01 minute Une providence bien dangereuse – Chroniques aux Echos

23 Juin

L’une des plus jolies trouvailles de communication de l’après-guerre est certainement le concept d’Etat providence. C’est malheureusement une idée qui a fait d’épouvantables ravages dans la mentalité de la plupart de nos concitoyens . Elle popularise en effet l’idée que « l’argent de l’Etat » tombe naturellement du ciel… alors que « l’argent de l’Etat » nous est pris et est en fait le nôtre. Mais le plus grave n’est peut-être pas là ; le plus grave est que l’Etat providence réduit le terrain où chacun de nous prend des responsabilités. En se mettant en position de monopole et en délivrant à prix nul des services qu’il a financés par un impôt global, ce sont autant de décisions que l’on retire au citoyen. Or la décision est ce qui permet à la personnalité de se former, d’exercer son jugement, de prendre confiance quand elle est bonne, d’apprendre de l’erreur quand elle est mauvaise, en un mot, c’est elle qui construit la personne. L’Etat providence est une forme de défiance à l’égard de chacun d’entre nous. Le rêve ultime de l’Etat providence est de se mettre en position de très largement distribuer du chocolat aux enfants à l’école. Il faut s’élever fermement contre cette politique ; non qu’on ne veuille pas donner de chocolat aux enfants, mais parce qu’il vaut mieux baisser l’impôt et laisser les parents donner eux-mêmes ce qu’ils veulent aux enfants – par exemple, des livres ou des ballons de foot. Le mythe de l’Etat providence est le responsable de la dérive des dépenses publiques. Il contribue, par l’assistanat qu’il porte en lui, à l’aliénation d’un nombre croissant de nos concitoyens, et commet, ce faisant, une atteinte à leur dignité. Il empêche un dialogue social vraiment responsable en subventionnant de manière excessive les organisations et bouchant le trou de la Sécurité sociale. Il retarde enfin la prise de conscience de la gravité de la situation financière de l’Etat, préalable à toute réforme sérieuse. Voilà au moins quatre bonnes raisons pour mettre cette funeste idée au rancart.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0211052775212-une-providence-bien-dangereuse-2008901.php?GLQES16V1XFK3zET.99

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