Archive | février, 2017

Interview dans l’ECO, journal d’actualité pour les jeunes, du groupe Playbac

20 Fév

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L’ECO est un journal hebdomadaire, d’actualité pour les jeunes à partir de 14 ans.

http://www.l-eco.fr/

L’impasse de l’Etat stratège – Chronique aux Échos

17 Fév

Les résultats de 2016 révèlent la médiocre gestion par l’Etat des entreprises dans lesquelles il a des participations. Il les épuise en réclamant des dividendes trop élevés et en imposant, sous couvert d’intérêt général, des contraintes que n’ont pas leurs concurrents. Quatre entreprises du CAC 40 ont des capitalisations supérieures à l’ensemble du portefeuille géré par l’APE, c’est tout dire !

Rappelons qu’à l’époque de la grande politique industrielle l’Etat ne gérait pas d’entreprises lui-même. Il passait des commandes dans des domaines stratégiques : le nucléaire, les avions, les TGV et l’informatique. Tout n’a pas été forcément bien exécuté, mais au total, De Gaulle et Pompidou visaient juste !

La mondialisation et le fait que la France ne représente plus que 5 % du PIB mondial rendent ces politiques obsolètes ! L’idée du marché national propulsant les champions en herbe a perdu son sens. Dans le privé, les champions mondiaux se sont construits et améliorés sous la férule de la concurrence, pas avec l’argent de l’Etat ou une protection territoriale.

Les pays de taille moyenne qui tournent fort visent l’attractivité ; ils ne cherchent pas à développer des champions nationaux, mais font de leur sol un territoire favorable au développement des PME et attractif pour les grandes entreprises. Il s’agit d’abord de miser sur l’éducation pour faire grandir le capital humain de chaque citoyen. L’autre clef, c’est un droit du travail permettant la flexibilité. Enfin, ils désinvestissent tout ce qui n’était pas régalien (justice, police, armée, équipement et affaires étrangères).

L’Etat se met au jardinage avec l’idée que, dans une bonne terre, les graines grandissent toutes seules. Ces pays ne cherchent pas à faire monter les droits de douane ou à augmenter le poids de l’Etat, ils le maintiennent sous les 40 % du PIB, expliquant aux citoyens qu’on a de meilleures chances de gagner la course si, dans la chaloupe, il y a plus de rameurs que de barreurs !
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Élection présidentielle : qu’attendent les entrepreneurs ? interview dans le magazine Entreprendre

10 Fév

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À 4 mois des élections, les têtes pensantes de l’économie interpellent les candidats sur leur manque d’intérêt pour le monde de l’entreprise. Programmes mal ficelés, enjeux entrepreneuriaux encore quasi inexistants du débat, mai 2017 s’annonce tendu pour nos politiques qui semblent encore loin du compte.

Pensez-vous que les politiques puissent jouer un rôle pour l’économie et l’entreprise ?

 

Xavier Fontanet : Pour avoir parcouru le monde pendant 45 ans et travaillé dans plus de 50 pays, je peux vous dire que la différence entre de bons hommes politiques et des hommes politiques médiocres est colossale sur le plan de l’économie. C’est très exactement comme la différence entre un bon et un mauvais chef d’entreprise.

 

Denis Jacquet : Il faut l’espérer ! Avoir un rôle n’est pas le sujet, même un âne pourrait avoir un rôle et des ânes nous en avons eu en quantité depuis 30 ans. Ce qui est nécessaire, c’est que les politiques jouent un rôle positif et enfin courageux sur notre économie. Pour cela, il faut qu’ils aient une vision de la société que nous souhaitons bâtir, et surtout un programme qui tienne compte de la révolution qui se déroule sous leurs yeux sans qu’ils la voient, avec une population qui crie son désespoir faute de vision d’avenir sans qu’ils l’entendent, d’un sol qui se dérobe sous nos pieds sans qu’ils le sentent.

 

Frédéric Farah : Le politique, sans le dire, joue en permanence pour l’économie et l’entreprise. Il élabore des règles, subventionne parfois des activités, incite, modifie le cadre législatif, engage des dépenses de recherche et développement, contribue à la formation de la main d’œuvre, allège les cotisations sociales, réduit le temps de travail. Les exemples ne manquent pas. Historiquement, il a existé un Commissariat au plan qui donnait des impulsions stratégiques et a participé à la reconstruction économique d’après guerre. Depuis les années 1980, le politique élargit la sphère du marché : privatisation, déréglementations des monopoles d’État, flexibilisation du marché du travail et des biens et services, comme les lois dites Macron et El Khomri. Mais ces actions sont à courte vue et ne répondent pas à l’enjeu : dessiner une vision pour le futur, notamment lutter contre les inégalités, stimuler la recherche, encourager l’investissement, mettre des banques au service de l’activité économique, préparer la transition énergétique.

 

Hugues Souparis : Indéniablement ! Ce sont les pouvoirs législatif et exécutif qui définissent le cadre dans lequel les entreprises évoluent : droit du travail, et donc dépenses sociales, prélèvements obligatoires, fiscalité… Plus ce cadre est favorable à la compétitivité des entreprises et plus elles créeront de l’emploi et des richesses. Mais j’ai un avis plus mitigé quant à leur aptitude à décider de ce qui est nécessaire au bon fonctionnement d’une entreprise ! Même si je reconnais que les 2 derniers gouvernements ont pris quelques bonnes mesures pour soutenir les entreprises innovantes, notamment le Crédit Impôt Recherche, le statut de Jeune Entreprise Innovante, l’ouverture des universités…, les politiques restent encore dans un concept «d’aide» aux entreprises mais ne créent pas les conditions de base nécessaires à leur financement et à leur compétitivité.

 

Qu’attendez-vous du prochain quinquennat ?

 

Xavier Fontanet : Avec une dépense publique qui atteint 60% du PIB, nous sommes une barque qui a six barreurs pour quatre rameurs alors que la plupart des pays concurrents, avec une sphère publique qui occupe 40% du PIB, ont des équipages constitués de six rameurs pour quatre barreurs. Comme l’ont fait beaucoup des pays, notamment l’Allemagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande, il faut baisser sur 10 ans les dépenses publiques et en même temps les impôts !

 

Denis Jacquet : Tout… et rien. Tout car tout se décide déjà depuis plusieurs années, sans aucune réaction de notre part et qu’il reste peu de temps pour renverser la tendance, notamment rééquilibrer un pouvoir qui appartient aux Chinois et Américains, un peu aux Indiens, par effet de proximité et de nombre, et proposer une alternative à l’hyper capitalisme qui va ruiner nos économies à très court terme. Rien, car j’ai la sensation qu’aucun candidat, à part peut-être Emmanuel Macron, ne comprend les enjeux. Qui parle d’avenir ? À quelques semaines des élections, la réponse est terrifiante : personne ! Je suis comme nombre de Français, perdu, déçu, en colère.

 

Frédéric Farah : J’attends qu’il fasse de l’Union européenne la question centrale. Macron ou Fillon proposent des programmes euro-compatibles. L’architecture économique de l’Union européenne n’est gagnante pour personne et encore moins pour les entreprises. Les règles budgétaires brident l’activité et empêchent les investissements nécessaires pour le futur. La monnaie unique a participé à la désindustrialisation du pays. L’Euro, qui a atteint jusqu’à 1,60 $ en 2008, ne correspondait pas à la structure de l’économie française. Il faut abandonner des règles et des choix économiques pensés au début des années 90 et qui ne sont plus d’actualité. Le monde de Maastricht n’existe plus…

 

Hugues Souparis : Le sujet prioritaire à mes yeux, et au regard de mon expérience, est de rendre plus flexible l’organisation du travail. Un carnet de commandes est aléatoire avec une alternance de pics d’activités et de temps plus calmes. De nombreuses entreprises, services et industries, souffrent du manque de souplesse pour réorganiser les équipes. Pour cela, il faudrait pouvoir sortir du carcan des accords des 35 heures dont la renégociation est mission impossible sauf en cas de menace sur l’emploi.

L’économie réelle est-elle suffisamment présente dans les programmes électoraux ?

 

Xavier Fontanet : Il y a des progrès. Auparavant, on nous expliquait que c’était la dépense publique qui stimulait l’économie. Désormais, on a compris que ce sont les entreprises saines qui font la croissance.

 

Denis Jacquet : J’aimerais qu’il y ait un programme ! Fillon, parce qu’il a travaillé très tôt, en a un. Il parle de ménage (économie), de bouc émissaire (la fonction publique), des 35h ou de l’ISF. Qui peut croire que ce programme contient une vision, la lecture d’un destin face à des Français qui grondent et s’impatientent et vont enfler les rangs du FN ou du BM (Bleu Marine) ? En revanche, rien sur la vision de la France à 5, 10, 15 ans. Pour les autres, 2 ou 3 idées chez Montebourg, un début d’idée chez Macron… et du réchauffé aux extrêmes ! Pour connaître l’économie réelle, il faut prendre le temps de la comprendre et écouter les bonnes personnes.

 

Frédéric Farah : La politique des revenus n’est pas au cœur du débat. Le travail n’est saisi que sous l’angle du coût à réduire et des protections à limiter. Les salaires sont des revenus donc du pouvoir d’achat et offrent des débouchés aux entreprises. Mais la montée des inégalités des revenus et du patrimoine depuis trois décennies n’est pas une bonne nouvelle. Les crises des années 30 et de 2008 montrent qu’une croissance inégalitaire n’est pas durable. L’investissement devrait aussi être au centre des préoccupations. En France, les entreprises du CAC40 redistribuent trop de dividendes et ne favorisent pas assez l’investissement. Pour l’heure, il n’y a que le prêchi-prêcha, le gadget et le buzz qui tiennent lieu de politique : les lignes de bus, la libéralisation à tout va et la suppression de la sécurité sociale.

 

Hugues Souparis : Les programmes électoraux s’adressent tout d’abord à un public très large : les citoyens. L’économie est seulement un des grands thèmes aux côtés de l’éducation, de la sécurité, de l’écologie, de la santé… Toutefois, je pense que les politiciens devraient être plus réalistes et honnêtes, reconnaître notamment que le pays ne peut plus durablement s’endetter pour payer un modèle social unique au monde et que toutes leurs promesses d’amélioration de la vie des citoyens est conditionnée à la création de richesses, donc à la croissance économique. Dans un pays qui n’a pas de ressources naturelles, la création de richesses ne peut passer que par ses entreprises.

 

 

 L’obsession de la réduction du chômage des candidats n’est-elle pas un frein à la croissance ?

 

Xavier Fontanet : Le monde est fait d’action et de réaction ! Et la meilleure façon de lutter contre le chômage reste de s’attaquer aux causes du chômage et non pas traiter ses conséquences. La clé consiste donc à réduire la fiscalité du capital de façon à ce que les entreprises puissent investir. Parallèlement, il faut fluidifier le marché du travail pour qu’elles n’aient pas peur d’embaucher.

 

Denis Jacquet : La réduction du chômage est la conséquence d’une politique volontaire de conquête. On vise l’excellence et le leadership mondial, la croissance, et le chômage se règle en conséquence. Penser que le politique crée des emplois est une vieille folie trotskiste, de candidats comiques comme Gérard Filoche. Les entreprises créent l’emploi, pas les politiques. Les emplois d’avenir, vieux fantasmes des étatistes français, ne sont pas des emplois et n’ont pas d’avenir, car ils ne sont pas assis sur une économie pérenne.

 

Frédéric Farah : Le chômage a été trop longtemps l’oublié de la politique économique. Dans les années 1980, à l’époque de la mise en œuvre de la désinflation compétitive, le plein emploi a cessé d’être un objectif. Pire encore, le président Mitterrand disait au même moment qu’en matière de chômage, on avait tout essayé. Puis nos élites ont expliqué que l’arrivée de l’euro réglerait le problème. Mais la zone euro avant 2008 n’affichait pas des performances significatives en la matière. Ensuite, la compétitivité est apparue comme priorité pour résoudre ce mal national. Mais le chômage s’est toujours maintenu au mieux autour de 8%. Nous nous sommes trop accommodés de la situation. Autant de chômeurs en moins, ce sont des comptes sociaux améliorés et des débouchés pour les entreprises. Combattre les chômeurs à la place du chômage est une erreur.

 

Hugues Souparis : La création d’emploi ne se décrète pas, ce n’est que la conséquence de la croissance des entreprises. L’obsession de tous les entrepreneurs est le développement de leur entreprise. Si on les met dans les meilleures conditions pour qu’ils aient accès aux financements et qu’ils puissent être agiles et compétitifs, leur croissance s’accélérera et la création d’emploi sera mécanique. La réduction du chômage, c’est aussi l’amélioration de notre système éducatif, qu’il s’agisse de l’éducation initiale ou professionnelle. Il est aberrant que, d’un côté, nous ayons 10% de chômeurs et que, de l’autre, les entreprises ne trouvent pas facilement les collaborateurs compétents qu’ils recherchent.

 

 

 Le profil des candidats annoncés ne vous semble-t-il pas toujours très éloigné du monde de l’entreprise ?

 

Xavier Fontanet : En France, la politique reste un métier alors que dans beaucoup d’autres pays elle est vue comme un service. Le personnel politique est à l’étranger beaucoup plus varié dans ses origines. À l’heure de la mondialisation, c’est un atout essentiel ! Au Canada par exemple, la moitié des gouvernements est composée d’hommes et de femmes venant de la société civile.

 

Denis Jacquet : Qui est neuf et non issu du système dans cette élection ? Personne ! Pas même Macron, un pur produit du système, mais le seul à proposer une autre façon de faire de la politique. Il n’est pas nécessaire qu’un président soit entrepreneur ou issu du monde de l’entreprise. Il faut qu’il s’entoure de professionnels et leur confie quelques ministères et rôles clés. La mixité contre l’endogamie.

 

Frédéric Farah : Le profil des candidats est surtout un peu identique, le dernier entrepreneur pleinement médiatique qui a voulu se rapprocher de la sphère politique c’était Tapie dans les années 1980-1990, et on connaît la suite. Macron est issu de l’inspection des finances. Il est le défenseur du mainstream en économie, autrement dit, il est peu innovant. Ce sont les mêmes préconisations déjà entendues : en finir avec le modèle social français, encourager une modernisation de la société par le marché.

 

Hugues Souparis : Les candidats n’ont effectivement pas d’expérience en entreprise et encore moins du management. Certains comme Emmanuel Macron, François Fillon, Manuel Valls ou Arnaud Montebourg, rencontrent les entrepreneurs par le biais des nombreux réseaux qui les fédèrent. J’espère qu’ils comprennent mieux notre fonctionnement… pour engager les bonnes mesures dès mai 2017.

 

 

 Quelle est la mesure la plus importante que vous souhaiteriez voir proposée ?

 

Xavier Fontanet : Il faut faire comprendre aux Français que la situation est grave, le déficit et la dette de l’État devenant insupportables. Jean Chrétien au Canada, Roger Douglas en Nouvelle-Zélande, Gerhard Schröder en Allemagne ont tous commencé en disant : « Les déficits, cela ne peut plus durer ! » L’expérience de ces trois pays à montré que les gens sont capables de prendre leurs responsabilités et d’accepter les réformes dès qu’il y a un consensus sur la gravité de la situation et des plans clairs pour sortir de l’ornière.

 

Denis Jacquet : Définir ensemble une vision de la France à 5 ans, via le digital, la robotisation, l’ubérisation, et proposer un modèle alternatif, une nouvelle forme de capitalisme ouvert qui partage mieux la valeur et indique à chacun la place qu’il pourrait occuper dans ce nouveau monde dangereux et instable. Puis, immédiatement derrière, je passerais les délais de paiement des grands groupes à 30 jours (13 Mds€ de plus dans les caisses des PME) et 40% de la commande publique pour les PME innovantes françaises. Avec une économie dynamique de PME devenant, par le chiffre d’affaires, des ETI, nous produirons un million d’emplois en 2 ans.

 

Frédéric Farah : Un grand soir fiscal pour restaurer l’impôt sur le revenu dans sa fonction progressive et progressiste, mais aussi la lutte contre les inégalités et l’encouragement à l’investissement dans les secteurs d’avenir comme la transition énergétique.

 

Hugues Souparis : Plus d’agilité dans l’organisation du temps de travail et dans la nature des contrats permettra à nos entreprises de gagner davantage d’affaires, de réaliser plus de croissance et, donc, d’accroître leurs effectifs moyens. Plus de souplesse ne veut pas dire précarité si l’assurance chômage et la formation continue jouent un rôle plus offensif.

Lire l’article dans son intégralité et dans son contexte, sur le site ENTREPRENDRE

 

L’artisanat, sport de haut niveau – Chronique aux Echos

10 Fév

Entre le Vendée Globe, le Championnat du monde de handball et l’Open d’Australie, le mois de janvier fut fertile en événements sportifs ! Le succès de ces grandes épreuves montre que la majorité des gens est sensible à l’excellence, à la beauté de l’effort et aux vertus de la concurrence.

Si on vous parle des JO de Göteborg, qui ont eu lieu en décembre dernier, vous allez dire : « sports d’hiver ! » Eh bien non ! Il s’agissait d’une compétition mondiale, EuroSkills, rassemblant 42 métiers manuels (maçonnerie, menuiserie, peinture et autres), des métiers pratiqués partout dans le monde. Les jeunes Français ont remporté 14 médailles (4 or, 3 argent, 3 bronze) face à des artisans venus du monde entier : 12 % des médailles, pas si mal pour un pays qui fait 4 % du PIB mondial et 1 % de la population.

Quelle bonne idée ont eue nos voisins suédois ! Les métiers manuels, tout le monde les connaît bien, mais ils sont souvent vécus comme des métiers simples. Ces Jeux démontrent qu’ils permettent d’aller très loin dans l’excellence et leur redonnent les lettres de noblesse qu’ils n’auraient jamais dû perdre.

On pense qu’il suffit de cliquer ou de trouver de jolies formules pour améliorer le monde en oubliant de rappeler que les choses… il faut aussi les produire. Résultat : on cherche désespérément des apprentis, sans en trouver, alors que les talents et la demande sont là ! On marche sur la tête !

En vérité, il est plus digne de poser parfaitement une moquette que de concevoir une formule absconse de mathématique financière pour produits dérivés conduisant à des investissements déraisonnables. La vraie noblesse est de porter son métier, quel qu’il soit, à l’excellence. C’est ce goût de la perfection qui a permis à trois apprentis, Robert Bosch, Soichiro Honda et Thomas Edison, de démarrer il y a un siècle des sociétés qui sont devenues des groupes gigantesques. Comme tous les pays qui marchent, faisons de l’artisanat une filière d’excellence !
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Entretien sur Radio Courtoisie

8 Fév

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Apprendre de Singapour- Chronique aux échos

2 Fév

On jugulera le chômage et l’inégalité en aidant nos systèmes éducatifs à évoluer aussi vite que les technologies, et à anticiper les besoins futurs des entreprises. Pas simple avec l’accélération des progrès techniques et l’explosion du nombre d’entreprises, qui rendent la prévision des métiers du futur de plus en plus difficile. C’est pour cela qu’il faut prêter la plus grande attention à la dernière initiative de Singapour. La cité-Etat a fait un sans-faute stratégique, son PIB par tête équivalait à un-sixième du nôtre il y a quarante ans, il est le double aujourd’hui. Singapour caracole en tête des classements Pisa et Shanghai pour le secondaire et le supérieur. Nous avons tout à gagner à analyser ses politiques.

Depuis le 1er janvier 2016, Singapour accorde à tous les citoyens de plus de 25 ans un droit annuel à la formation de 500 euros. Cette somme leur permet de suivre des cours dans les domaines qu’ils choisiront auprès de 500 MOOC (« massively online open courses ») répertoriés par le gouvernement. Serait-il en train de prendre tout le monde de vitesse, en faisant évoluer son enseignement supérieur vers un système de formation permanente à la carte, où chacun améliore ses compétences au fur et à mesure de sa carrière en relation avec son entreprise ?

Les MOOC sur lesquels Singapour parie ne sont certes pas encore parfaits, mais ils comptent déjà 70 millions d’inscrits ; ils croissent rapidement, s’améliorent année après année, mondialisant l’éducation supérieure en baissant considérablement son coût.

Nous avons largement les moyens de suivre une telle stratégie : notre enseignement supérieur coûte à peu près 30 milliards d’euros, soit environ 1.000 euros par Français dont l’âge est compris entre 25 et 65 ans. Et si les MOOC étaient à l’université ce que l’iPod d’Apple fut au Walkman de Sony ? En ces temps de mutation technologique, transformer l’éducation supérieure en système de formation permanente est une réflexion à entamer rapidement.
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