Archive | août, 2022

ENTRETIEN VIDÉO : « Si on dépasse une dette de 70 % du PIB, surtout si elle est détenue par l’extérieur, il faut que les gens comprennent que l’argent ne tombe pas du ciel. Donc la réussite des réformes, c’est quand le peuple a compris qu’un pays est comme un ménage : quand on s’endette trop, on paye. »

26 Août

Nous avons rencontré Xavier Fontanet, chef d’entreprise aujourd’hui retraité. Tout au long de sa carrière, il a dirigé des entreprises, et a notamment été le patron du groupe Essilor pendant plus de 20 ans. 

Il est depuis 2012 professeur associé de stratégie à HEC Paris. Il a également publié des ouvrages sur ses expériences de dirigeant et ses réflexions sur l’entrepreneuriat.

État, privatisations, retraites, système de santé, économie, subventions, aides sociales et travail…retrouvez son analyse de la situation économique actuelle en France, au travers de son regard d’ancien dirigeant de grandes entreprises.

Xavier Fontanet apporte également des éclairages forts intéressants de par sa connaissance du fonctionnement économique et social d’autres pays du monde. Sa comparaison en certains points avec la France est édifiante…

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Interview Métier pour l’ACTU, le journal d’actualité pour les adolescents

25 Août

Et voici le dernier article, entretien 3/3

Retrouvez plus d’informations sur le journal l’ACTU

Interview Métier dans l’ACTU, le journal d’actualité pour les adolescents

24 Août

INTERVIEW 2/3

Interview Métier pour L’ACTU, le journal d’actualité pour les adolescents

23 Août

INTERVIEW 1/3

Entretien avec Jean Marc Sylvestre  » La logique de Keynes est désormais à bout de souffle. »

22 Août

Pour livre cet article sur le blog de Jean Marc Sylvestre, cliquez ici, ou sur l’image ci dessous :

Pourquoi la mondialisation est un progrès pour l’Humanité

19 Août

La mondialisation détecte l’excellence, étend son champ d’expression et développe les talents. Elle offre des aventures exceptionnelles aux entreprises et à leurs collaborateurs.

Si vous voulez comprendre pourquoi la mondialisation peut être aussi le rapprochement des peuples et le progrès économique, allez au musée du Louvre. Installez-vous devant un sphinx égyptien, Mona Lisa ou une esquisse de Rembrandt, et regardez attentivement les visages des visiteurs chinois, sud-africains, iraniens, japonais et français.

Ces œuvres, qui ont toutes en commun d’être des spécificités locales et inscrites à un certain moment de l’Histoire, touchent profondément les hommes et les femmes de toutes les cultures et de tous pays, parfois même 5000 ans après leur création. La raison en est simple : la très grande classe se repère au premier coup d’œil, et le génie traverse les siècles.

Ces produits qui ont changé notre vie quotidienne

Ce qui vaut pour l’art vaut aussi pour l’économie. Les produits grands et petits qui ont changé notre vie quotidienne sont partis sans exception de spécificités locales. Le crayon graphite est parti d’Allemagne, le roulement à billes de Suède, la Moulinette de France, la fermeture Éclair et l’iPhone des États-Unis, l’agrafeuse d’Espagne, la sucette du Brésil… et la liste est très longue.

Oh, ce n’a jamais été simple, il a fallu travailler, s’adapter, développer les marchés et affronter les acteurs locaux. Mais ces difficultés ont en dernier ressort renforcé ceux qui ont accepté de les affronter et amélioré les produits.

Tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais contrairement à tout ce qu’on raconte, la mondialisation ne nivelle pas.

L’excellence de la mondialisation

C’est plutôt le contraire. Elle détecte l’excellence, étend son champ d’expression et développe les talents. Elle offre des aventures exceptionnelles aux entreprises et à leurs collaborateurs.

Elle permet à chacun de garder sa spécificité, puisque celle-ci est un levier. Elle fait bénéficier à tous de ce que chaque pays a de meilleur. Cessons donc de la diaboliser, répondons à son appel et ayons un peu plus confiance en nous.

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Quelle stratégie pour EDF ?

1 Août

Tribune parue sur le site aleteia.org.

Vouloir nationaliser EDF est une chose, définir la bonne stratégie et la suivre en est une autre. Pour l’ancien président d’Essilor et professeur de stratégie Xavier Fontanet, il importe de sortir des désordres politiques qui ont perturbé le développement de l’entreprise.

Le gouvernement projette la nationalisation d’EDF. Soit ! mais qu’est-ce que cela va changer puisqu’EDF est déjà depuis longtemps sous la coupe de l’État ? Premier constat : la performance financière a tout été sauf brillante, cela dit sans agressivité, l’auteur de ces lignes sachant que les choses ne sont pas simples. En 2005, EDF était l’une des premières capitalisations du Cac 40 ; sa position concurrentielle était exceptionnelle, résultat d’orientations long terme, données par le général de Gaulle et tenues par ses successeurs Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing.

Si l’énergéticien avait ensuite suivi les stratégies des entreprises françaises leaders mondiales type Air liquide, L’Oréal ou Dassault Systèmes consistant à viser, à partir de savoir-faire uniques, dans le cadre de stratégies séculaires, un leadership mondial dans leur secteur, EDF aurait aujourd’hui une capitalisation tournant probablement entre 200 et 300 milliards. Et si on se compare non plus aux leaders mais à la moyenne du CAC 40, qui était à 3000 en 2005, il a doublé depuis ; le cours d’EDF était autour de 30€, il est le tiers aujourd’hui… tout cela fait un rapport de un à six !

Désordres stratégiques

EDF avait fait le choix clair et lumineux de couvrir la filière de haut en bas avec la production, la distribution à longue distance, la distribution locale capillaire, le stockage des déchets radioactifs. La France avait avec Areva le contrôle du process même et une avance technologique considérable sur ses concurrents. L’entrée dans les pays nouveaux pouvait facilement se faire par acquisitions, à différents niveaux de la chaîne, ou par des ventes de process : l’entreprise avait un boulevard devant elle. Hélas ! depuis 2005, l’influence de la politique politicienne sur l’entreprise est venue perturber sa stratégie à long terme. Sans ces désordres stratégiques, EDF serait implantée dans plusieurs pays européens, exporterait de l’électricité et la France aurait un formidable argument d’attractivité avec un coût de l’électricité de loin le plus bas du continent.

Deux facteurs déterminants ont pesé : la mise au pas du nucléaire et l’intervention de l’Europe. L’État (en fait le parti au pouvoir) a froidement instrumentalisé la stratégie de l’entreprise pour acheter les voix des écologistes (un accord qui n’a d’ailleurs pas duré longtemps). La monnaie d’échange était l’arrêt du nucléaire. Un investisseur privé aurait bien mieux résisté aux pressions. À moins que quelque chose ne change, on peut légitimement se poser des questions sur la nationalisation comme garant de la constance des stratégies ! L’Europe n’a pas rendu non plus service avec sa politique consistant à couper la filière énergétique en trois : la production, la distribution grande distance et la distribution capillaire. Elle a tout simplement cassé le business model d’EDF, l’idée étant de favoriser l’émergence des nouvelles technologies que des entreprises comme l’énergéticien auraient pu étouffer parce qu’elles tenaient la distribution. 

Effets d’échelle

La France et EDF n’ont pas été capables d’expliquer au régulateur que l’intégration était, dans le domaine de l’énergie, une bonne formule qui facilite la planification de la production et surtout fait bénéficier au consommateur des formidables effets d’échelle à l’œuvre dans ce métier. Il vaut mieux en matière d’énergie un producteur dominant avec des coûts bas et de fortes marges qu’une armée de petits concurrents se livrant une concurrence féroce avec de faibles marges mais des coûts bien plus élevés.

De son côté le groupe nucléaire Areva [devenu Oreno en 2018, Ndlr] n’a pas fait de merveilles non plus sur les marchés internationaux, l’entreprise ayant visé les très gros projets qui ont tous pris d’énormes retards et entraîné des pertes considérables. Ce faisant, Areva s’est fait enfoncer par ses concurrents américains, russes, japonais et coréens sur les projets de taille moyenne qui constituaient le gros du marché. Où en est le groupe sur la fusion nucléaire ? On sait que chez les Anglais, les Américains et les Chinois, des projets sont en train de fleurir…

Nationaliser EDF pour construire de nouvelles centrales nucléaires… soit ! Ce qui importe pour le futur, c’est que la stratégie, qui doit aller au-delà de la construction de six centrales, soit la bonne. Que fait-on sur l’éolien et le solaire ? Quelle part donne-t-on à la méthanisation qui est négligée alors qu’elle est une importante source d’énergie potentielle pour un pays d’éleveurs comme la France ? EDF reste-t-il sur la France ou l’entreprise a-t-elle une stratégie internationale ? Et surtout quel discours sera-t-il tenu vis-à-vis de l’Europe ? Ce retour au nucléaire civil qui, de l’avis de l’auteur de ces lignes, est une bonne chose, appelle plusieurs remarques. 

Le retour du nucléaire

Le choix du général de Gaulle, qui n’était pas un homme d’affaires, se révèle à l’épreuve des faits, sur longue durée, un choix somptueux ! Il a été possible, grâce au génie de l’Europe et des Européens qui ont pour nom Pierre et Marie Curie, Niels Bohr, Albert Einstein, Nicolas Tesla, Erwin Schroedinger… la liste des savants à citer est bien plus longue. Ce groupe de physiciens européens, au début du XXe siècle, a découvert les secrets de l’atome, formidable cadeau au monde entier. La fusion nucléaire, qui semble aujourd’hui à portée de main et qui apportera une énergie propre et pratiquement sans limite est en train, 100 ans après les premières découvertes, de confirmer la fécondité de leurs intuitions.

Pour que celles-ci portent leur fruit, encore faut-il que nos politiques se mettent à la hauteur. Il faut évidemment maîtriser le génie du mal — ce qui ne peut se faire qu’en poursuivant (en dépit des événements actuels) les politiques de désarmement nucléaire initiées au début des années quatre-vingt sous l’impulsion de Ronald Reagan et de Mikhaïl Gorbatchev. Il faut aussi assurer la continuité des stratégies industrielles qui ont des horizons de temps bien plus longs que celui des politiques énergétiques observées ces vingt dernières années.

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