Victor Hugo a écrit certains de ses plus beaux poèmes après 80 ans et Paul McCartney, à 73 ans, continue ses concerts tout autour du monde. Les retraités encore actifs dans le domaine associatif, secteur à mi-chemin entre l’entreprise et la sphère publique, ouvrent des pistes fécondes pour la société tout entière. Les entreprises encouragent les réformateurs à regarder de ce côté, car les baisses de coût pour la sphère publique sont potentiellement énormes. Il suffit de mesurer l’impact de « Lire et faire lire » pour le comprendre. Cette association, fondée en 2001 par Alexandre Jardin, donne à réfléchir. Quelques chiffres : aujourd’hui, 18.500 bénévoles, dont 80% de retraités, consacrant trois heures par semaine à 650.000 enfants dans le but de leur redonner le goût de la lecture. Son taux de croissance a été de 13% par an depuis l’origine. Dans cinq ans, si la croissance continue, l’organisation pourra encadrer le travail de 30.000 bénévoles, qui suivraient un million d’enfants, soit l’effectif de tous les élèves de l’enseignement primaire ayant des difficultés de lecture. On touche du doigt la force de frappe d’une association de bénévoles retraités mise au travail sur un problème sérieux à résoudre. Elle peut apporter un puissant soutien à l’Education nationale pour un budget modique (600.000 euros cette année), et lui permettre de contenir ses coûts en améliorant son efficacité. Quand on sait la probabilité d’être au chômage (50%) si on ne sait pas lire, cette somme est remboursée mille fois si seulement un dixième des enfants en difficulté retrouve cette capacité.
Des pays comme le Canada ont réduit les coûts de fonctionnement de leur sphère publique en confiant des pans entiers d’activité au secteur du bénévolat. On doit s’inspirer de ces initiatives, non seulement efficaces mais porteuses de sens, et les retraités encore en bonne forme devraient envisager sérieusement de les rejoindre
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