Archive | décembre, 2016

«On accuse le capitalisme d’appauvrir les classes moyennes, c’est manquer d’ouverture sur le monde»

19 Déc

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« On peut toujours nous raconter qu’une partie des actifs sera mise de coté à cause de la robotisation des usines et du numérique, mais le vrai sujet est que les exclus seront ceux qui ne maîtrisent pas les savoirs. »

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                                                                                                                                         Copyright photo SIPA Presse

Xavier Fontanet : « En donnant le bac à tout le monde, on triple le coût de l’enseignement supérieur puisque seul un tiers des élèves est capable de suivre. Tout le monde en souffre, et en particulier la classe moyenne. »

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Proclamons la filière technique… filière d’excellence. Edito paru dans RPF

19 Déc

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Communiquer pour transformer – chronique aux Echos

15 Déc

1024px-les_echos_logo-svgLa bataille d’Austerlitz a été gagnée parce que Napoléon a expliqué lui-même, la veille, à chaque corps d’armée, la stratégie qu’il comptait appliquer le lendemain. Les êtres humains en général, et les Français en particulier, ne se mettent en marche que quand ils ont diagnostiqué la situation, compris comment on en était arrivé là et fait leurs les solutions proposées. La communication est donc un facteur clef du changement. Dans le débat actuel, il y a au moins trois obstacles à surmonter.

1) On a laissé s’installer l’idée d’un Etat providence qui peut donner sans compter, comme si l’argent tombait du ciel. Ceci empêche de regarder en face la gravité de la situation financière, préalable à toute prise de conscience et donc à toute réforme sérieuse.

2) La France, pays qui aime débattre des idées plutôt que de regarder les faits concrets, traîne une longue habitude de classer les gens dans des cases. Chaque intervenant est vu comme le défenseur de la catégorie qu’il représente. Ce travers rend impossible toute discussion sur le fond.

3) L’audiovisuel a pris l’habitude de présenter les débats politiques comme des pugilats, pensant faire plus d’audience si on a pu provoquer quelques phrases assassines. Hélas, c’est aussi ce que trop de Français attendent. Rien de constructif ne peut ressortir de ce genre de confrontation.

La beauté de nos cathédrales tient au fait que leurs concepteurs ont su faire comprendre aux ouvriers et aux sculpteurs que même si on allait leur demander de travailler dur, ils ne cassaient pas des cailloux mais participaient à une oeuvre qui les dépasserait et traverserait les siècles. N’est-il pas temps que nos médias repensent les principes de leur fonctionnement pour qu’il soit possible, un jour, de faire passer de tels messages ? Les journalistes doivent réapprendre aux Francais le respect des faits, l’art de l’écoute, et donner suffisamment de temps aux intervenants pour que les différentes stratégies soient correctement expliquées.

Xavier Fontanet

Xavier Fontanet est professeur de stratégie à HEC
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Une gratuité qui peut coûter cher – Chronique aux Echos

8 Déc

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La gratuité est indiscutable dans le domaine régalien (police, justice, affaires étrangères et armée). En revanche, dès qu’on en sort, elle pose au moins trois problèmes. D’abord, elle détruit dans l’esprit du citoyen l’idée que le service public a un coût. Ensuite, elle dévalorise le travail de nos agents publics en ne donnant pas la mesure de son vrai prix. Enfin, elle est une forme de dumping qui rend difficile l’émergence de nouvelles formules.

C’est pour ces raisons que le développement stupéfiant de la Fondation pour l’éducation mérite d’être mentionné et étudié. Anne Coffinier, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA, a quitté le Quai d’Orsay pour la démarrer il y a dix ans. Cette fondation aide la création et le développement d’écoles, (60.000 élèves, 75 % maternelle et primaire, 25 % secondaire). Les prix (1.600 euros par an dans le primaire, 2.600 euros pour le secondaire) sont à peu près 70 % inférieurs au coût moyen mesuré dans les écoles publiques. La croissance de la fondation est de 12 % par an depuis son démarrage, avec une très forte accélération dans les dernières années : 97 écoles ont été ouvertes en 2016. Avec une activité de 150 millions d’euros, elle représentera bientôt 1 % de l’Education nationale.

La raison de cette croissance – d’autant plus étonnante que ses écoles sont payantes, alors que l’Education nationale est gratuite – est le recours à de nouvelles méthodes : pour la moitié, la méthode Montessori dont, rappelons-le, les fondateurs de Facebook et Google sont issus, et un investissement intensif dans les enseignants.

Les pays dont l’éducation est efficace ont fait le choix de l’initiative, de la concurrence et de la diversité. Pour aller dans cette direction, il suffirait de faire payer l’éducation et baisser l’impôt sur le revenu. Si ceci est impensable à cause de son caractère hautement redistributif, facilitons au moins les initiatives du type de celle lancée par Anne Coffinier, c’est très probablement la voie la plus efficace pour faire évoluer notre système éducatif.

Xavier Fontanet
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Dire la vérité, début du sursaut – Le Figaro

7 Déc

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Suite de l’article, en cliquant ici pour voir le PDF de l’article en PDF  diu Figaro_7_décembre_2016

Un merci de la part des étudiants

3 Déc

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OUVRIR LE PDF pour voir tous les mots qui composent le mot MERCI, un joli message des étudiants des Jeudis de la stratégie.

 

 

 

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Il faut savoir interdire une grève- Chronique aux Echos

3 Déc
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Après une panne totale et subite, quand bien même une voiture a redémarré, il faut impérativement l’amener au  garage pour tirer l’affaire au clair.

La grève du mois de juin, provoquée à l’occasion de la discussion de la loi El Khomri, a bloqué le pays, gêné tous les citoyens et abîmé toutes les entreprises ; on a pu mesurer l’ampleur des dégâts dans les chiffres macroéconomiques, sans compter l’image déplorable qu’elle a donnée de notre pays à l’extérieur. On en est sorti, mais on ne peut pas en rester là.

Il est impensable, en effet, qu’une poignée de syndicalistes (alors que la majorité des syndicats était réticente) puisse bloquer le pays en empêchant des entreprises soigneusement sélectionnées, comme Total, de fonctionner : ce mélange des genres n’est rien d’autre qu’une contestation de notre démocratie.

Notre Parlement est directement défié dans cette affaire et doit réagir. Avant de le faire, il devrait se renseigner sur ce qui se passe à l’étranger. Il verrait immédiatement que ce genre de grève est partout illégal. On pourrait donc préciser dans la loi, comme cela est fait ailleurs, les quatre points suivants : 1) une grève doit avoir un motif professionnel et ne concerner que l’entreprise ;

2) une grève doit être votée à bulletin secret en présence d’huissiers indépendants ;

3) il faut établir une liste d’entreprises dont la bonne marche conditionne le fonctionnement du pays, parce qu’elles détiennent de fortes parts de marché dans des produits ou des services stratégiques ;

4) en cas de réquisition, toute personne qui s’oppose à l’ordre sera passible de licenciement immédiat.

C’est une affaire qui concerne indifféremment la gauche et la droite, ce n’est pas compliqué. Le Parlement et le gouvernement se grandiraient en mettant ce projet de loi à l’ordre du jour toutes affaires cessantes.
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