Archive | février, 2018

Un mot avant de commencer à regarder les émissions BFM Business

18 Fév

Soyons humbles et réalistes, la connaissance de l’économie et en particulier celle du fonctionnement des entreprises n’est pas le principal talent des Français !

Quand je suis parti à la retraite en 2013, j’ai créé une fondation personnelle, abritée sous HEC. Celle ci a d’abord pour vocation de donner des bourses à des jeunes méritants mais dont les familles manquaient de moyens et ensuite de développer les connaissances en matière de stratégie d’entreprise.

La pédagogie retenue est celle de la transmission d’expérience.

BFM business m’a invité régulièrement depuis plusieurs années et c’est de ces rencontres qu’est née l’idée de l’émission BFM stratégie qui a démarré début janvier 2018.

Vous allez trouver à la fois dans ces émissions des histoires vécues mais aussi beaucoup de chiffres parce qu’on ne peut pas réfléchir sans s’ancrer sur la réalité.

Vous découvrirez au fil des émissions qu’il Il y a une pensée ; il faut toujours rendre à César ce qui est à César, la pensée c’est celle de Bruce Henderson le fondateur du Boston Consulting Group. Ces principes m’ont guidé pendant toute ma vie professionnelle et je dois dire qu’à quatre reprises (BCG, BENETEAU, Eurest, Essilor), ils ont aidé à créer des leaders (ou des coleaders) mondiaux .

C’est pour cela qu’il faut impérativement transmettre toutes ces idées à la nouvelle génération.

Chaque module est un package de 13 minutes qui alterne des parties conceptuelles émaillées d’exemple et des considérations pratiques présentées par des intervenants extérieurs.

Chaque partie à sa cohérence mais exactement comme dans un tableau impressionniste si chaque touche a sa logique, c’est l’ensemble qu’il faut appréhender.

 

BFM Stratégie « La valeur de la part de marché. Cas de faible croissance » Cours n° 3/40

12 Fév

Troisième émission dynamique des prix : cas de faible croissance

Quand la courbe d’expérience a été découverte les objections ont tout de suite été de dire: « Ça ne marche que pour des métiers ayant de très forte croissance et possédant des technologies très sophistiquées ».

Dans ce chapitre nous regardons des sociétés de faible croissance. On retrouve exactement le même comportement des prix, la seule différence : il faut adopter de très longs horizons de temps (de 40 à 60 ans).

BFM Stratégie – Valeur de la part de marché, le cas de forte croissance -Cours n° 2/40

12 Fév

Deuxième émission courbe d’expérience : cas de forte croissance.

La courbe d’offre et de demande, très utile dans les métiers de faible croissance, est incapable d’expliquer l’effondrement des prix auquel on assisté dans certaines industries.

C’est le développement des microprocesseurs qui a permis de comprendre, par une observation fine de ce qui se passait au démarrage de cette industrie, quel mécanisme expliquait la dynamique des prix.

BFM Stratégie : « La stratégie, c’est l’art de bien vivre avec son concurrent » Cours n° 1/40

12 Fév

Première émission : qu’est-ce que la stratégie ?

La stratégie c’est la discipline qui s’intéresse à ce qu’il fait le succès ou l’échec d’une entreprise quelque soit la qualité de sa gestion.

La gestion c’est d’assurer le résultat de l’année. La stratégie c’est assurer la croissance rentable sur le long terme.

C’est à la fois un art et science parce .La psychologie y joue un rôle central. Science, c’est trop un trop grand mot ! Il suffit en fait de bien posséder la règle de trois et d’être capable de faire des tableaux carrés !

Plus généralement la stratégie , c’est l’art de se débrouiller dans un système concurrentiel; l’art de développer une stratégie quand son concurrent, qui est intelligent a, lui aussi, une stratégie qui peut contrecarrer la vôtre.

Le monde est très ouvert et la concurrence mondiale, il est fondamental d’avoir de bonnes stratégies.

La stratégie est un domaine passionnant et vaste ; l’idée ici est de vous donner les clés qui vous vont pour vous permettre de rentrer dans ce domaine pour l’approfondir par la suite.

La leçon de l’expérience – Chronique aux Echos

10 Fév

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Ne pas connaître aujourd’hui les éléments de base de l’économie concurrentielle c’est
chercher à vivre dans un pays dont on ne pratique pas la langue. S’il n’y avait qu’un
concept à connaître ce serait celui de la courbe d’expérience.
Elle a été découverte aux US à la fin des années 60 par Bruce Henderson. A l’époque
les microprocesseurs croissaient de façon explosive, leur prix avait été divisé par dix
entre 1964 et 1968. Henderson formula une règle simple décrivant cette implosion : les
prix baissent de 25% chaque fois que la production cumulée d’une industrie (baptisée
« expérience ») double. Cinquante ans plus tard cette règle tient toujours .Elle explique pourquoi, l’expérience de l’industrie ayant été multipliée, en ordre de grandeur, par un milliard, les prix des microprocesseurs ont été divisés par un million. Voilà pourquoi chacun a dans la poche, avec son Smartphone, un produit qui aurait valu 200 millions de dollars il y a cinquante ans ! C’est aussi pour cela que nous vivons en ce moment une révolution telle que le monde n’a jamais connue !
Dans les métiers industriels, même si ceux ci croissent moins vite, l’effet est là ;
seulement cela ne se voit que sur de longs horizons de temps, l’expérience
s’accumulant plus lentement. Si les prix baissent, les coûts baissent et le leader-celui qui
a le plus d’expérience-a des coûts structurellement plus bas. Il peut dès lors bien
gagner sa vie au même moment où ses concurrents, plus petits, n’arrivent pas à joindre
les deux bouts.
L’idée de Keynes représentant l’économie comme un ensemble que l’on freine ou
accélère à coup d’investissement public ont pris une telle faveur que cette vérité est
encore inaudible. Il est pourtant évident que l’économie est faite de créneaux qui
croissent et d’autres qui décroissent. Il est urgent d’expliquer la courbe d’expérience en
classe à tous nos enfants. Il faut qu’ils aient les outils intellectuels pour se positionner et
bien vivre dans la partie de l’économie qui explose en ce moment.

Mais où va Tesla ? Chronique aux Echos

2 Fév
1024px-les_echos_logo-svgLa marque d’Elon Musk bouscule le « vieux » secteur de l’automobile avec des méthodes – et des valorisations – de start-up. Pour l’instant, les financiers suivent. Jusqu’à quand ?

Tesla a réussi une entrée fracassante dans l’automobile, mais personne ne peut dire s’il va réussir. Ses premiers modèles ont représenté une innovation spectaculaire sur le marché automobile, mais l’entreprise a aujourd’hui du mal à produire à grande échelle et son manque relatif de savoir-faire se fait maintenant sentir. Tesla a certes le levier de sa gigantesque usine de batteries, mais celle-ci peine à descendre sa courbe d’expérience.

La profession n’est pas restée les bras ballants. Les Japonais, en particulier, forts du savoir-faire tiré de 500 millions de modèles, ont inventé les hybrides ; leurs batteries s’améliorent jour après jour. Renault, grâce à l’innovation financière qu’est l’Alliance, en s’appuyant sur Nissan et Mitsubishi, est devenu leader mondial dans la voiture électrique.

Le panorama n’est pas complet ! Apple et Google (qui capitalisent chacun plus que toute l’industrie automobile) peuvent décider d’y rentrer en achetant Tesla, mais cela n’est pas sûr car ce marché croît moins vite que le leur et parce qu’il est peut-être devenu trop petit pour eux.

Prime aux novices

Dans cette fabuleuse partie, le monde de la finance favorise jusqu’ici clairement les nouveaux venus. Les banquiers centraux déversent sur le marché des tombereaux de liquidités. Les financiers mettent celles-ci en priorité dans la nouvelle économie, dont les acteurs sont, osons le dire, chouchoutés : ils affichent des pertes substantielles, ne paient pas de dividendes et bénéficient de PER (price-earning ratios, prix de l’action divisé par le bénéfice par action), très élevés sur des résultats futurs escomptés ! Alors que les anciens ne peuvent investir que leur bénéfice amputé des dividendes puisque leurs PER sont bas.

Trop de billes roulent en ce moment sur le tapis, et personne ne peut dire si Elon Musk réussira son coup. Cela étant dit, on ne peut que tirer son chapeau devant l’énergie et le talent de tous les acteurs de l’automobile et se demander si le monde ne gagnerait pas à voir un peu plus de neutralité du marché financier. La constitution et l’éclatement d’une grosse bulle ne seront bons pour personne !
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