Archive | septembre, 2018

Podcast : Interview avec Philippe Ungar

30 Sep

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Écoutez cette interview réalisée avec Philippe Ungar, en cliquant ici

(et faites défiler)

 

 

L’Etat marche sur la dette ! Chronique aux Echos

21 Sep
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L’Etat reprend la dette de la SNCF. Soit. Mais le sujet mérite une explication. Il y a, certes, eu négociation et réforme, mais les Français ne peuvent s’empêcher de penser qu’on a cédé et que nos cheminots s’en tirent drôlement bien parce qu’ils ont leur part dans la montée de la dette. Au bout du compte, c’est chaque Français qu’on aura endetté de force.

L’Insee vient de faire les comptes : comme il fallait s’y attendre, la dette de l’Etat grimpe encore cette année et frôle les 100 % du PIB. Raisonnons comme si l’Etat était une entreprise : par rapport aux recettes des administrations publiques, soit 1.232,8 milliards (et non par rapport au PIB), la perte représente 5 % (au lieu de 3 %) et cette situation dure depuis la mort du regretté Pompidou.

Avec de telles pertes, la situation nette de l’ensemble des administrations publiques ne peut être brillante : effectivement, la situation nette très négative de l’Etat est compensée par celle positive des collectivités locales. Au total, la différence entre l’actif et le passif est de 209,4 milliards en 2017, une somme quasiment nulle à l’échelle du pays et qui diminue.

Ceci ne tient pas compte des passifs hors bilan (engagements de retraites des fonctionnaires de 2.212 milliards, garantie de protection de l’épargne de 420 et quelques autres passifs rappelés dans le Compte général de l’Etat de 2017). Si on comptabilise bien, il y a donc un gros trou. Il est donc dommage que la reprise de la dette de la SNCF se soit faite en catimini. Chaque Français doit comprendre que, aujourd’hui, l’Etat n’a plus un sou vaillant. L’expérience de nos voisins a montré que les vraies réformes passent quand le peuple a compris que la situation financière était grave et que l’argent ne tombera plus du ciel.

L’Etat ne se gère pas comme une entreprise, mais l’histoire démontre qu’une dette est une dette et que les cigales finissent toujours par passer à la caisse.

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Des champions de moins en moins français – Chronique aux Echos

6 Sep
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Une étude de l’Institut français de gouvernement des entreprises s’est intéressée à l’évolution sur dix années de la part française des effectifs, du chiffre d’affaires et du capital de 85 de nos plus grandes entreprises – leur valeur ajoutée cumulée représentant environ un tiers de notre PIB.

Le résultat mérite d’être médité. Les pourcentages ont évolué entre 2005 et 2015 de 40 à 30 % pour les effectifs, de 34 à 25 % pour le chiffre d’affaires et de 76 à 56 % pour le capital. Ca en dit long sur la vitesse à laquelle les entreprises se mondialisent, surtout quand on sait que les têtes de liste ont aujourd’hui moins de 10 % de leur activité en France.

Excellente nouvelle démontrant que nos grandes entreprises tiennent la route dans la concurrence mondiale. Indication également très importante, car ce qui est vrai pour nous l’est aussi pour les autres, les entreprises ayant leurs sièges sociaux chez nos voisins pouvant décider d’offrir du travail, ici, chez nous.

Ces constatations simples devraient transformer l’idée qu’on se fait des politiques publiques et sociales. A l’évidence, la stratégie d’une sphère publique ne consiste plus à « stimuler son économie » par la dépense publique. Il s’agit d’attirer, par son image d’excellent gestionnaire public, les emplois que créent les entreprises.

L’Etat doit se reconcentrer sur le domaine régalien, veiller à ne pas étouffer le dynamisme régional, juguler l’inflation des règlements et s’assurer que ses coûts ne dépassent pas ceux de ses voisins. Nos syndicats ont à redorer une image de marque gravement dégradée par les grèves intempestives dans des entreprises emblématiques du pays.

Les entreprises n’investiront désormais que là où l’on est « business friendly ». Nos voisins scandinaves, anglais, hollandais, suisses et allemands, avec leur chômage largement moitié du nôtre (quasiment le plein-emploi) réussissent très bien à ce petit jeu. Ils n’ont pas l’air malheureux pour autant… Eh bien inspirons-nous un peu plus de leur approche !

 

 

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