nous dissuader de faire des produits mondiaux, c’est une régression car c’est au fond une démarche inspirée par la peur. Il ne faut pas avoir peur de la concurrence ! La pratique montre bien que les grands groupes français s’en sortent très bien à l’international. »

« Faire du protectionnisme pour un petit pays comme la France, cela n’a pas de sens, vous allez mettre en danger l’économie, abîmer les entreprises françaises à l’étranger »

« La délocalisation ou plutôt relocalisation a de grandes vertus. Elle déplace des jobs simples dans des pays en voie de développement qui leur permettent d’accéder au développement et le système éducatif des pays développés permet de transformer les enfants d’ouvriers en ingénieurs ou en chimistes. C’est un système très harmonieux, qui permet à tout le monde de grandir. »

« Avec la robot-relocalisation, des tas d’activités peuvent revenir en France ».

Le mal français : coût du travail et dépense publique

« Le véritable problème est que le « modèle  français » est lourd , avec trop d’impôts et de bureaucratie. Nos entrepreneurs ne sont pas mauvais, mais le terrain devient de plus en plus difficile pour une entreprise, en particulier quand on compare avec ce qui se passe dans d’autres pays. »

« Quand la sphère publique est trop développée et inefficace, les coûts de cette sphère publique se retrouvent toujours dans la sphère exposée, à l’exception de la TVA. Tout ce qui est charges sociales, impôts se retrouvent dans le coût des produits exportés. La fiscalité n’est rien d’autre que le prix mondial de la sphère publique. Les entreprises tiennent compte de ces éléments et, avec une fiscalité trop élevée, vous chassez les investissements ou vous détournez ailleurs ceux qui auraient pu être faits en France. Le problème, ce n’est pas la mondialisation, c’est l’excès de la dépense publique que l’on retrouve dans les impôts ; nous avons à la fois l’image et la réalité du record toutes catégories d’impôts »

« Le rapport Gallois va dans la bonne direction, mais les masses en cause sont très insuffisantes. L’ordre de grandeur nécessaire des économies, c’est 200 milliards € et pas 20 car il  ne s’agit pas de déplacer la facturation, mais de réduire la taille de la sphère publique. A 1050 milliards, elle est trop grosse de 20%. C’est la seule chose qui permettra de revenir à l’excédent et de réduire la dette. »

Réformes

« Si la commission Jospin parle du cumul entre mandats électifs, je pense que le problème est surtout celui du cumul entre un poste de fonctionnaire et un mandat de député. C’est un grave problème de conflit d’intérêts sur lequel on passe avec une décontraction qui m’étonne. Un fonctionnaire qui vote un budget, c’est quelqu’un qui vote les dépenses de l’organisation qui le réembauchera s’il est battu. Conflit d’intérêts total. Ce n’est plus l’intérêt général ici, c’est l’intérêt particulier des membres de la sphère publique. La sphère publique peut ainsi mettre la main sur les économies de la sphère privée et l’épuiser ce qui fera capoter le pays. Dans cette affaire, je ne vise pas les personnes dont la grande majorité est dévouée, je vise le système. »

« Il faut retarder l’âge de départ en retraite, trouver un nouveau contrat social, qui rende les contrats plus flexibles et moins coûteux, et remettre à plat l’organisation de l’État notamment les régions… »

Une fiscalité confiscatoire qui fait fuir les talents

« Quand vous revendez après dix ans une entreprise que vous avez achetée et développée en la faisant doubler de taille, les impôts que l’on vous prend, impôts sur la société (35% en France, vs 20% en Allemagne), dividendes (28%+15% vs 20%), ISF (1,5% du capital vs 0%) et impôts sur la plus-value (jusqu’à 60%, vs 26% voire 0% en Allemagne), l’État français aura pris 70% de la création de valeur et laissé 30% à l’entrepreneur. En Allemagne, l’État prend 30% et laisse 70% au créateur ! »

« Tout cela est vraiment extrêmement grave et sera lourd de conséquences. L’histoire nous montrera qu’on a refait la révocation de l’édit de Nantes. Les départs sont considérables, ceux qui partent ne préviennent pas. Il suffit de demander à n’importe quel gérant de fortune, les demandes ont décuplé. Regardez en  Belgique, des quartiers entiers sont parisiens désormais. Discutez sinon avec des déménageurs suisses et vous aurez un autre recoupement. C’est alarmant pour la France. Très alarmant. »

Le monde, aujourd’hui et demain

« Le monde n’est pas en crise. On a un double phénomène plutôt. Les pays en voie de développement affichent des taux de croissance de 5 à 10% (Brésil, Inde, Chine). Une moitié de l’humanité croît à +10%, et l’autre moitié à zéro. Dans cette autre moitié il y a une gigantesque transformation schumpeterienne. Il n’y a pas de crise, au contraire, l’histoire montrera que c’est la période où l’humanité a cru et s’est transformée le plus vite de son histoire. »

« Pour moi le monde en 2050 sera un tiers Inde, un tiers Chine, un tiers Occident. Si l’Inde est aujourd’hui un peu en retard, elle le rattrapera facilement, avec une population plus grande. »

La France de demain

« Si l’on n’arrive pas à régler les systèmes sociaux en France, beaucoup de micro-entreprises vont se créer, les gens seront consultants. Tous vous créerez vos petites boites et vous travaillerez en consultants. Avec des taux horaires plus chers, chacun construisant sa propre retraite, avec de nombreux clients différents. Regardez l’intérim par exemple, il explose actuellement. Beaucoup de jeunes commencent par l’intérim, pour avoir de la variété. C’est ce vers quoi on va. »

« Les entrepreneurs sont les dignes héritiers de Tocqueville et Voltaire, les héritiers des idées de liberté et d’initiative ; l’explosion du nombre de jeunes entreprises montre qu’une partie de la jeunesse a compris ; mon espoir, au bout du bout, il est en eux ! »

Retrouvez l’article dans la revue Contrepoint, ici

Pour lire l’interview dans son intégralité :