Grâce à Patrice Jeanroy, voici un document en PDF qui regroupe toutes les vidéos que j’ai faites avec BFM. Ouvrez le document en cliquant sur le lien ci-dessous. Vous aurez accès directement à tous les liens des vidéos du cours, sur le site de BFM Stratégie
La saison des cours de stratégie reprend sur BFM Business. Dans ce cours n°256, je décrypte la fameuse « courbe d’expérience » avec l’exemple des microprocesseurs. Une émission présentée par Frédéric Simottel sur BFM Business.
Deux manières de suivre ce cours : en vidéo ou en audio
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Embarquez avec moi pour une conversation avec Pauline Laigneau du podcast « Le Gratin ».
J’avais déjà enregistré une émission avec elle, il y a deux ans. Un succès. Nous nous étions promis de nous revoir. C’est chose faite, avec cette masterclass de stratégie d’entreprise, mais aussi, vous le verrez, de stratégie personnelle. Prévoyez 1h15.
Qui est Pauline Laigneau ?
Après être passée par l’Ecole Normale Supérieure et HEC, elle a créé Gemmyo, une marque de joaillerie et le groupe « Le Gratin », qui comprend médias, coaching et formations. Sa passion, c’est ce qu’elle appelle le « Business Lifestyle ».
« Nous passons l’équivalent de 15 ans de notre vie à travailler si l’on met bout à bout tous les jours liés au professionnel », observe-t-elle. « Alors, autant faire en sorte que tout ce temps soit le plus agréable et constructif possible ! »
Saviez-vous que vous pouviez aussi écouter en podcast nos émissions sur BFM Stratégie ? Retrouvez par exemple le cours du 2 décembre sur l’engagement dans l’entreprise. Cliquez sur l’image ci dessous. Vous serez redirigés vers le site de BFM pour écouter le cours en replay.
BFM Stratégie (Cours n°246): Les quatre pierres angulaires de la stratégie – cours du 18/11
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Les livres de Maurice Gourdault-Montagne et Xavier Driencourt offrent une extraordinaire plongée dans le monde des diplomates, et rendent compte de l’importance du ministère des Affaires étrangères.
C’est sûrement un hasard, mais le résultat n’est pas neutre : deux grands ambassadeurs, et non des moindres, ont publié coup sur coup deux livres passionnants sur leur métier. Il s’agit de Maurice Gourdault-Montagne et de Xavier Driencourt. Le premier raconte son expérience de diplomate sur le terrain, mais aussi au Quai d’Orsay, auprès des présidents de la République et dans les cabinets ministériels ; le second s’attache plus explicitement à raconter son expérience en Algérie, sur la longue durée, y ayant été ambassadeur à deux reprises.
Ces deux livres sont une extraordinaire description du métier pas assez connu de diplomate et du rôle crucial du ministère des Affaires étrangères.
Rappelons que notre État s’appuie sur quatre fonctions régaliennes : l’armée (50 milliards d’euros de budget annuel), la police (20 milliards), la justice (10 milliards) et les Affaires étrangères (7,5 milliards).
Le ministère des Affaires étrangères est le plus petit des ministères régaliens en termes budgétaires ; son coût représente environ 250 euros par ménage, dépense infiniment utile quand on mesure l’importance stratégique du positionnement de notre pays dans le concert (pas toujours harmonieux) des nations, surtout en cette période de bouleversements géopolitiques.
Maurice Gourdault-Montagne a été attaché pendant une longue période à la présidence de la République. Le partage de cette expérience unique permet au lecteur de mieux comprendre l’interaction entre le président de la République, élu par les Français, et cette administration qui dépend de lui, mais dispose d’une légitimité naturelle du fait de son savoir-faire, de la qualité de ses membres et de son implantation mondiale.
Maurice Gourdault-Montagne a vu à l’œuvre cinq présidents d’âges très différents, certains férus de géopolitique, d’autres découvrant l’international avec leur accession à l’Élysée. Directeur adjoint de cabinet d’Alain Juppé quand celui-ci était ministre des Affaires étrangères, il a connu la complexité des périodes de cohabitation où assurer la continuité de l’État en période de fortes tensions politiques entre président et Premier ministre n’était pas une mince affaire.
Le Quai d’Orsay a toujours été là pour gérer les crises et appliquer les politiques tout en assurant une continuité du cap dans ces matières où on ne peut changer tous les cinq ans. Beaux sujets de réflexion pour le lecteur sur la relation entre la Nation, l’État et le monde politique.
Quant à Xavier Driencourt, il a été ambassadeur en Algérie à deux reprises. Il connaît merveilleusement bien le pays. Son livre permet de comprendre ce qu’est le travail de terrain d’un ambassadeur et de ses équipes. Il permet d’appréhender la difficulté du travail quotidien en période de crise quand la relation est sensible, comme dans le cas franco-algérien. Il faut à la fois une bonne connexion avec le Quai d’Orsay, avec le gouvernement, mais aussi avec les autorités du pays. Il faut avoir de bonnes connaissances théoriques tout en étant un homme de terrain, s’imprégner de l’histoire et de la géographie du pays, mais aussi avoir le contact avec la population… Il faut avoir accès aux personnes qui comptent pour être capable de gérer des situations de crise qui arrivent forcément. Au total, disposer d’une vaste palette de talents est indispensable.
Ces deux ouvrages devraient être étudiés en classe pour permettre aux jeunes Français de mieux connaître les fonctions régaliennes. Ce serait aussi une façon très efficace d’ouvrir les yeux de nos compatriotes sur l’extérieur, et de leur faire comprendre que la prospérité de notre pays dépendra de la façon dont nous saurons nous positionner vis-à-vis des autres. Ces deux ouvrages pourront aussi générer des vocations pour ce magnifique métier.
Une tribune de Xavier Fontanet et Lisa Kamen-Hirsig
« La retraite, on s’en fout, on veut pas bosser du tout ».
A chaque réforme défilent des cortèges de manifestants émaillés de ces messages peints à gros traits sur des banderoles et scandés par des bandes d’étudiants.
Nous sommes nombreux à nous étonner de leur inculture économique : même pris de passion pour la « lutte contre les inégalités » et son corollaire, le culte de la redistribution, comment peuvent-ils ne pas comprendre que sans travail, il n’y pas d’argent à partager ? Sans valeur ajoutée, pas de RSA, de revenu universel, d’allocations machinchouette et de chèque bidulechose ?
Convaincus que le monde est coupé en deux, riches d’un côté, pauvres de l’autre, que les premiers disposent de ressources infinies qu’ils se sont accaparées sur le dos des seconds
et qu’une bonne révolution permettra de remédier ces terribles injustices, ils se prennent pour des Robin des bois, souvent encouragés par des parents ravis que leurs rejetons reprennent la flamme romantico-socialiste.
Les jeunes enfants sont pourtant le plus souvent dotés d’un vrai bon sens économique et d’un esprit quasi entrepreneurial. Tout d’abord ils comprennent instinctivement la nécessité d’une mise de fond au démarrage d’une entreprise et le fait que la croissance dépend d’un résultat qui permet d’investir, comme chaque ménage doit mettre de l’argent de côté, c’est-à- dire dépenser moins que ce qu’il gagne, pour acquérir sa maison. Ils appréhendent facilement les notions d’endettement, d’intérêt et de remboursement. Quand on leur parle de retraite, (les auteurs de ces lignes peuvent en témoigner) ils saisissent spontanément la nécessité d’épargner, de placer et de capitaliser: ils n’envisageant pas une seconde de ne pas récupérer leurs billes.
Pour autant ils ne sont pas du tout individualistes. Ils sont convaincus qu’il faut aider les plus faibles si ceux-ci acceptent de contribuer à hauteur de leurs possibilités : que celui qui ne peut pas apporter 1 euro pour l’achat du sapin de Noël fabrique une décoration ou à balaie les épines afin que la classe reste propre. Pour eux la solidarité ne va pas sans un certain niveau d’exigence.
Véritables entrepreneurs en herbe, les enfants sont extraordinairement créatifs et attachés à la reconnaissance des inventeurs. Le vol d’idées est pour eux aussi grave qu’un vol d’argent. La redistribution égalitariste ne les séduit pas du tout, pas plus que l’idée de partager d’office leurs salaires de laveurs de voiture avec un frère qui n’a rien fait au prétexte qu’il est petit.
Réalistes, ils savent bien que l’on ne peut prêter ou partager que ce qu’on possède. Ils aiment l’argent de poche et ne confondent pas sens de la propriété (celui qui engendre l’entretien, le soin) et égoïsme.
Comment est-il possible que les mêmes personnes défilent quelques années plus tard réclamant de ne jamais travailler et de profiter de la générosité des autres ? Que s’est-il passé entre temps ? Inutile d’être grand clerc pour répondre à cette question : entre temps, ils ont fréquenté les bancs de l’école. École qui leur enseigne que la Révolution française a été un moment de liesse et de justice sociale, que la dépossession en vue de rétablir une égalité théorique est légitime, même au prix de procès arbitraires et d’exactions aveugles. École qui amalgame sciences sociales et économie, associant systématiquement l’économie de marché au chômage et aux inégalités, le service public au bien public et fait l’apologie du
partage de la valeur sans évoquer les ressorts de sa création. De nombreux manuels évoquent davantage les limites de l’économie de marché que l’augmentation du niveau de vie qu’elle a permis sur la longue durée. Assez logiquement ils prônent l’intervention étatique et les politiques keynésiennes.
École niant les bienfaits de l’émulation en interdisant aux professeurs de noter leurs élèves et de les évaluer objectivement. École où l’on assume de ne pas recruter les meilleurs privilégiant une fois de plus l’équité à l’efficacité. Il faut bien comprendre toute la portée des paroles d’Arnaud Dubois, responsable de la préparation des professeurs des écoles à l’Université de Rouen : « Nous n’avons pas choisi les élèves avec les meilleures notes, car ils auront une place ailleurs ».
Pour nos enfants, les moyens feront l’affaire. Que feraient-ils sinon ? En dépit de la politique la plus redistributive du monde, la France entretient un système dans lequel l’école reproduit plus qu’ailleurs les inégalités de naissance.
Pourtant elle ne remet pas en cause ses choix précédents ? continue de nier les différences entre personnes au lieu de valoriser justement le génie individuel. La réponse au constat d’inefficacité du socialisme est « ce n’était pas le vrai socialisme ; vite ! plus de socialisme ! »
Or, si l’une des principales contributions de la IIIe République est la mise en place d’une scolarité obligatoire, ouverte à tous, elle misait alors sur l’excellence de ses professeurs, sur des programmes exigeants et sur le sens de l’effort. On pourrait consacrer des livres entiers aux Français d’origine modeste qui ont connu de très beaux parcours. Cette formidable performance n’a pas été rendue possible par un culte de l’égalitarisme mais bien grâce à la qualité des enseignants et aux vertus de la concurrence. Il y a quelques décennies encore, l’école classait des élèves qu’elle notait et valorisait le travail et la responsabilité personnelle. Le premier mot de notre devise est liberté : c’est bien parce que, dans l’esprit des pères de notre système, cette idée devait dominer et conditionner les autres. Tant que nous n’extirperons pas le romantisme révolutionnaire des programmes, nous noierons nos enfants dans les eaux tièdes de l’égalité-fraternité avant de les ébouillanter dans l’égalitarisme forcené. Tant que nous continuerons d’enseigner l’économie en même temps que les sciences sociales, champ extraordinairement vaste, nous continuerons d’effleurer les sujets en dépit d’énormes efforts demandés aux élèves ainsi qu’aux professeurs et de dissoudre l’individualité dans la classe sociale, condamnant d’avance le libre-arbitre et donc l’idée même de personnalité et de responsabilité . Tant que nous n’abandonnerons pas l’idée que l’État et son multiplicateur keynésien sont les moteurs de la croissance, nous serons incapables de profiter d’une économie mondialisée. Tant que nous présenterons l’entreprise comme un lieu de prédation, de financiarisation et de destruction des ressources, nous créerons des générations d’assistés. De nombreux pays ont choisi une autre voie : au lieu d’enseigner un mélange douteux de macro-économie interventionniste et de sociologie, ils familiarisent les élèves avec la comptabilité d’entreprise, les notions de chiffre d’affaires, de compte de résultat, d’amortissement, de bilan… Ce qui importe à leurs yeux est de savoir gérer les comptes d’un ménage, être à l’aise en entreprise et – pourquoi pas – reprendre un jour la menuiserie familiale ou le magasin du coin de la rue. On peut expliquer beaucoup de choses à partir des comptes d’une société: la nécessité de faire du profit, les contraintes de son développement, les leviers de la dette, comment éviter une faillite, l’importance des impôts et d’un État garant de la liberté d’entreprendre.
Un environnement éducatif et culturel marqué par l’ignorance économique la défiance envers les entrepreneurs obère les possibilités d’innovation, ralentit inévitablement la croissance d’un pays et dégrade le niveau de vie de ses habitants qui n’ont finalement plus rien à se partager.
Xavier Fontanet est ancien chef d’entreprise et professeur de stratégie. Lisa Kamen-Hirsig est enseignante et chroniqueuse.
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