Les livres de Maurice Gourdault-Montagne et Xavier Driencourt offrent une extraordinaire plongée dans le monde des diplomates, et rendent compte de l’importance du ministère des Affaires étrangères.
C’est sûrement un hasard, mais le résultat n’est pas neutre : deux grands ambassadeurs, et non des moindres, ont publié coup sur coup deux livres passionnants sur leur métier. Il s’agit de Maurice Gourdault-Montagne et de Xavier Driencourt. Le premier raconte son expérience de diplomate sur le terrain, mais aussi au Quai d’Orsay, auprès des présidents de la République et dans les cabinets ministériels ; le second s’attache plus explicitement à raconter son expérience en Algérie, sur la longue durée, y ayant été ambassadeur à deux reprises.
Ces deux livres sont une extraordinaire description du métier pas assez connu de diplomate et du rôle crucial du ministère des Affaires étrangères.
Rappelons que notre État s’appuie sur quatre fonctions régaliennes : l’armée (50 milliards d’euros de budget annuel), la police (20 milliards), la justice (10 milliards) et les Affaires étrangères (7,5 milliards).
Le ministère des Affaires étrangères est le plus petit des ministères régaliens en termes budgétaires ; son coût représente environ 250 euros par ménage, dépense infiniment utile quand on mesure l’importance stratégique du positionnement de notre pays dans le concert (pas toujours harmonieux) des nations, surtout en cette période de bouleversements géopolitiques.
Maurice Gourdault-Montagne a été attaché pendant une longue période à la présidence de la République. Le partage de cette expérience unique permet au lecteur de mieux comprendre l’interaction entre le président de la République, élu par les Français, et cette administration qui dépend de lui, mais dispose d’une légitimité naturelle du fait de son savoir-faire, de la qualité de ses membres et de son implantation mondiale.
Maurice Gourdault-Montagne a vu à l’œuvre cinq présidents d’âges très différents, certains férus de géopolitique, d’autres découvrant l’international avec leur accession à l’Élysée. Directeur adjoint de cabinet d’Alain Juppé quand celui-ci était ministre des Affaires étrangères, il a connu la complexité des périodes de cohabitation où assurer la continuité de l’État en période de fortes tensions politiques entre président et Premier ministre n’était pas une mince affaire.
Le Quai d’Orsay a toujours été là pour gérer les crises et appliquer les politiques tout en assurant une continuité du cap dans ces matières où on ne peut changer tous les cinq ans. Beaux sujets de réflexion pour le lecteur sur la relation entre la Nation, l’État et le monde politique.
Quant à Xavier Driencourt, il a été ambassadeur en Algérie à deux reprises. Il connaît merveilleusement bien le pays. Son livre permet de comprendre ce qu’est le travail de terrain d’un ambassadeur et de ses équipes. Il permet d’appréhender la difficulté du travail quotidien en période de crise quand la relation est sensible, comme dans le cas franco-algérien. Il faut à la fois une bonne connexion avec le Quai d’Orsay, avec le gouvernement, mais aussi avec les autorités du pays. Il faut avoir de bonnes connaissances théoriques tout en étant un homme de terrain, s’imprégner de l’histoire et de la géographie du pays, mais aussi avoir le contact avec la population… Il faut avoir accès aux personnes qui comptent pour être capable de gérer des situations de crise qui arrivent forcément. Au total, disposer d’une vaste palette de talents est indispensable.
Ces deux ouvrages devraient être étudiés en classe pour permettre aux jeunes Français de mieux connaître les fonctions régaliennes. Ce serait aussi une façon très efficace d’ouvrir les yeux de nos compatriotes sur l’extérieur, et de leur faire comprendre que la prospérité de notre pays dépendra de la façon dont nous saurons nous positionner vis-à-vis des autres. Ces deux ouvrages pourront aussi générer des vocations pour ce magnifique métier.
Une tribune de Xavier Fontanet et Lisa Kamen-Hirsig
« La retraite, on s’en fout, on veut pas bosser du tout ».
A chaque réforme défilent des cortèges de manifestants émaillés de ces messages peints à gros traits sur des banderoles et scandés par des bandes d’étudiants.
Nous sommes nombreux à nous étonner de leur inculture économique : même pris de passion pour la « lutte contre les inégalités » et son corollaire, le culte de la redistribution, comment peuvent-ils ne pas comprendre que sans travail, il n’y pas d’argent à partager ? Sans valeur ajoutée, pas de RSA, de revenu universel, d’allocations machinchouette et de chèque bidulechose ?
Convaincus que le monde est coupé en deux, riches d’un côté, pauvres de l’autre, que les premiers disposent de ressources infinies qu’ils se sont accaparées sur le dos des seconds
et qu’une bonne révolution permettra de remédier ces terribles injustices, ils se prennent pour des Robin des bois, souvent encouragés par des parents ravis que leurs rejetons reprennent la flamme romantico-socialiste.
Les jeunes enfants sont pourtant le plus souvent dotés d’un vrai bon sens économique et d’un esprit quasi entrepreneurial. Tout d’abord ils comprennent instinctivement la nécessité d’une mise de fond au démarrage d’une entreprise et le fait que la croissance dépend d’un résultat qui permet d’investir, comme chaque ménage doit mettre de l’argent de côté, c’est-à- dire dépenser moins que ce qu’il gagne, pour acquérir sa maison. Ils appréhendent facilement les notions d’endettement, d’intérêt et de remboursement. Quand on leur parle de retraite, (les auteurs de ces lignes peuvent en témoigner) ils saisissent spontanément la nécessité d’épargner, de placer et de capitaliser: ils n’envisageant pas une seconde de ne pas récupérer leurs billes.
Pour autant ils ne sont pas du tout individualistes. Ils sont convaincus qu’il faut aider les plus faibles si ceux-ci acceptent de contribuer à hauteur de leurs possibilités : que celui qui ne peut pas apporter 1 euro pour l’achat du sapin de Noël fabrique une décoration ou à balaie les épines afin que la classe reste propre. Pour eux la solidarité ne va pas sans un certain niveau d’exigence.
Véritables entrepreneurs en herbe, les enfants sont extraordinairement créatifs et attachés à la reconnaissance des inventeurs. Le vol d’idées est pour eux aussi grave qu’un vol d’argent. La redistribution égalitariste ne les séduit pas du tout, pas plus que l’idée de partager d’office leurs salaires de laveurs de voiture avec un frère qui n’a rien fait au prétexte qu’il est petit.
Réalistes, ils savent bien que l’on ne peut prêter ou partager que ce qu’on possède. Ils aiment l’argent de poche et ne confondent pas sens de la propriété (celui qui engendre l’entretien, le soin) et égoïsme.
Comment est-il possible que les mêmes personnes défilent quelques années plus tard réclamant de ne jamais travailler et de profiter de la générosité des autres ? Que s’est-il passé entre temps ? Inutile d’être grand clerc pour répondre à cette question : entre temps, ils ont fréquenté les bancs de l’école. École qui leur enseigne que la Révolution française a été un moment de liesse et de justice sociale, que la dépossession en vue de rétablir une égalité théorique est légitime, même au prix de procès arbitraires et d’exactions aveugles. École qui amalgame sciences sociales et économie, associant systématiquement l’économie de marché au chômage et aux inégalités, le service public au bien public et fait l’apologie du
partage de la valeur sans évoquer les ressorts de sa création. De nombreux manuels évoquent davantage les limites de l’économie de marché que l’augmentation du niveau de vie qu’elle a permis sur la longue durée. Assez logiquement ils prônent l’intervention étatique et les politiques keynésiennes.
École niant les bienfaits de l’émulation en interdisant aux professeurs de noter leurs élèves et de les évaluer objectivement. École où l’on assume de ne pas recruter les meilleurs privilégiant une fois de plus l’équité à l’efficacité. Il faut bien comprendre toute la portée des paroles d’Arnaud Dubois, responsable de la préparation des professeurs des écoles à l’Université de Rouen : « Nous n’avons pas choisi les élèves avec les meilleures notes, car ils auront une place ailleurs ».
Pour nos enfants, les moyens feront l’affaire. Que feraient-ils sinon ? En dépit de la politique la plus redistributive du monde, la France entretient un système dans lequel l’école reproduit plus qu’ailleurs les inégalités de naissance.
Pourtant elle ne remet pas en cause ses choix précédents ? continue de nier les différences entre personnes au lieu de valoriser justement le génie individuel. La réponse au constat d’inefficacité du socialisme est « ce n’était pas le vrai socialisme ; vite ! plus de socialisme ! »
Or, si l’une des principales contributions de la IIIe République est la mise en place d’une scolarité obligatoire, ouverte à tous, elle misait alors sur l’excellence de ses professeurs, sur des programmes exigeants et sur le sens de l’effort. On pourrait consacrer des livres entiers aux Français d’origine modeste qui ont connu de très beaux parcours. Cette formidable performance n’a pas été rendue possible par un culte de l’égalitarisme mais bien grâce à la qualité des enseignants et aux vertus de la concurrence. Il y a quelques décennies encore, l’école classait des élèves qu’elle notait et valorisait le travail et la responsabilité personnelle. Le premier mot de notre devise est liberté : c’est bien parce que, dans l’esprit des pères de notre système, cette idée devait dominer et conditionner les autres. Tant que nous n’extirperons pas le romantisme révolutionnaire des programmes, nous noierons nos enfants dans les eaux tièdes de l’égalité-fraternité avant de les ébouillanter dans l’égalitarisme forcené. Tant que nous continuerons d’enseigner l’économie en même temps que les sciences sociales, champ extraordinairement vaste, nous continuerons d’effleurer les sujets en dépit d’énormes efforts demandés aux élèves ainsi qu’aux professeurs et de dissoudre l’individualité dans la classe sociale, condamnant d’avance le libre-arbitre et donc l’idée même de personnalité et de responsabilité . Tant que nous n’abandonnerons pas l’idée que l’État et son multiplicateur keynésien sont les moteurs de la croissance, nous serons incapables de profiter d’une économie mondialisée. Tant que nous présenterons l’entreprise comme un lieu de prédation, de financiarisation et de destruction des ressources, nous créerons des générations d’assistés. De nombreux pays ont choisi une autre voie : au lieu d’enseigner un mélange douteux de macro-économie interventionniste et de sociologie, ils familiarisent les élèves avec la comptabilité d’entreprise, les notions de chiffre d’affaires, de compte de résultat, d’amortissement, de bilan… Ce qui importe à leurs yeux est de savoir gérer les comptes d’un ménage, être à l’aise en entreprise et – pourquoi pas – reprendre un jour la menuiserie familiale ou le magasin du coin de la rue. On peut expliquer beaucoup de choses à partir des comptes d’une société: la nécessité de faire du profit, les contraintes de son développement, les leviers de la dette, comment éviter une faillite, l’importance des impôts et d’un État garant de la liberté d’entreprendre.
Un environnement éducatif et culturel marqué par l’ignorance économique la défiance envers les entrepreneurs obère les possibilités d’innovation, ralentit inévitablement la croissance d’un pays et dégrade le niveau de vie de ses habitants qui n’ont finalement plus rien à se partager.
Xavier Fontanet est ancien chef d’entreprise et professeur de stratégie. Lisa Kamen-Hirsig est enseignante et chroniqueuse.
Comment l’éthique des acteurs et le perfectionnement du système économique peuvent-ils assurer l’intérêt général ?
La période est propice à la recherche de boucs émissaires de toutes sortes. L’entreprise est un candidat idéal, surtout quand on sait la faiblesse de nos compatriotes en matière de connaissance de l’économie.
Pour tous ceux qui croient que l’entreprise est l’une des plus belles inventions de l’humanité, il existe un devoir de sauver ce soldat aussi injustement attaqué, en général par des gens qui n’ont jamais créé ni dirigé d’entreprise. C’est un peu comme parler de natation sans savoir nager ou de ski sans être jamais monté sur des skis. Il faut des experts et des intellectuels qui réfléchissent sur ces sujets. Le problème est le monopole de fait qu’ils détiennent sur les médias.
Ses pourfendeurs ne réalisent pas que l’entreprise n’existe que si elle rend un service jugé utile par le consommateur, qui est prêt à mettre son propre argent pour le payer. On expliquera que dans les faits, les entrepreneurs manipulent les clients par les politiques marketing. C’est parfois vrai, mais quand on a fait soi-même de la vente, on sait qu’il ne faut pas prendre le client pour un idiot : on peut l’abuser quelques temps, mais ça ne dure pas.
Dans le cas du monopole, l’entreprise peut exploiter le client avec la position de force que lui confère sa position sur le marché ; mais les autorités de la concurrence sont là pour s’assurer que la concurrence joue et protège le consommateur.
Les personnes capables de créer des entreprises, de les gérer ou de les faire grandir font un précieux travail pour la société. Il faut les choyer. Sont-elles d’ailleurs si nombreuses ? En fait, pas tant que cela. Il y a en France trois millions d’entreprises, c’est beaucoup, mais c’est aussi assez peu ; les chefs d’entreprise représentent au plus 5 % de la population, une denrée finalement assez rare.
Attaquer le profit
Le grand jeu, c’est évidemment d’attaquer le profit et l’angle le plus courant consistant à expliquer que le profit est le résultat d’une exploitation, celle des employés (notez les jeux possibles avec les mots : résultat d’exploitation, profit, profiteur, on parlera de marge par la suite).
L’exploitation a existé et existera, mais elle n’est pas la règle, grâce encore à la concurrence qui ne fait que se développer, sur la longue durée, surtout avec la mondialisation. Si les gens ne sont pas contents, ils peuvent facilement changer, et les entreprises où l’ambiance de travail est mauvaise se font très vite dépasser par celles où on a plaisir à travailler. La concurrence, toujours elle, veille.
Le mécanisme de formation de la marge est en général mal compris, et c’est une source d’erreur d’appréciation. Dans chaque système concurrentiel on trouve des suiveurs dont les rentabilités sont médiocres. Par contre, le numéro deux est rentable et le numéro un très rentable. Ce dernier se trouve être aussi le plus efficace à cause de l’effet d’expérience qui lui confère sa part de marché (voir les émissions BFM Stratégie : Retour sur les fondamentaux, cours n° 164).
Il faut voir la marge comme la récompense donnée par les clients à l’entreprise la plus efficace.
Nous avons là un merveilleux système d’allocation qui donne plus de moyens à celui qui consomme le moins de ressources pour continuer à se développer. Les Allemands comprennent bien mieux ces réalités que les Français, et leur prospérité trouve probablement là une de ses meilleures explications.
La fameuse déclaration de Helmut Schmidt, formulée le 3 novembre 1974, c’est-à-dire il y a près de 50 ans, y est pour beaucoup : « Le profit d’aujourd’hui est l’investissement de demain et l’emploi d’après- demain ».
Pour nos voisins, le profit est l’ami de la croissance et de l’emploi. D’ailleurs, patron en allemand se traduit par… donneur d’emploi !
Capital, dividendes, marchés financiers, ces ennemis
Le démarrage de l’entreprise, qu’on peut situer en Perse (code d’Hammourabi) suppose une personne qui met de l’argent (provenant de ses économies) pour financer l’entreprise. Il embauche des collaborateurs qui sont payés, que l’entreprise marche ou pas, alors que lui ne s’y retrouve que si l’entreprise fait de la marge. Il rend donc un service, d’abord en trouvant l’idée, ensuite en assumant seul tout le risque.
En y réfléchissant un tant soit peu, l’entrepreneur qui aujourd’hui risque son capital dans les machines-outils, abandonne la liquidité de son argent en s’exposant à une concurrence étrangère tout en fournissant du travail à ses compatriotes ne rend-il pas lui aussi un formidable service à ses concitoyens ? Cet entrepreneur est un saint laïc ! Ici encore, le capital est ami de l’emploi.
Reste encore à attaquer le dividende, autre ennemi de l’emploi. Effectivement, le dividende ne doit pas être versé en périodes de croissance, au moment où l’entreprise doit se développer plus vite que ses concurrents pour atteindre avant eux le bas de la courbe d’expérience, quand le marché se stabilise. Versé au mauvais moment, il abîme l’entreprise, mais dès que la croissance tombe, il ne pose aucun problème et peut légitimement revenir à celui qui a mis les fonds au départ.
Ce qu’oublient ceux qui attaquent les dividendes, c’est que dans la grande majorité des cas, ils servent à financer les jeunes entreprises ayant des besoins d’investissement largement supérieurs à leurs résultats. C’est précisément grâce au dividende que s’opère un transfert naturel entre les métiers en progression et nécessitant des liquidités parce que leurs bénéfices sont insuffisants pour financer leur croissance, et ceux qui peuvent donner des liquidités parce que leur marché ne croît plus.
Plus on analyse l’économie plus on se rend compte qu’elle est bien conçue, à condition que les gens se comportent correctement.
Ah oui, on a oublié de taper sur le marché financier ! L’auteur de ces lignes ne va pas dire qu’il n’y a pas de problème. Il y a bien sûr des escrocs, comme partout, mais aussi des gens bien. Le marché financier est lui aussi une géniale invention de l’humanité. Les Gênois puis les Vénitiens et les Hollandais lui ont donné une forte impulsion avec l’idée de la société par action, vecteur qui permet à tout un chacun, dans la mesure de ses moyens, de participer à la création de valeur.
De quelle rentabilité s’agit-il ?
Regardons simplement les faits : la rentabilité du marché (mesurée sur une très longue période avec le dow jones, qui existe depuis 200 ans, ou le CAC sur 40 ans) est de l’ordre de 5/6 % hors dividendes, c’est-à-dire 6/7 % tout compris.
Cette rentabilité est certes plus élevée que la croissance de l’économie, mais ce marché financier est ouvert à tout le monde. Il n’est pas une foire d’empoigne, il est régulé par l’Autorité des marchés financiers qui veille à ce que seules les sociétés dont les fondamentaux ont été vérifiés y soient admises. Parallèlement, des commissaires aux comptes vérifient la véracité des résultats annoncés. Enfin, les analystes financiers décortiquent en permanence les stratégies pour le compte des investisseurs. Sur les 50 000 sociétés cotées dans le monde, il y a eu bien sûr des erreurs, comme l’affaire Enron, mais les sanctions ont été redoutables puisque l’entreprise qui avait certifié les comptes a tout simplement disparu.
L’a-moralité de l’économie de marché
Là encore, ce n’est pas l’outil qu’il faut mettre en cause comme étant intrinsèquement pervers. L’économie de marché n’est ni morale ni immorale, elle est a-morale. Ce qui importe, c’est l’éthique des acteurs, c’est là qu’il faut porter son regard.
Pour l’auteur de ces lignes, quand le comportement des acteurs est éthique (ou moral), l’équilibre du marché permet d’atteindre spontanément l’intérêt général.
Autrement dit, on va mélanger trois ingrédients, dont aucun n’a la cote, pour aboutir à un produit merveilleux :
La concurrence qui est détestée, mais qui est un élément clé du fonctionnement des marchés modernes.
L’intérêt particulier qui représente l’égoïsme, et sur lequel on ne peut pas fonder une société ; il n’y a pourtant rien de mal à défendre son intérêt dans le respect de celui des autres, mais l’idée n’a pas la cote.
La fidélité, qui évoque les chaînes dans une société où est vantée la liberté.
Quand on analyse les entreprises solides, grandes ou petites, on découvre qu’elles sont fondées sur la fidélité de leurs clients, de leur personnel, de leurs fournisseurs et de leurs actionnaires. La fidélité permet la croissance à long terme, ce que ne peut faire une entreprise qui passe son temps à trouver de nouveaux clients ou employés parce qu’elle n’arrive pas à conserver les siens.
Mis ensemble, ces trois composants permettent d’atteindre un état d’équilibre très satisfaisant : la fidélité en milieu concurrentiel est la preuve que l’intérêt de chacun a été satisfait puisque dans le cas contraire, la concurrence permet à tout moment de changer. Les choix sont libres. En respectant l’intérêt de chaque participant, on atteint l’intérêt général, que l’on peut aussi nommer bien commun. Et c’est la concurrence qui a permis ce petit miracle.
Comprendre et faire comprendre les bienfaits de la concurrence
Soyons réalistes, cette organisation de l’économie dure depuis cinq millénaires. Elle n’est pas parfaite du fait du comportement de certains acteurs, mais reconnaissons aussi que les expériences tentées pour en sortir n’ont pas été brillantes et ont conduit, au mieux, à des effondrements de richesse, au pire, à des hécatombes humaines.
Plutôt que de vouloir changer le système, cherchons à le perfectionner et à associer le maximum d’acteurs à ses bénéfices (actionnariat salarié, retraites par capitalisation, etc.). Veillons aussi à ce que les autorités puissent travailler dans les meilleures conditions, que ce soit l’antitrust ou les autorités de marché. C’est le noble rôle de l’État régalien.
Un marteau n’est ni bon ni mauvais en soi, ce qui importe c’est l’esprit qui anime celui qui tient son manche. L’invention du marché, de l’entreprise et des actions sont des manifestations du génie humain. Apprenons à mieux utiliser ce formidable outil.
Il faut comprendre et accepter la concurrence : elle est généreuse avec la baisse des prix ; elle stimule constamment les concurrents et les fait progresser ; elle permet de casser les monopoles. Et en dernier ressort, elle est l’autre nom que l’on peut donner à la liberté.
Nos concitoyens sont talentueux, on le voit avec la performance des leaders mondiaux du CAC40. Le jour où ils comprendront les ressorts de l’économie, l’harmonie nécessaire à la bonne marche de l’économie reviendra. Pour cela, lançons une grande initiative pédagogique à destination de tous les Français, grands et petits.
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