Archive | novembre, 2016

L’économie en pratique – Chronique aux Échos 24 novembre 2016

29 Nov

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L’ argument des gouvernements pour ne pas baisser la dépense publique est toujours de dire : « Ce n’est pas le bon moment, l’économie est à la peine, baisser la dépense publique serait freiner encore plus le PIB et aller vers une récession. » Nos économistes, en général keynésiens dans l’âme, soutiennent une telle démarche. Une simple observation d’un groupe d’analystes jette le trouble sur ces arguments, certes percutants, mais non corroborés par les faits. Ils ont analysé sur quatre ans (2009-2013) les politiques publiques et les résultats en termes de croissance de 29 grands pays. Ils ont classé ces pays par grandes familles de politique publique.

1) Quatre pays ont baissé à la fois les recettes et les dépenses (environ 2,5 % du PIB en cumul sur quatre ans.

2) Dix-huit pays ont baissé les dépenses et monté les impôts de 2 % du PIB, toujours sur quatre ans.

3) Sept pays ont monté à la fois les dépenses et les recettes d’environ 3 % du PIB.

Résultat des courses : les pays qui ont baissé à la fois dépenses et impôts ont une croissance de leur PIB de 2,4 % l’an. Ceux qui ont baissé les dépenses et monté les impôts ont une croissance de 0,8 % l’an. Ceux qui ont monté à la fois dépenses et impôts ont une décroissance moyenne de 0,3 % l’an.

Les faits infirment donc les craintes exprimées au début du propos. Les pays qui ont la plus forte croissance sont ceux qui baissent à la fois dépenses et impôts. La crise ne serait pas une affaire de conjoncture extérieure, mais d’abord le résultat d’une erreur de politique intérieure.

Les faits sont là. Les économistes vous répondront : « Peut-être, mais le gros problème, c’est qu’il n’y a pas de théorie derrière. »

Le jour où les gouvernements préféreront copier les expériences qui marchent plutôt que s’accrocher à des théories qui ne marchent pas, les choses auront peut-être une petite chance d’aller un tout petit peu mieux.

Xavier Fontanet

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Qui êtes vous ? Emission d’Hedwige Chevrillon

27 Nov

Si vous voulez revoir l’émission de BFM « Qui êtes-vous ? » d’Hedwige Chevrillon, Cliquez sur ce lien

ou sur l’image ci dessous

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et pour la suite de l’émission, C’est ici

Sur le livre « Que chacun d’y mette »

26 Nov

Paru dans les échos

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Quand on taxe le capital, on tue l’agriculture

25 Nov

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Le philosophe et le plombier, édito aux Échos

17 Nov

L’histoire qui va suivre est presque une parabole. C’est en fait le témoignage d’une employée, recueilli la semaine dernière dans une entreprise du nord de la France : « J’ai deux fils. L’aîné était littéraire et brillant, ses professeurs l’ont poussé vers la philosophie, filière d’excellence dans son lycée, nous étions fiers et confiants ; il a passé sa licence, mais il n’a pas réussi à trouver d’emploi stable ; il enchaîne les petits jobs, en passant par la case chômage. Notre second fils avait de mauvaises notes ; en réalité il s’ennuyait à l’école ; il adorait les tuyaux, les robinets et voulait être… plombier, nous étions consternés. Ses professeurs l’ont d’ailleurs dissuadé de suivre la filière technique, mais il s’est entêté et a trouvé, sans l’aide de personne, une entreprise prête à le prendre comme stagiaire. La mort dans l’âme, nous avons accepté qu’il passe dans la filière technique et entre en apprentissage. Tout a alors changé : ses professeurs, en contact constant avec les entreprises, le comprenaient et le motivaient. Il a commencé comme soudeur, il a rapidement grimpé dans la hiérarchie. De la plomberie, il est passé au chauffage, puis au conditionnement d’air et à la gestion énergétique d’immeubles ; il gagne quatre fois plus que son grand frère et continue de se former en suivant en ce moment des cours d’automatisme. »

Au fond, il y a deux enseignements à tirer de cette histoire : l’élève modèle n’a pas pu trouver de métier solvable et celui qui en a trouvé un a dû braver le système ! Notre éducation nationale doit remettre en question le concept de « filière générale », une des causes du chômage de nos jeunes. L’origine de cette erreur se trouve aussi dans l’inconscient de nombreuses familles pour qui travaux manuels et techniques sont déconsidérés. Bien sûr, il nous faut des philosophes, mais, pour dire le vrai, le niveau technologique va, dans le futur, faire la différence entre les pays qui marchent et ceux qui ne marchent pas. Secouons donc le cocotier et proclamons la technique… filière d’excellence !

Xavier Fontanet

Xavier Fontanet est professeur de stratégie à HEC. Il vient de publier « Que chacun s’y mette » (Odile Jacob).
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Mon prochain livre : Que chacun s’y mette !

11 Nov

Le modèle français a été efficace quand il s’est agi  de constituer la nation et reconstruire le pays après la deuxième guerre mondiale .Il l’a notamment dotée d’un système social unique au monde .

Beaucoup pensent aujourd’hui qu’il dérive  parce que l’État s’est  beaucoup trop développé avec deux conséquences : d’abord une montée générale des impôts puisqu’il a bien fallu financer les administrations ; ensuite une réduction du terrain où s’exerce la responsabilité des citoyens en rentrant au travers de la loi dans tous les détails de leur vie quotidienne . 

Le modèle social a favorisé des politiques de répartion avec là aussi deux conséquences ; une partie croissante de la population vit en situation d’assistance ce qui n’est ni sain ni digne ; à l’autre bout de la chaîne les entrepreneurs et les investisseurs sont complètement démotivés à cause d’impots déraisonnables (résultat de la progressivité) qui confisquent les fruits de la prise de risque.

Les coups de butoir de l’état centralisateur et omnipotent conjugués à la dérive de l’égalitarisme sont en train de gâcher la vie des Francais  alors qu’ils sont individuellement remplis de talents et ont tout pour vivre fort  . Il faut reconstruire un pacte et leur proposer .  

Que chacun s’y mette! » est organisé à partir de 130 éditoriaux publié dans les Échos entre 2013 et aujourd’hui . Il montre  , sujet par sujet, qu’on peut s’en sortir  , à condition de faire appel à la responsabilité de chacun d’entre nous ou que nous soyons dans la société .Il dessine  des axes fort  permettant de remettre le pays à  la place qu’il doit tenir et à chacun de faire fructifier ses talents .

 

 

Il vient de sortir ! et est disponible chez Odile Jacobimg_6739

Supportons nos patrons ! Chronique aux Échos

3 Nov

Harvard vient de classer 10 Français dans les 100 meilleurs managers mondiaux, confirmant une étude menée en 2014 par le chinois Huade. Pas mal pour un pays qui pèse moins de 4 % du PIB mondial. Le monde sacre les patrons français qu’on devrait écouter un peu plus… comme Karine Charbonnier, qui vient de sortir un livre intitulé « Patrons, tenez bon ! » (Albin Michel).

A partir de mésaventures ubuesques de son entreprise, elle pose les bases conceptuelles des réformes de notre modèle social. L’embauche est devenue dangereuse pour l’entreprise. En cas de chute d’activité, l’entrepreneur, présumé coupable, peut s’attendre à toutes les punitions s’il doit licencier : « Si vous rencontrez un inspecteur du travail ou un juge syndicalisé, vous n’avez aucune chance. » Mêmes travers pour l’apprentissage : « L’entreprise souffre d’une mauvaise image dans l’Education nationale, les élèves sont détournés des filières techniques », alors que le besoin est criant.

Ses filiales anglaise et allemande lui permettent de toucher du doigt les dérives de notre paritarisme, notamment un singulier mélange des genres entre « gestion des caisses, négociation syndicale et politiques publiques ». Nos syndicats, qui trouvent dans ce système 94 % de leur financement, s’éloignent de leurs adhérents, préférant au travail de terrain dans chaque entreprise la griserie des négociations sous les dorures des palais présidentiels.

Le résultat est une explosion des charges sociales (au moins 50 % plus élevées qu’à l’étranger) qui désavantage nos entreprises et fragilise notre modèle social.

Le paritarisme a été conçu en 1945, époque où l’économie était fermée. Aujourd’hui, la concurrence est mondiale. Au vu de ce changement, chacune de nos entreprises doit être traitée non comme une vache à lait mais comme un champion en plein effort.

Serons-nous un jour assez lucides et courageux pour nous remettre en cause et changer de paradigme ? Les patrons français pourront alors donner leur pleine mesure, et tout le monde en bénéficiera.

Xavier Fontanet

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