Tag Archives: fondation fontanet
Vidéo

Le livre « si on faisait confiance aux entrepreneurs » en 1h30 de conférence

21 Sep

Une heure de témoignages, de petites histoires, d’échanges, toujours sur les thèmes de la mondialisation et de l’apologie de la concurrence.

« Nul n’est prophète en son pays » par Xavier Fontanet dans les Echos du 14 février 2013

25 Fév
Photo de Xavier Fontanet

Photo de Xavier Fontanet

Il y a un an, les Chinois publiaient leur classement des meilleures entreprises mondiales, résultat du travail d’un jury de journalistes, d’universitaires et d’avocats. Ce classement ne s’est intéressé qu’aux entreprises capitalisant plus de 15 milliards de dollars. Trois critères étaient pris en compte : la durée du mandat des dirigeants (les sociétés dont les dirigeants tournent trop vite sont éliminées) ; l’ancienneté de l’implantation en Chine, ainsi que la part de marché (il faut avoir cru en la Chine dès son ouverture) ; la rentabilité sur vingt ans, actions et dividendes compris (on aime les gens qui privilégient le long terme).

Dans le classement, on retrouve le gotha des entreprises mondiales, mais le coup de théâtre vient du clan français : onze entreprises figurent dans les cent premières (Essilor, Suez, Michelin, AXA, LVMH, Schneider, Carrefour, L’Oréal, Danone, PPR et Renault-Nissan). Pas mal, pour un pays qui représente 5 % du PIB mondial ! Les Allemands placent six sociétés, dont deux constructeurs automobiles.

Ceci nous sort des sempiternelles comparaisons sur la voiture allemande, qui démontrent que les Allemands sont meilleurs que les Français, et qu’il faut copier leur stratégie de haut de gamme. Nous touchons du doigt le fait que nous sommes différents, et pas sur les mêmes créneaux. Les Allemands aiment la précision, la machine-outil, l’industrie, les produits bien établis ; les Français sont meilleurs dans les métiers moins stabilisés, à l’aise dans le service et la distribution. Le Français est conceptuel et désobéissant, donc imaginatif ; l’Allemand a le sens du détail et aime la discipline, il est adapté aux produits de grande série.

Deux autres enseignements peuvent être tirés de ce classement. Un, les Chinois nous montrent que les entrepreneurs français peuvent exceller. Deux, on ne va pas espérer à court terme que les Français aiment leurs grandes entreprises – c’est trop attendre -, mais on peut espérer au moins qu’ils les découvrent et qu’un jour ils en soient fiers. Alors ils pourront les écouter et bénéficier de l’expérience de compatriotes qui ont su grandir grâce à la mondialisation.

 

retrouver cet article sur lesechos.fr

« J’étais un candidat naturel à l’expatriation. J’ai décidé de rester ». Xavier Fontanet dans un article du Monde du 4 février

15 Fév

Xavier Fontanet a été le maître d’œuvre du « miracle » Essilor, ce fabricant de verres optiques devenu leader mondial du secteur, qui bat record sur record en Bourse. A 64 ans, l’ex-PDG entame une nouvelle vie d’évangéliste de l’économie libérale, et vient de créer une fondation pour financer ses projets. Explications.

fontanet-lemonde

Photo : lemonde.fr

Quel est l’objectif de votre fondation ?

Le but est de mieux faire comprendre l’économie concurrentielle aux hommes politiques, syndicalistes, journalistes, étudiants, etc. Je suis effaré par la méconnaissance abyssale des mécanismes concurrentiels et économiques en France. Quand vous lisez les cours d’économie, tout est faux, nul, c’est de l’idéologie qui n’a aucun rapport avec la réalité. On porte Keynes au pinacle, on jette Bastiat et Hayek aux orties…

Et c’est une erreur ?

Bien sûr ! A mes yeux, la pensée de Keynes est l’abomination de la désolation. Cela a un peu marché, par hasard, mais causé d’énormes dégâts. Les hommes politiques y ont trouvé une justification à l’utilisation excessive de la dette publique. Voyez le résultat… Alors que Bastiat, un génie français dont la pensée nous serait infiniment utile, est à peine connu.

On va vous taxer d’ultra-libéralisme !

Collez-moi l’étiquette qui vous plaît. Mais ce que je dis sort de mon expérience. Cela marche vraiment. « N’ayez pas peur de la concurrence, je suis passé par là et cela m’a plutôt aidé à me développer », voilà le message. Et si des gens comme moi ne sont pas entendus, le pays décroîtra. La France risque de passer par des périodes terrifiantes. J’ai vu ce qui se passe quand un pays comme l’Argentine s’effondre. Je ne veux pas qu’il arrive la même chose à la France. Je suis persuadé que le pays peut repartir, si on présente aux Français une bonne stratégie. Il y a une énorme demande de débat, de réflexion.

Vous voulez évangéliser les Français ?

Oui. J’ai décidé de rester en France parce que j’ai envie d’expliquer l’économie. Sinon, j’étais un candidat naturel à l’expatriation. J’ai commencé par donner des conférences et faire des cours, notamment à HEC. Mon livre Si on faisait confiance aux entrepreneurs (Les Belles Lettres, 2010) en est à sa cinquième réédition. Je viens aussi de mettre au point un cours de stratégie en 12 chapitres disponible sur iPad, et je suis devenu chroniqueur aux Echos. Ma fondation va me permettre d’aller plus loin. Elle pourra financer certains séminaires, des bourses pour des étudiants, un prix…

 

Retrouvez cet article sur le site lemonde.fr