Archive | février, 2016

Le vrai visage des entrepreneurs – Chronique aux Echos

25 Fév

Combien de fois, ici en France, les entrepreneurs se sont-ils entendu dire : « Vous, vous êtes au service de l’argent. » Il n’y a pas de remarque plus blessante pour le chef d’entreprise et de vision plus fausse de l’économie que celle-ci. Dans toute population, on trouve des gens pas corrects, et certains entrepreneurs sont effectivement des rapaces ; mais, dans leur immense majorité, ce sont des gens avant tout sensibles à la santé de leur entreprise et au bien-être de leurs salariés. Quand on connaît de près les sociétés, grandes et petites, leader mondial ou challenger, le moteur de l’action n’est pas l’avidité mais le service au client, la passion du métier et l’esprit de conquête. Le profit n’est pas le maître mot des entrepreneurs, mais la récompense distribuée par les clients à ceux qui leur rendent le meilleur service ; le profit est donné aux entrepreneurs les plus efficaces pour les aider à développer encore plus leur activité ; c’est une allocation des ressources naturellement optimisée. Où est donc l’infamie ?

Attention ! Tout n’est pas si simple : pour que ce mécanisme fonctionne, il y a une condition, d’ordre psychologique : il faut que le climat général soit bienveillant vis-à-vis des entrepreneurs ; d’abord, parce qu’ils prennent sur leurs épaules le risque concurrentiel et que, quand ils échouent, ils perdent tout et sont seuls dans l’échec ; ensuite, parce qu’ils sont des êtres humains qui ont leur honneur et leur sensibilité, et qui ont besoin (comme chacun de nous) de support moral pour exceller. Dans les pays où le respect à leur égard est culturel, on les voit s’épanouir, et l’économie croît. Là où on les dénigre, les entreprises n’arrivent pas à prospérer, et l’économie stagne… Le jour où ils s’entendront dire : « Merci pour votre contribution à l’intérêt général qui permet, par votre engagement personnel et les risques que vous prenez, d’employer vos compatriotes », alors on aura fait un grand pas vers cette croissance que tout le monde attend !

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Il est temps de revoir notre modèle social- Chronique Ouest France

25 Fév

ouest-france-fontanetD’autres articles sur le site Ouest France

Xavier Fontanet, l’hyperactif entreprenant

21 Fév

Article Par Marc Landré

paru dans LE FIGARO

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PORTRAIT – L’ex-PDG d’Essilor s’est donné comme mission de convertir les jeunes, les politiques et le grand public à l’entrepreneuriat et à la mondialisation.

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Gardons nos millionnaires ! Chronique des échos

19 Fév

L’exil d’une personne fortunée étant infiniment moins douloureux que celui d’une famille fuyant les bombes de Syrie, il est délicat de parler du sujet. Il faut pourtant l’aborder, car c’est une question de croissance et d’emploi. Les Français qui voyagent voient leurs compatriotes en grand nombre dans toutes les grandes villes du monde. On parle ici de « rattrapage » – il est vrai que les Français sont relativement moins nombreux à l’étranger que les Britanniques ou les Scandinaves, mais est-ce bien de rattrapage qu’il s’agit ?

Il y a en France une omerta sur les chiffres de l’exil, ce dont beaucoup de monde se plaint… On peut néanmoins se faire une idée à travers des études américaines sur l’exil des gens fortunés. Certaines s’intéressent au pays d’accueil, d’autres au pays d’origine. Toutes convergent : en quinze ans, 300.000 millionnaires ont changé de pays ; la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et Singapour représentent 60 % de l’accueil ; Chine, Inde et France 50 % des départs ; 42.000 millionnaires français auraient quitté notre pays depuis 2000 ! Ils représenteraient 14 % de ceux qui ont changé de pays de résidence, chiffre énorme pour un pays qui pèse pour 4 % du PIB mondial. Près d’un millionnaire français sur cinq serait ainsi parti. Ramené à la population concernée, notre pays est le plus répulsif. Nous sommes devant un exode suffisant pour expliquer l’atonie de la croissance. On commence tout simplement à voir les effets de la furie fiscale qui a pris nos gouvernants depuis une décennie. Osons rappeler que la richesse rend un service à la nation en permettant l’emploi. Nos politiques et Bercy doivent réaliser que notre fiscalité surle capital est complètement en dehors des clous et chasse des ressources pourtant indispensables au pays. Sachons garder nos millionnaires, il y va de l’intérêt national !
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le droit de décroître rentablement – Chronique aux Echos

11 Fév

Quand on passe une commande sur Internet, doit-on se justifier auprès du commerçant auquel on achetait auparavant ? Quand on change de marque de voiture, doit-on payer un dédommagement au constructeur que l’on délaisse ? Quand un employé quitte une entreprise, doit-il se justifier, et l’entreprise a-t-elle le droit de lui réclamer un dommage pour la défrayer du coût de la formation qu’elle lui a assurée ? Par symétrie, quand une entreprise se sépare de personnel en respectant les règles du contrat de travail, on ne doit pas, en plus, exiger qu’elle justifie sa décision. Il est mieux qu’elle accompagne et explique cette difficile décision, mais il faut respecter son choix. En France, on ne comprend pas qu’une entreprise rentable licencie, même si son marché décroît. Il est de bon ton qu’elle prenne des surcoûts de personnel sur ses marges. En empêchant ainsi les entreprises de décroître rentablement, on commet une triple erreur. D’abord, on dissuade les investisseurs d’investir : c’est en effet quand le marché est stabilisé et décroît que l’entreprise peut payer le dividende qui rembourse l’investissement fait au départ. Empêcher les liquidités de sortir en freinant les licenciements rendus nécessaires par la décroissance est le plus sûr moyen de dissuader les investisseurs. Ensuite, on prive les jeunes pousses des liquidités dont elles ont besoin pour croître. En effet, quand une entreprise se développe, la croissance est plus élevée que sa rentabilité et elle a besoin d’argent frais chaque année. Celui-ci ne peut provenir que de secteurs qui décroissent. On tente enfin de nous faire croire que l’Etat stratège peut investir ; c’est un raisonnement fallacieux, car il est en déficit structurel depuis quarante ans. A cause de cette triple erreur, on effondre l’économie et on développe le chômage. Le jour où nos fonctionnaires de Bercy, nos politiques et nos syndicats auront compris ces trois points qui relèvent du simple bon sens, les choses iront peut-être un tout petit peu mieux.

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Comment devenir leader mondial dans la durée ?

9 Fév

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Conversation avec mon coiffeur. Chronique aux Echos

4 Fév

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Conversation avec Sam, mon coiffeur. Il est préoccupé et entame en disant : « Il paraît qu’en Allemagne on touche le chômage moins longtemps qu’ici. » J’explique que c’était une des mesures phares de Gerhard Schröder en 2004 : les finances publiques étant en déficit à cause des investissements à l’Est, il avait demandé à ses compatriotes d’économiser l’argent de l’Etat. Pour les chômeurs indemnisés, cela voulait dire prendre les jobs qui s’offraient à eux, même s’ils étaient inférieurs à ceux qu’ils avaient auparavant : un emploi, c’est plus qu’un salaire, c’est la chance de rester en société. Il avait recommandé, alors même que le chômage était élevé, qu’on réduise les durées d’indemnisation.

« La personne qui vous précédait sur ce siège, me dit Sam, possède un cabinet d’avocats. Son assistante a dû le quitter, il appelle l’agence pour l’emploi et voit trois candidates. Il s’agit de répondre au téléphone, d’accueillir les clients et de classer les papiers. Les candidates touchaient 1.350 euros plus quelques avantages. Se voyant proposer 1.750 euros, toutes ont répondu : « Tout compte fait, je préfère rester au chômage. » Il faudrait que l’avocat donne 2.000 euros, avec les charges, c’est trop ! On a détruit la valeur travail et on laisse croire qu’on peut vivre avec l’argent de l’Etat. »

Je réponds à Sam que ce n’est pas l’Etat qui finance, mais la dette plus une hyperfiscalité sur les hauts revenus et le capital. « Vous ne croyez pas si bien dire, répond-il. Encore deux clients cette semaine m’ont dit : « Sam, vous me coiffez pour la dernière fois, j’en ai marre de payer tant d’impôts, je pars. » »

Je me rappelle les derniers propos qu’avait tenus Lee Kuan Yu, Premier ministre de Singapour, lors d’un dîner avec des chefs d’entreprise européens : « Votre modèle social ne tiendra pas à cause de la concurrence asiatique ; l’Etat providence a quelque chose de pernicieux : il démotive ceux qui travaillent et encourage un assistanat de masse. »

Au fond, si on avait plus de coiffeurs au gouvernement, la France se porterait probablement beaucoup mieux !

 

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