Archive | mars, 2015

Déshumanisation – chronique des Échos

26 Mar

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La caisse […] dont le siège est à Paris […] agissant pour son directeur […] me transmet une contrainte décernée à votre encontre pour avoir paiement de la somme de xxx et concernant la période du 01/01/10 au 12/12/10. A défaut de la régler, vous m’aurez mis dans l’obligation de poursuivre le recouvrement forcé à votre encontre, ce qui aura pour effet d’augmenter votre dette. Aucune contestation ne sera prise en compte par téléphone, chèques à l’ordre de xxxx. Recevez l’assurance de mes salutations distinguées. »

Tout entrepreneur, petit ou grand, connaît ce genre de courrier. Cette déshumanisation du travail du fonctionnaire, Jacques Rueff la condamnait déjà dans son rapport de 1958 : « Dans l’organisation administrative française, l’agent du service public a en général une situation anonyme vis-à-vis de l’usager. Celui-ci a trop souvent l’impression de se trouver en face d’un interlocuteur abstrait qui comprend mal ses préoccupations et sur lequel il sera le cas échéant sans moyen d’action. »

Avec la grève contre le RSI et le contenu ubuesque de certainscourriers, on a la preuve que la déshumanisation s’accélère sous nos yeux, alors qu’au même moment on n’entend dans la bouche de notre gouvernement que des discours de justice, de générosité et de solidarité. Dans les faits, les 6 millions de personnes concernées par le RSI ont de quoi être inquiètes et indignées. Les agents publics doivent, comme ils le font partout ailleurs dans le monde, être au contact avec les citoyens, à la manière des commerciaux des entreprises. Rappelons que l’Etat et l’administration sont respectivement au service de la nation et des citoyens, et que ceux qui les financent par l’impôt méritent un minimum de respect.

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La version 2 du cours iPad des 12 clés est en ligne !

21 Mar

Nous sommes ravis de vous annoncer que la nouvelle version du cours des 12 clés de la stratégie est en ligne sur l’AppStore

CLIQUEZ ICI POUR METTRE À JOUR VOTRE VERSION OU LA TÉLÉCHARGER SI VOUS NE L’AVEZ PAS ENCORE !

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La nouvelle version apporte du nouveau contenu (notamment des slides très intéressantes sur Apple) et propose un Quizz pour tester ses connaissances et obtenir le certificat des 12 clés de la stratégie.

Testez-vous et devenez stratège d’or, d’argent ou de bronze !

La meilleure façon de savoir si vous avez bien retenu le cours.

Bonne lecture !

Les bons comptes du CAC 40

20 Mar

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Avec 70 % du chiffre d’affaires réalisé hors de France, la marche du CAC 40 donne le pouls des grandes entreprises françaises face à la mondialisation. Une vraie bonne nouvelle qui devrait réjouir nos concitoyens : les résultats sont solides et en croissance. Pour tordre le cou aux idées fausses, le bénéfice net de 64 milliards d’euros représente 5 % de la capitalisation et n’a rien d’indécent : rapporté aux capitaux propres, il pèse 8 % ; un dividende moyen de 48 % lui permet de se développer à plus de 4 % l’an (8 % × [1 – 0,48] *) dans une économie mondiale qui croît à 3 %, et de bien tenir ses positions concurrentielles. Si on calcule enfin sur vingt-sept ans la rentabilité (dividendes nets d’impôt réinvestis), on trouve 8 %. Le CAC 40 a donc récompensé ceux qui ont pris le risque d’y investir (à l’exception des actionnaires… français, spoliés par les impôts sur le capital !). On a envie de dire : « CAC 40… mission accomplie ! » Ces entreprises, en général leaders mondiaux dans leur domaine, sont de brillants porte-flambeaux de notre pays à l’étranger. Elles ont compris comment se développer dans le monde difficile d’aujourd’hui et connaissent les méthodes des pays qui marchent bien puisqu’elles y travaillent quotidiennement. Notre gouvernement, composé de personnes qui n’ont jamais travaillé en entreprise (a fortiori à l’international), se prive de talents précieux en cette période où la connaissance de l’environnement international est déterminante. Pourquoi ne s’applique-t-il pas à lui-même ce qu’il demande aux autres ? Par exemple, une parité (issu du privé-issu du public) au sein du gouvernement, ou la présence d’un entrepreneur et d’un dirigeant au Conseil des ministres, comme les entreprises l’ont fait avec les salariés au conseil d’administration ?

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Un futur possible face à la crise

13 Mar

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un article paru dans les échos de la presque il . xavier fontanet nous raconte comment faire face à la crise et croire au futur

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Le ski, un modèle pour enseigner l’économie

12 Mar

Pour dynamiser l’enseignement de l’économie, pourquoi ne pas confier cette matière difficile à appréhender à des entrepreneurs ? Le recrutement des moniteurs de l’Ecole du ski français (ESF) est un modèle à tester.

L’Ecole du ski français (ESF), fondée en 1936 par Emile Allais, a popularisé le ski et développé les techniques françaises dans le monde face aux écoles allemande et autrichienne. C’est une organisation qui assure un service d’intérêt général et de qualité mondiale ; elle fait travailler, dans un système décentralisé, 17.000 moniteurs à travers 250 écoles locales.

Le recrutement des moniteurs est très exigeant : on impose deux ans de concours aux candidats. Chaque moniteur est, ou a été, un champion en puissance. L’ESF distribue des diplômes reconnus mondialement et assiste les pays neufs dans le développement de leurs écoles de ski. Elle est privée, elle a des concurrents qui la stimulent, tout le monde est là pour dire que c’est une réussite.

Les cours d’économie donnés à l’école ne recueillent pas la même unanimité ; à la décharge des enseignants, est-ce une bonne idée de demander à des personnes, aussi intelligentes et motivées soient-elles, qui n’ont pas dirigé d’entreprise ou n’y ont jamais travaillé, d’enseigner les mécanismes de l’économie et de l’entreprise ? C’est à peu près comme si on demandait à des gens qui ne sont jamais montés sur des planches d’enseigner le ski. Pourquoi ne déchargerions-nous pas l’Education nationale de l’enseignement de l’économie pour le confier à des entrepreneurs ? Ceux-ci le délivreraient sous forme d’apprentissage en entreprise ou de cours qu’eux-mêmes donneraient dans l’école, au titre d’un service d’intérêt général.

A minima, tentons l’expérience dans une ou deux régions. Une organisation existe déjà : 100.000 Entrepreneurs, créée par Philippe Hayat. Eh bien, bâtissons à partir d’elle, et avec l’accord de l’Etat, une adaptation du modèle de l’ESF pour l’enseignement de l’économie.

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Patrons champions

5 Mar

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La poussée de fièvre autour de la prime de bienvenue versée par Sanofi à Olivier Brandicourt mérite que l’on s’y arrête un moment. Voilà un des plus brillants dirigeants de l’industrie pharmaceutique, français de surcroît, qui perd des avantages acquis en prenant le risque de quitter un job magnifique chez Bayer, où il a excellé, qui accepte de sortir d’Allemagne pour rentrer dans un enfer fiscal, dont la rémunération totale est largement inférieure à celle de ses pairs et qui se fait recevoir comme un malpropre, alors qu’on devrait le remercier du service qu’il rend en permettant à la première capitalisation française de retrouver un chef.

Le niveau de rémunération choque ? Le chiffre est donné avant impôt (il faut donc le diviser par 2,5) et 80 % sont variables. Passons sur les horaires, 3 fois 35 heures avec, à la clef, 750.000 kilomètres de voyages par an. Les rémunérations des sportifs, bien plus élevées et révélées récemment, sont passées comme une lettre à la poste. Qu’est-ce qui fait qu’on en veut aux patrons ? Un relent de lutte des classes ? Un relent de 1789, comme si les patrons étaient les nouveaux aristocrates ? Ils peuvent être virés sur un claquement de doigts par leur conseil.

Imaginons que Sanofi soit un grand club de foot et que Brandicourt soit un buteur champion au Bayern ; son salaire n’aurait même pas été relevé par les médias et une foule de fans l’aurait acclamé à son arrivée à Roissy !

Non, tout cela, ce n’est pas la France. Il faut expliquer et réexpliquer qu’un bon patron fait une énorme différence (il suffit de comparer Safran et Areva sur quinze ans !), que c’est tout bénéfice pour toutes les parties prenantes de l’entreprise (à commencer par les employés) et qu’avec l’intensité actuelle de la concurrence, il est vital d’être dirigé par de grands champions mondiaux.

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