Archive | juin, 2016

Le vrai dialogue social – Chronique aux Échos

30 Juin

les_echos les-echos-fontanet

Dommage que les télévisions ne soient pas venues la semaine dernière, salle de la Mutualité à Paris, pour les dix ans des Espoirs du management ! Cette initiative fondée par Charles Van Haecke s’intéresse aux conditions du bonheur au travail ; elle récompense chaque année des entreprises pour des initiatives qu’elle juge exemplaires.

Cette année, quatre lauréats. Arval (location longue durée de véhicules) a confié son plan moyen terme à un groupe de jeunes de la génération Y. Avril (agroalimentaire) a mis au point des procédures permettant aux idées générées à la base de forcer leur chemin jusqu’au top management. Etam (lingerie) veille à la qualité des entretiens annuels et s’assure que les messages passent dans les deux sens. Nexans (câbles), enfin, a reçu le trophée des Espoirs du management pour avoir construit, avec le personnel et la direction de chacune de ses 80 usines européennes, un processus fluidifiant le dialogue quotidien avec des résultats étonnants en termes de motivation au travail et de productivité. Les délégués syndicaux ont été ovationnés.

Quatre démonstrations éclatantes que le dialogue social doit se faire au niveau du terrain entre les dirigeants et les salariés. Problème : le bien ne fait pas de bruit, on n’en parle pas ! On ne connaît en effet que les images violentes montrant l’impuissance du gouvernement et des centrales syndicales à sortir de l’affrontement et à faire avancer les choses. Cela parce que certaines centrales n’existent qu’en faisant de la politique, et campent sur des dogmes de plus en plus éloignés des réalités de terrain.

Dans une interview au « Point », Michel Rocard explique que notre société est en déclin parce que nous ne savons pas communiquer les uns avec les autres. Nos chaînes de télévision pourraient puissamment contribuer à réduire ce cafouillage mortel pour notre société et à faire évoluer les esprits : il suffirait qu’elles répartissent également le temps d’antenne entre l’herbe qui pousse et les arbres qui craquent en tombant.
En savoir plus sur le site des échos

01 minute Une providence bien dangereuse – Chroniques aux Echos

23 Juin

L’une des plus jolies trouvailles de communication de l’après-guerre est certainement le concept d’Etat providence. C’est malheureusement une idée qui a fait d’épouvantables ravages dans la mentalité de la plupart de nos concitoyens . Elle popularise en effet l’idée que « l’argent de l’Etat » tombe naturellement du ciel… alors que « l’argent de l’Etat » nous est pris et est en fait le nôtre. Mais le plus grave n’est peut-être pas là ; le plus grave est que l’Etat providence réduit le terrain où chacun de nous prend des responsabilités. En se mettant en position de monopole et en délivrant à prix nul des services qu’il a financés par un impôt global, ce sont autant de décisions que l’on retire au citoyen. Or la décision est ce qui permet à la personnalité de se former, d’exercer son jugement, de prendre confiance quand elle est bonne, d’apprendre de l’erreur quand elle est mauvaise, en un mot, c’est elle qui construit la personne. L’Etat providence est une forme de défiance à l’égard de chacun d’entre nous. Le rêve ultime de l’Etat providence est de se mettre en position de très largement distribuer du chocolat aux enfants à l’école. Il faut s’élever fermement contre cette politique ; non qu’on ne veuille pas donner de chocolat aux enfants, mais parce qu’il vaut mieux baisser l’impôt et laisser les parents donner eux-mêmes ce qu’ils veulent aux enfants – par exemple, des livres ou des ballons de foot. Le mythe de l’Etat providence est le responsable de la dérive des dépenses publiques. Il contribue, par l’assistanat qu’il porte en lui, à l’aliénation d’un nombre croissant de nos concitoyens, et commet, ce faisant, une atteinte à leur dignité. Il empêche un dialogue social vraiment responsable en subventionnant de manière excessive les organisations et bouchant le trou de la Sécurité sociale. Il retarde enfin la prise de conscience de la gravité de la situation financière de l’Etat, préalable à toute réforme sérieuse. Voilà au moins quatre bonnes raisons pour mettre cette funeste idée au rancart.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0211052775212-une-providence-bien-dangereuse-2008901.php?GLQES16V1XFK3zET.99

Madame la ministre, ne touchez pas à l’enseignement libre – Chronique au Figaro

17 Juin

Le_Figaro_2009_(logo)TRIBUNE – Xavier Fontanet, professeur de stratégie à HEC, et ancien PDG d’Essilor, pointe à travers les exemples étrangers les éléments qui constituent la qualité du système éducatif français.

 

Faut-il une nouvelle loi pour encadrer plus strictement l’ouverture d’établissements scolaires ou peut-on faire avec l’arsenal existant? Madame Vallaud-Belkacem invoque la menace de l’endoctrinement religieux mais dans l’état de défiance dans laquelle se trouve la société française, un non spécialiste de l’éducation nationale voit dans ce projet une tentative destinée à réduire la concurrence alors que l’éducation publique a la charge de plus de 83% des établissements scolaires (niveau atteint nulle part ailleurs dans le monde développé).

Les nouvelles que nous collectons sont préoccupantes. Les chiffres montrent que notre éducation rétrograde chaque année

La première attente …

la suite à Lire dans le Figaro ou sur le Figaro.fr

ou voici une photo de l’article, vous pouvez cliquer dessus pour l’agrandir

figaro-fontanet-education

 

Article dans Challenge sur mon application iPhone

17 Juin

challenge-30lecons

 

Si vous avez un iPhone, voici le lien pour télécharger les 30 leçons de stratégie

 

 

 

Un bénévolat d’utilité publique

16 Juin

Victor Hugo a écrit certains de ses plus beaux poèmes après 80 ans et Paul McCartney, à 73 ans, continue ses concerts tout autour du monde. Les retraités encore actifs dans le domaine associatif, secteur à mi-chemin entre l’entreprise et la sphère publique, ouvrent des pistes fécondes pour la société tout entière. Les entreprises encouragent les réformateurs à regarder de ce côté, car les baisses de coût pour la sphère publique sont potentiellement énormes. Il suffit de mesurer l’impact de « Lire et faire lire » pour le comprendre. Cette association, fondée en 2001 par Alexandre Jardin, donne à réfléchir. Quelques chiffres : aujourd’hui, 18.500 bénévoles, dont 80% de retraités, consacrant trois heures par semaine à 650.000 enfants dans le but de leur redonner le goût de la lecture. Son taux de croissance a été de 13% par an depuis l’origine. Dans cinq ans, si la croissance continue, l’organisation pourra encadrer le travail de 30.000 bénévoles, qui suivraient un million d’enfants, soit l’effectif de tous les élèves de l’enseignement primaire ayant des difficultés de lecture. On touche du doigt la force de frappe d’une association de bénévoles retraités mise au travail sur un problème sérieux à résoudre. Elle peut apporter un puissant soutien à l’Education nationale pour un budget modique (600.000 euros cette année), et lui permettre de contenir ses coûts en améliorant son efficacité. Quand on sait la probabilité d’être au chômage (50%) si on ne sait pas lire, cette somme est remboursée mille fois si seulement un dixième des enfants en difficulté retrouve cette capacité.

Des pays comme le Canada ont réduit les coûts de fonctionnement de leur sphère publique en confiant des pans entiers d’activité au secteur du bénévolat. On doit s’inspirer de ces initiatives, non seulement efficaces mais porteuses de sens, et les retraités encore en bonne forme devraient envisager sérieusement de les rejoindre
En savoir plus sur le site des échos

Insupportable dérive syndicale

10 Juin

Le cadre nécessaire au travail des entreprises n’est pas assuré et le problème vient d’organisations qui sont au coeur de notre modèle social. Les syndicats ont vu depuis 25 ans le nombre de leurs adhérents divisé par trois, cela s’appelle un effondrement. Seulement 7 % de la population cotise, cela s’appelle un problème de représentativité. Voici belle lurette que leur situation financière aurait pu se traduire par leur faillite (un drame, car un pays a besoin de syndicats). On s’est arrangé pour que ce ne soit pas le cas ! D’après une récente étude, les subventions publiques à ces organisations culminent à 95 % de leurs recettes, ce qui n’est pas sain. N’ayant plus besoin des cotisants pour vivre, leur jeu est devenu un face-à-face avec le gouvernement. Le repli a consisté à garder des monopoles (dignes de ceux qu’avait l’aristocratie à la fin de l’Ancien Régime !) sur un petit nombre de secteurs qui contrôlent nos possibilités de déplacement. Une société doit défendre le droit de grève mais la liberté a une limite qui est la liberté des autres. Comment justifier une grève quand on met des sociétés en faillite, quand on bloque des régions entières, quand on abîme l’image du pays au risque de décourager des investissements étrangers et tout cela en plein état d’urgence ? Cette grève est un acte de violence à l’égard de la société toute entière. Or l’Etat est le seul détenteur de son usage et ce pour défendre les libertés. Le gouvernement doit faire son travail, c’est sa responsabilité et il est payé pour cela. Arrivent les intempéries, tout le monde est sur le pont, sauf les grévistes SUD et CGT ; on a là des gens déshumanisés alors que leur rôle est de mettre du liant dans les relations sociales. Une partie d’entre eux est devenue une bureaucratie brutale déconnectée des réalités de la vie concurrentielle. Une remise à plat s’impose dont l’axe est clair : démonter tout le système pour faire des économies et redonner le pouvoir au terrain.

Retrouvez l’article sur le site des échos

Quand le CAC 40 vote avec ses pieds – Chronique aux Échos

3 Juin

Le siège de Technip vient de partir à Londres… Après Lafarge, Alcatel-Lucent et Alstom, ça fait quatre groupes qui s’éloignent de leur pays, soit 10 % du CAC 40 en deux ans . On dit : « pas grave, on ne voit pas les emplois partir ! » ; c’est une vision à très court terme. Un siège qui part, c’est d’abord un centre de décision qui quitte le pays ; ça change fondamentalement l’allocation des investissements futurs et donc la localisation des nouveaux emplois sur le long terme. C’est ensuite un signal solennel lancé au pays, comme à une entreprise qui perd coup sur coup de très gros clients. Elle sait alors qu’elle n’est plus compétitive et doit revoir son « business model ». Tout aussi grave, enfin, les discours sur l’attractivité sont détruits quand les entreprises qui sont nées ici votent ainsi avec leurs pieds.

Pour saisir l’ampleur du sujet, rapprochons quelques chiffres : 2.000 milliards, c’est à peu près la capitalisation cumulée du CAC 40 et du SBF 120, c’est aussi le PIB de la France et sa dette. La valeur créée par les entreprises depuis quarante ans est annulée par la dette accumulée par l’Etat. Autre angle de réflexion, la valeur d’une affaire du CAC 40, c’est à peu près le PIB de deux départements français. Que dirions-nous si huit départements avaient quitté le territoire depuis deux ans ? Le mal est profond : on ne le réglera pas uniquement par une liste de réformes mais par un changement de paradigme. Le déséquilibre financier de la sphère publique est, par sa masse, de nature à détruire l’économie du pays tout entier. Il faut impérativement repenser la construction de la sphère publique ; l’entreprise est devenue beaucoup plus centrale qu’on le croyait à l’époque où on nous expliquait que la dépense publique était le secret de la croissance. Il faut remettre l’entreprise au centre de l’économie. Les pays qui connaîtront la prospérité dans le futur seront ceux où les entreprises se sentiront bien, et où l’Etat reviendra à ses prérogatives essentielles : le positionnement du pays dans le monde et la défense de la liberté à l’intérieur.
En savoir plus sur le site des Échos