Archive | septembre, 2014

Entretien à Radio Notre Dame

30 Sep

Planisphère / L’oeil géopolitique de Radio Notre Dame

Planisphère est une émission hebdomadaire consacrée à la géopolitique. A travers ses invités, elle a pour but de décrypter les grands enjeux du monde contemporain par delà l’écume du quotidien et le bruit médiatique. Elle entend mettre en évidence les grands rapports de force, les permanences historiques et les nouveautés imprévues qui tracent les lignes de notre planète.

Planisphère est animée par Jean-Louis Thieriot, avocat d’affaire et historien, auteur de trois biographies, François Ferdinand (Fallois 2005), Margaret Thatcher (Fallois 2007), Stauffenberg (Perrin 2009). Il publie en novembre 2011 France-Allemagne, l’heure de Vérité (Tallandier).

radio-notredame-fontanet

Pour écouter l’émission en podcast, allez sur le site de la radio, ici.

Vous cliquerez sur le petit haut parleur orange, à droite de la page.

Concurrence et égoïsme – Chronique aux Echos

25 Sep

les_echos

les-echos-fontanet

À l’époque où la concurrence était locale, les entreprises pouvaient dominer leur métier. Face à elles, la constitution de syndicats forts, voire en position de monopole, faisait évidemment du sens. Ce qui a changé dans les quarante dernières années, c’est l’extension de la concurrence, en particulier celle venant de l’étranger, à toutes les entreprises. Même des métiers comme la restauration ou le nettoyage, réputés locaux, sont en train de devenir mondiaux. Dans ces conditions, la pression des syndicats (surtout si les politiques les soutiennent et ont des liens officiels avec eux) peut être plus forte sur l’entreprise que celle qu’exercent les concurrents.

Le leader des syndicats de General Motors, Bob King, a reconnu qu’ils avaient leur part de responsabilité dans la mort de l’entreprise. Cette prise de position courageuse a permis de remettre sur pied l’icône américaine. Bien plus, elle a marqué un changement de point de vue. Les logiques de lutte des classes expliquant que l’on peut tout demander à l’entreprise, que le profit est fait sur le dos des employés, sont, partout dans le monde, en train de laisser la place à des visions intégrant le facteur concurrentiel. La prospérité de l’entreprise permet, seule, de faire bénéficier tous ses participants aux fruits de sa bonne marche.

La stratégie d’Air France est bonne, car elle permet à l’entreprise de reprendre pied dans un segment en forte croissance. Le syndicat des pilotes se comporte de façon totalement égoïste. Alors qu’ils sont privilégiés par la vie, ils mettent en danger l’entreprise qui les nourrit et, avec elle, tous leurs collègues moins favorisés ; ils font bien peu de cas de leurs clients, ils font du tort aux Aéroports de Paris et à notre capitale. L’ensemble des syndicats devrait prendre parti contre cette grève injustifiable.

NOUVEAU LIVRE SORTIE SEPTEMBRE 2014 « POURQUOI PAS NOUS? » CHEZ FAYARD

23 Sep

Je viens de sortir un nouveau livre, « Pourquoi pas nous ? » chez Fayard / Les Belles Lettres

livre pourquoi pas nous xavier fontanet

Napoléon, la veille des grandes batailles, expliquait à ses soldats la stratégie du lendemain. C’était pour lui une marque de respect et le gage de l’efficacité de tous dans les moments forts. Si on fait de même, les Français répondront présent, et s’ils peuvent exprimer pleinement leurs talents, ils seront capables de faire de grandes choses. Aujourd’hui, le monde politique infantilise et isole les Français en voulant les protéger et décider à leur place. Sommes-nous prêts à construire ensemble une stratégie et à faire confiance à chaque Français pour l’exécuter ?

Ce livre peut être lu par tout le monde ; il ne prend appui sur aucune théorie politique ou économique, il fait appel avant tout au bon sens ; il demande simplement de la curiosité d’esprit. Ce n’est pas par le dogme que l’on réussira, mais par l’initiative, l’expérimentation et le réalisme.

L’Allemagne, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont connu ces périodes de doute profond ; l’histoire de leur retournement ouvre des pistes et montre qu’il est possible de sortir de l’ornière. Si eux ont réussi, alors pourquoi pas nous ?

Xavier Fontanet est l’ancien président d’Essilor International. Diplômé des Ponts et Chaussées et du MIT (Massachusetts Institute of Technology), il a commencé sa carrière au Boston Consulting Group puis est devenu directeur général de Bénéteau, directeur de la restauration du groupe Wagons-lits, directeur général d’Essilor de 1991 à 1996 et PDG de 1996 à 2010. Il est également professeur affilié de stratégie à HEC.

Disponible dans toutes les bonnes librairies

Chez Fayard, cliquez ici

Aux belles lettres, cliquez ici

À la fnac, cliquez là

Chez amazon, cliquez là

Invité de l’économie sur Radio Classique, ce matin

22 Sep

Voir la vidéo, ici

az-radio-classique

Humeur du jour : « Des paroles et des actes »

21 Sep

La colère mêlée d’incompréhension de la déléguée syndicale de Doux dans l’émission « des paroles et des actes » était poignante. D’autant plus que l’on est sorti sans aucune explication satisfaisante. Le problème a été magnifiquement posé mais on est resté sur notre faim.

Les réponses sur le contrôle des frontières étaient carrément pathétiques quand on sait que Doux exporte pas loin de 100% de ses ventes. Tout comme les réponses sur la faute de la grande finance quand on sait que cette entreprise n’a pas une rentabilité suffisante pour investir comme elle le devrait. Le point sur le droit du travail français cent fois plus lourd que le droit suisse est excellent, il n’explique cependant pas pourquoi une entreprise qui a de bons volumes de production et paye des salaires très bas en demandant de gros efforts a ses employés n’arrive pas a faire d’argent. On a eu enfin le droit a la crise russe et l’aide de l’État qui n’explique pas pourquoi le problème a au moins dix ans.

Tous les entrepreneurs qui ont voyagé et géré des entreprises dans le monde entier vont avancer une autre explication; les impôts et charges qui s’abattent sur Doux a cause de l’excès de taille et de coût de la sphère publique. Quand la sphère publique représente 57% du PIB , l’économie est en fait administrée et l’entrepreneur français n’a plus le contrôle de la gestion de son entreprise. La majorité des coûts rentrant dans le prix de revient est gérée par l’état qui, en l’occurrence, le plombe lourdement.

Quand le concurrent est allemand et qu’en Allemagne le coût de la sphère publique est de 45%, l’écart de coût entre deux entrepreneurs,  l’un français et l’autre allemand est de l’ordre de 20% en défaveur du français en raison de la différence structurelle du coût de la sphère publique.

Au début des années 2000, pendant les années KOHL, la sphère publique française coûtait moins cher que l’allemande (l’Allemagne de l’ouest investissait alors dans l’Allemagne de l’est). Dans ces conditions les français avaient des armes pour se battre. Schroeder et Harz sont arrivés au pouvoir, les coûts de la sphère publique ont chuté avec une très nette amélioration de la qualité du service puisque le chômage s’est effondré; de notre côté, sans parler des 35 heures, les coûts de la sphère publique ont littéralement explosé.

Nos hommes et femmes politiques ont du mal a le dire puisque… c’est eux qui ont voté  les budgets depuis quarante ans;  peut-être n’en sont ils même pas conscients puisque le parlement est dominé par la fonction publique pour qui le concept de prix de revient ne dit pas grand chose. Voilà ce que j’aurais voulu dire à la délégué syndicale de Doux, le problème de fond ce n’est pas grande finance, le grand responsable c’est le 57% !

Au fond il faudrait dans cette émission « des paroles et des actes », quand le sujet est économique il faudrait donner plus de temps, proposer moins de thèmes, inverser le jeu : mettre les entrepreneurs autour de la table et installer les politiques dans la salle.

XF

Mozart et la mondialisation

18 Sep

les_echos

les-echos-fontanet

 

Un concerto de Mozart, comme Luc Ferry l’a si bien expliqué, c’est l’Autriche du XVIIIe siècle. Pourtant, quand Isaac Stern l’interprète au plus profond de la Chine, il touche ses auditeurs et suscite des vocations de violonistes alors même que ceux-ci ne connaissent rien à l’Europe. Un sushi, c’est typique du Japon et, cependant, quel succès il rencontre auprès de Français qui n’y ont jamais mis les pieds !

Réfléchissez aux produits qui font notre quotidien : une fermeture Eclair, une pointe Bic, un vaccin : ces produits ont été inventés et ont trouvé leur premier marché dans une ville, voire un village suédois, hongrois ou français. Tous se sont développés grâce à des entreprises qui, partant de ces villages, ont permis au monde entier de bénéficier des progrès qu’ils apportaient. La mondialisation est un partage de connaissances entre pays et un levier d’expansion pour tout ce qui est remarquable. Bien sûr, elle impose l’excellence mais elle donne aussi l’opportunité de grandir ; elle est donc tout sauf un nivellement par le bas.

Nos entreprises mondialisées prouvent que les Français peuvent réussir dans cet environnement. Prenons du recul, notre pays a eu plus que sa part dans les innovations qui ont changé le monde : l’avion, le moteur à explosion, la fission nucléaire, le pneu et bien d’autres. Tout n’est certes pas parfait dans la mondialisation, mais personne ne peut contester qu’elle a fait sortir au moins 500 millions de personnes de la pauvreté en vingt ans… Ceux qui font commerce de la dénigrer ont en général peu voyagé à l’étranger et n’y ont que très rarement vécu. Ils sous-estiment nos talents et réduisent le champ d’opportunités offert à nos enfants. Apprenons à remettre à leur place ces musiques malthusiennes, heureusement moins universelles que les concertos de Mozart !

 

Visitez le site des Échos

Interview éco chez France Info avec Jean Leymarie

17 Sep

france-info-fontanet

Pour écouter l’émission sur France info, c’est ici

Pour la lire dans son contexte, voir le site de France info

Article du Figaro du 17 Septembre

17 Sep

Le_Figaro_2009_(logo)

fontanet-figaro-matignon

 

Pour voir l’article dans son intégralité, Cliquez ici 014-09-17~1679@LE_FIGARO

Plus d’infos sur « Pourquoi pas nous ? » Le nouveau livre chez Fayard/Les Belles lettres

16 Sep

Plus d’informations sur le site des belles lettres, ici

livre pourquoi pas nous xavier fontanet

Voici le sommaire du livre

Première partie. – Petit exercice de réalisme et d’humilité
1. – « On a tout essayé ! » Chirac et Mitterrand
Les deux mille milliards qui mettent la société en danger
Ce n’est pas « la faute au pétrole ! »
Keynes et ses disciples
Tout… sauf la baisse des dépenses !
2. – L’entreprise et la mondialisation
Quatre idées sur la mondialisation
Les Français, cancres en économie ?
L’entreprise et la petite tortue
Le bénéfice n’est pas de l’argent disponible
Restaurer la dignité du banquier et montrer l’utilité des banques
Des Français allergiques au risque mais jaloux de la réussite d’autrui
Des personnes ou un système ? La dimension humaine de l’entreprise
Combien d’entrepreneurs ?
Les graines et le sol
Mais aussi le climat !
Ceux qui financent et ceux qui embauchent
Les leçons de l’histoire : Amsterdam, quatre cents ans et pas une ride
L’intérêt individuel ou les mariages arrangés ?
Les dorures ou l’information ?
La société au service de l’État ou l’État au service de la société
Le XXIe siècle sera celui des entreprises
3. – Quinze idées fausses auxquelles tordre le cou
« Nous, c’est différent ! »
« Il y a de l’argent, il suffit d’aller le prendre là où il est »
« L’argent de l’État »
« L’État ne peut pas faire faillite »
« On peut s’endetter puisque le taux d’intérêt est nul »
« Ce n’est pas grave si des gens partent, on fera sans eux »
« La baisse des charges, c’est un cadeau fait aux patrons »
« C’est un droit acquis »
« Nous avons le meilleur modèle social »
« Nos patrons ne sont pas bons »
« Le délocalisateur, c’est le patron »
« Moi, monsieur, je défends l’intérêt général ! »
« Ce n’est pas le bon moment ! »
« La mondialisation, ça nivelle ! »
« C’est un…, on sait déjà ce qu’il va dire »
4. – Comparer notre sphère publique en appelant un chat un chat
Une sphère publique largement plus grosse que la sphère privée
Le régalien ou la première brique des États modernes
L’étatisation progressive de la sphère sociale
Un bébé de quarante ans, la région
Une Allemagne plus économe que nous de 250 milliards d’euros
5. – Des impôts et des charges élevés
La France sur tous les podiums fiscaux
Champion des impôts mais aussi des charges sociales
Entre le travail au noir et l’exil
Quand le jockey est plus lourd que le cheval
À trop charger les entreprises…
… il ne reste plus rien à investir
La preuve par l’étranger
Deuxième partie. – Voyager donne des idées
6. – L’expérience du Canada en matière de réduction du déficit et de la dette
Dix principes ont essentiellement orienté le travail
Sur la méthode, quatre idées fortes
7. – L’Allemagne ou comment remettre tout le monde au travail
La Basse-Saxe permet à Volkswagen d’expérimenter
Schröder aux commandes
Le chômage détruit la société
Agenda 2010
L’appui des syndicats et de la presse
Angela Merkel reprend le flambeau
8. – La Nouvelle-Zélande de Roger Douglas
Contexte général
La santé
9. – La Suisse
La constitution du pays
L’organisation politique
Les députés
Le gouvernement
Les cantons
Le contrôle par la concurrence
La démocratie directe
Et les partis dans tout cela ?
Bilan
10. – La retraite
Le Pet Commodore familial et les déficits publics, prévus dès 19743
« Une société énervée ne vaut pas un point de croissance de plus »
La répartition, c’est la marine à voile ou la locomotive à vapeur
La capitalisation coûte deux fois moins cher, soit 100 milliards d’économies
Un choix de société
Troisième partie. – Allez la France !
11. – Baisser les dépenses de l’État de 25 %. Quelles solutions ?
Que veut dire faire un reengineering de la sphère régalienne ?
Le gouvernement et le Parlement
L’Europe de la défense ?
Justice, police, éducation publique décentralisées
Parier sur le dynamisme régional et la concurrence
Les finances au domaine régalien mais sous condition
La concession, ça marche ! Egis, un exemple d’administration moderne
Des administrations qui travaillent pour plusieurs pays
Un ministère de l’Industrie est-il encore utile ?
Vendre des actifs et rembourser une partie de la dette
Conclusion
12. – Le social, 32 % du PIB. La Nouvelle-Zélande et l’Allemagne comme maîtres d’école
Des caisses en concurrence ?
Le marché du travail est central dans une société
Pas de répartition possible sans allongement de la vie au travail
Des prévisions réalistes
13. – Se réorganiser pour être en position de bien vivre la mondialisation
Montrer l’intérêt de la mondialisation
Revoir notre conception de l’État et de la sphère sociale
Le rôle clé de l’Europe
Construire sur la bureaucratie ou sur la responsabilité et l’initiative ?
Jacobins ou girondins ?
Sortir de la lutte des classes
Redonner sa place à l’entreprise
De la subvention à la solidarité exigeante
Des caisses concédées et en concurrence
Capter le dynamisme associatif et donner la parole aux nombreux think tanks
14. – Qu’un groupe de sages retravaille sur la Constitution
Épilogue. – Pourquoi pas nous ?
Annexes

1. – Les quatre champs d’expérience
2. – Politique fiction
3. – Jaurès et l’entrepreneur (1890)
4. – Frédéric Bastiat et l’État dans la sphère sociale (1850)
5. – Les commissions
6. – Apple vs Essilor

Humeur du jour

16 Sep

Le prétexte le plus souvent avancé en période de faible croissance pour ne pas réduire les dépenses publiques : la baisse du PIB que ça provoquerait . Ça ne tient pas la route, voilà  pourquoi !

La dépense, qu’elle soit subvention, fonctionnement ou équipement se voit .
Ce qu’on ne voit pas , c’est l’impôt qu’il a fallu lever pour la financer.
Or cet impôt a été pris sur un acteur privé qui s’est abstenu de dépenser ou d’investir la somme en question.Ce qui a été ajouté est donc très exactement égal a ce qui a été enlevé , on a déplacé une activité de la sphère privée à la sphère publique.Le PIB n’a pas bougé.

C’est l’histoire* du médecin qui vous explique que vous êtes pâle et qu’il faut vous injecter du sang dans le bras gauche; ce sang il faudra bien le prélever quelque part , dans le bras droit par exemple et comme il faut bien que le médecin vive il faudra qu’il en prenne au passage pour lui. Tout le monde comprend que plus on en injectera plus le patient perdra du sang et s’affaiblira.

En 40 ans notre sphère publique est passée de 27% du PIB à 57% ,record du monde et ,(coïncidence!) la croissance s’est effondrée .Inversons le raisonnement, arrêtons une dépense publique et l’impôt correspondant ; on rendra à l’acteur privé la somme qu’on lui avait prise , il la dépensera immédiatement et l’activité du pays sera inchangée.

Trois pays ont suivi cette médecine et procédé sur 10 ans à des baisses de la sphère publique de l’ordre de 10% du PIB :la nouvelle Zélande,le Canada,l’Allemagne.Ils n’ont pas vu leur PIB chuter de façon mesurable et se portent très bien suite au changement de médecin.

Arrêtons les querelles d’experts, le monde est un champ d’expérience profitons en et inspirons nous de ce qui a marché en dehors de chez nous!

*Frederic BASTIAT