Archive | avril, 2019

Sortir du grand débat Chronique aux Echos

22 Avr

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Le grand débat, c’était très bien… il a permis à beaucoup de Français de se rencontrer et de vider leur sac, mais il faut déboucher sur des bonnes décisions, et la méthodologie adoptée n’est pas exempte de risques quant aux solutions proposées. Ce sont surtout les difficultés rencontrées par les citoyens qui ont été exprimées, sachant que soulager les effets sans s’attaquer aux causes peut aboutir à des mesures qui augmentent les problèmes. Un exemple : pour atténuer les douleurs du chômage, on décide d’augmenter les indemnités ; le chômage continuera à s’étendre parce que les charges supplémentaires feront perdre de la compétitivité aux entreprises et parce que les incitations à la reprise du travail auront été réduites.Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut moins d’impôt, et que moins d’impôt veut dire moins de dépenses publiques. Très bien, mais soyons clairs avec les mots : la dépense publique, c’est pour 60 % des dépenses sociales. Le moyen évident pour baisser la dépense publique, c’est de partir plus tard à la retraite et de réduire la durée des indemnités chômage puisque partout où cela a été fait (Grande-Bretagne, Allemagne) ce dernier a diminué. Quant au domaine régalien, il est essoré depuis vingt ans à l’exemple de l’armée ; son rôle éminent est reconnu par les Français, en particulier celui de la police en cette période de violences urbaines. La leçon que l’Etat doit en revanche retirer du grand débat, c’est d’arrêter d’épuiser l’ensemble du corps social sous l’avalanche de ses normes. Il doit aussi lutter contre la déshumanisation que facilite l’application aveugle d’une loi qui va trop dans le détail. En fait, le seul endroit où les dépenses ont monté c’est dans les régions avec leur coûteux mille-feuille. Les trois domaines où faire les efforts sont donc tout désignés ! Le fond des choses, c’est notre conception de l’Etat providence et le colbertisme sur lesquels il faut impérativement revenir. L’Etat doit désormais se concentrer sur le domaine régalien, à savoir assurer aux citoyens un cadre permettant à nous tous de s’épanouir dans le respect des autres. Les personnages clefs de la société sont désormais le maire et l’entrepreneur. En guise de devise, on pourrait proposer : « A chacun un métier et un clocher ! »

 

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Internationalisons France Télévisions ! Chronique aux Echos

22 Avr

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La fin de la redevance télé comme piste de sortie du débat ? Encore une fine suggestion ! Des voix s’élèvent du côté des syndicats (c’est leur rôle) arguant qu’il faut « lui substituer d’autres recettes pour garantir l’indépendance par rapport au pouvoir politique ». Chacun y va de son idée en allant chercher une autre ligne budgétaire. Pas difficile de prédire que ça va tourner court. Le Français, si créatif par nature, n’arrive pas à sortir de la logique fiscale. Il y a une idée pourtant simple qui consiste à lancer France Télévisions à l’international en échange d’une réduction progressive et programmée des redevances que le Trésor public lui verse.Cette technique a été appliquée avec Egis, la société qui, pour le compte du ministère de l’Equipement, dessinait tous les projets de routes, de ports et de ponts. L’idée venait d’Albin Chalandon, alors ministre de Georges Pompidou qui l’a fermement soutenue. Nous avons donc du recul pour juger ses effets. Egis a fait un véritable tabac à l’international (il faut dire que nos ingénieurs des Ponts sont au top mondial). Ce succès lui a permis d’avoir des recettes extrêmement diversifiées. L’Etat, dans cette affaire, a fait lui aussi beaucoup d’économies. Ca a demandé aux équipes de sortir d’un certain confort, mais elles ont en échange goûté les émotions fortes de la conquête d’un leadership mondial. France Télévisions a ce qu’il faut pour conquérir des contrats à l’international. Le groupe regorge de talents, se frotter à cette dure concurrence les enrichira (le meilleur tuteur est son concurrent). la France ne représente que 5 % du PIB mondial, les perspectives sont donc immenses. Ce sera la meilleure façon pour l’entreprise de démontrer qu’elle tient la route, elle ne peut pas refuser un tel challenge. L’étape suivante sera la privatisation, qui se fera d’autant plus facilement que l’internationalisation aura été réussie. Il sera tout à fait légitime de permettre au personnel d’accéder au capital. Contre une délivrance généreuse de stock-options, on adaptera le contrat aux conditions du privé. Relever ce défi sera une façon élégante de contribuer activement à l’effort national et de développer l’image de notre pays à une époque où il faut que chacun y mette du sien !

 

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Témoignage

6 Avr

Capture d’écran 2019-04-05 à 11.13.35Après avoir dirigé Chantiers Bénéteau de 1986 à 1991, Xavier Fontanet rejoint ensuite Essilor en tant que directeur général (1991-1995), puis vice-président (1995-1996), président-directeur général (1996-2009), et président (2010-2012). Il est actuellement administrateur d’Essilor, Schneider et L’Oréal. Aujourd’hui, il met son expérience au service des entreprises en misant sur une idée centrale, celle de la transmission de ses idées à la nouvelle génération. Il nous livre ici sa vision stratégique de l’économie des domaines skiables.

On ne peut que saluer le travail collectif de la profession, des élus et des pouvoirs publics qui a permis en cinquante ans d’acquérir cette brillante position.Il est une règle valable aussi bien dans le sport que dans les affaires : la situation de leadership n’est ni stable ni confortable, elle doit être défendue bec et ongles quotidiennement.

xavier-fontanet

 

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La vraie richesse des expatriés – Chronique aux Echos

5 Avr

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Olivier Duha, fondateur et coprésident de Webhelp, était la semaine dernière à Paris et a contribué au grand débat en remettant un rapport au gouvernement et en donnant quelques interviews. Il a fait passer une idée simple, jusqu’ici peu évoquée : baisser les coûts de la sphère publique en recourant beaucoup plus à la sous-traitance. Olivier Duha est l’ancien président de CroissancePlus, il s’est expatrié il y a quelques années. Le groupe qu’il a monté est en forte croissance et rassemble aujourd’hui 35.000 collaborateurs. La réforme anglaise a beaucoup recouru à la sous-traitance et à la concession. Olivier Duha a pu juger sur le terrain de leur efficacité. Il est l’archétype de ces Français citoyens du monde mais attachés à notre pays, qui sont au contact de bonnes pratiques que nous pourrions faire nôtres.

Nos expatriés sont beaucoup plus nombreux que l’on croit, probablement plus de 2,5 millions. Leur nombre a explosé. Pourquoi ? Les uns sont partis, il faut le dire, à cause des impôts qui chassent ceux qui ont réussi ou ceux qui ont des projets et ne veulent pas se faire spolier quand ceux-ci ont marché. Les autres ont pris la décision d’expatriation pour aller chercher des jobs dans des zones d’emploi plus dynamiques qu’ici plutôt que d’utiliser nos généreuses indemnités de chômage.

Il y a aussi tous ceux qui contribuent au développement international de nos entreprises petites et grandes. On les retrouve par dizaines de milliers en Californie, à Singapour, en Australie ou au Canada. Comme les Français sont dégourdis, ils excellent dans tous les pays où l’environnement est proentreprise. Ils contribuent ainsi efficacement à l’image de notre pays.

Malheureusement on n’a pas assez utilisé leur expérience dans le grand débat, il n’était pas construit pour cela. Il serait donc très utile de lancer une autre consultation. Ca donnerait beaucoup d’idées fraîches. On montrerait par la même occasion à tous ces Français talentueux qu’ils nous sont infiniment utiles. Ca réduirait le risque que sur la durée eux ou leurs enfants décident de se fixer sous d’autres cieux, provoquant par là même une grave perte de substance pour notre pays

 

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