Archive | mars, 2016

Uber, prof d’économie – Chronique aux Échos

31 Mar

Conversation avec un jeune chauffeur Uber le jour de la manifestation des étudiants contre la loi El Khomri. Je lui demande comment il réagit à cette grève. Il me répond de façon gaullienne : « Moi, j’ai leur âge, je n’ai pas eu la chance de faire des études supérieures, mais je sais ce qu’est une entreprise ; j’ai démarré avec des petits jobs de nettoyage. Je me suis rendu compte que, sans formation, je n’irais pas bien loin. Alors j’ai décidé de devenir chauffagiste.» Je cite, il continue. « Les étudiants ne comprennent pas que si on empêche un patron de licencier quand l’activité chute, c’est comme si on me demandait de conduire ce taxi sans avoir le droit de freiner !  » Il continue : « Dans tout cela il y a de la peur et surtout de la méconnaissance de l’entreprise ; je ne sais pas ce que les professeurs racontent aux étudiants. Le vrai problème, c’est qu’on considère en France que, a priori, c’est le patron qui est coupable. C’est le contraire en Allemagne, c’est peut-être pour cela que ça marche mieux là-bas ! » Je lui demande alors où il est né et comment il est arrivé chez Uber. Il est d’origine camerounaise. Pour financer sa formation de chauffagiste, il travaille avec une voiture qui appartient à un de ses oncles.

Si l’on prend du recul, Uber est, après tout, un excellent professeur d’économie pratique. En plus, en intégrant dans le marché des jeunes issus de l’immigration, Uber fait une oeuvre infiniment utile au pays. Il faut absolument trouver un moyen pour que la législation sur les taxis les laisse opérer. Si chaque étudiant en âge de conduire travaillait à temps partiel comme chauffeur chez Uber, il comprendrait mieux ce qu’est l’entreprise. Sur ces entrefaites, j’arrive à bon port, le jeune me sourit, je lui demande son e-mail et l’envoie à un bon ami qui… dirige une jolie société de chauffage
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Les Jeudis de la Stratégie de Bamako à Fort de France

31 Mar

Regardez cet article pour bien comprendre ce que nous faisons aux Jeudis de La Stratégie

Jeudis de la Stratégie : diffuser l'entrepreneuriat de Bamako à Fort-de-France

Crédits photo : Outremer network

Article de Céline Guiral

Initiés par le réseau d’entrepreneurs Outremer Network, La Nouvelle PME et la fondation Fontanet, les Jeudis de la Stratégie reviennent pour la 4e année consécutive. En 2016, le concept s’est encore étoffé. Au-delà de sessions de formation à l’entrepreneuriat, en « visio » et depuis Paris, le programme offre désormais un accompagnement aux jeunes entrepreneurs et une aide à la levée de fonds, via notamment des partenaires prestigieux.

Apprendre, comprendre, entreprendre. Ce triptyque, popularisé par le flow du rappeur français Kery James, pourrait résumer à lui seul l’ambition des Jeudis de la Stratégie. Le programme (consistant) d’aide à l’entrepreneuriat est développé depuis 2012 par trois acteurs : le réseau d’entrepreneurs Outremer Network, la fondation Fontanet et La Nouvelle PME.

Le rendez-vous annuel, dont le nombre de participants enfle à chaque édition, a d’abord eu pour ambition de proposer et de diffuser à travers son réseau, en France, outre-mer et à l’étranger, des sessions de formations dématérialisées à l’entrepreneuriat. Depuis 4 ans, chaque mois de mars, de jeunes entrepreneurs se connectent aux quatre coins du monde, via visoconférence, lors de quatre demi-journées (les 17, 24, 31 mars et 7 avril pour cette session 2016 ndlr).

Depuis Lyon, Alger, les Antilles, la Guyane, ou encore la Réunion, peu manqueraient ce rendez-vous numérique. Et pour cause. Ces jeunes entrepreneurs s’abreuvent ainsi des conseils d’un des patrons français les plus emblématiques du CAC 40, Xavier Fontanet. L’ex-Pdg d’Essilor, ex capitaine de Bénéteau, reste un modèle pour bon nombre de ces jeunes générations qui rêvent de marcher dans les pas de cet entrepreneur charismatique et conquérant.

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L’art de la non-guerre – Chronique aux Echos

24 Mar

La semaine dernière, à la télévision, un journaliste interviewait un étudiant, sur le projet de loi El Khomri. Il conclut en disant : « Si le gouvernement prend en compte les demandes de vos camarades, alors il aura cédé ; vous serez le vainqueur et il sera le perdant. » Réponse du jeune étudiant : « En France, on voit tout en terme d’affrontement, avec un gagnant et un perdant. Eh bien, non ! Il faut développer la culture du compromis et savoir travailler ensemble. S’écouter rend plus fort et permet d’arriver à une meilleure solution. »

Ce jeune donne une leçon, d’abord à l’homme de la télévision, qui confond débats politiques et matchs de boxe, comme s’il fallait compter les coups sans qu’importe le fond. L’art de l’écoute de l’autre, de la négociation et du compromis, voilà ce qui permet aux sociétés de s’adapter à notre monde qui bouge.

Regardons l’Allemagne et son pragmatisme dans les relations sociales, et rappelons ce qu’a dit Angela Merkel le jour où elle a été élue en 2005, après avoir battu Gerhard Schröder de peu : « Je voudrais remercier personnellement le chancelier Schröder, d’avoir, par son Agenda 2010  (1), ouvert avec courage et détermination une porte qui permet d’adapter nos systèmes sociaux aux temps modernes. »

En France, ce ne sont pas seulement les oeillères de l’idéologie qui mènent à l’affrontement et au refus du compromis ; c’est la vieille tradition de la vérité unique, cette intransigeance qui nous a fait tant de mal avec les guerres de religion. A défaut d’aller chercher Hartz ou Schröder, il faut trouver un Henri IV à la fois ferme et bienveillant (ou pourquoi pas un duo, un homme issu de l’entreprise et un homme politique), qui pacifie la France et lui permette de retrouver le chemin de la confiance, mère de toute réforme en profondeur.

Xavier Fontanet

* L’Agenda 2010 est le nom donné à la commission créée en 2000 et présidée par Peter Hartz, alors DRH mondial de Volkswagen ; elle fut l’inspiratrice de la politique sociale de Schröder.

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Quel Merci !

22 Mar

J’ai fait une conférence à Lyon, à l’université catholique

et regardez le MERCI que j’ai reçu :

Merci-Esdes-Conférence

Cliquez ici pour voir en grand

 

La jeunesse est créative !

Tout comprendre sur les Jeudis de la Stratégie

21 Mar

Bonjour,

Voici un lien vers le site des Jeudis de la Stratégie pour que vous compreniez bien ce qui est fait !

jeudis-de-la-strategie-fontanet

www.lesjeudisdelastrategie.com/

Lancement des Jeudis de la Stratégie en Martinique

18 Mar

Regardez cette vidéo pour vous expliquer ce que sont les Jeudis de la Stratégie.

Les conférences en visio conférence sont lancées en Martinique maintenant !

Les limites de l’Etat actionnaire – Chronique aux Échos

17 Mar

Un Etat régalien peut-il être actionnaire de sociétés cotées ? Au vu des résultats et de la gouvernance, on peut honnêtement commencer à douter.

1) Si l’Etat détient le capital, c’est le gouvernement qui a la main sur la politique des participations ; or il change à peu près tous les deux ans. Cette instabilité ministérielle est-elle compatible avec la continuité dont ont besoin les entreprises ?

2) Son endettement grandissant mettra de plus en plus la pression sur l’Etat pour demander un maximum de dividendes, ce qui est rarement l’intérêt de la société.

3) Quand l’entreprise détenue décide de fermer une usine et que cette fermeture peut coûter la réélection des parlementaires en place, le gouvernement est en conflit d’intérêts évident. Comment s’assurer qu’il privilégiera l’intérêt de l’entreprise et protégera celui des autres actionnaires ?

4) En imposant des disciplines de salaire, comme il le fait actuellement, il rentre dans le domaine du management. Est-ce compatible avec les règles de gouvernance en vigueur, d’autant que cette pratique restreint le choix des dirigeants et réduit la valeur de l’entreprise ?

5) Hormis le parcours exemplaire d’EADS, les groupes cotés ayant l’Etat pour actionnaire ont-ils surperformé leurs concurrents mondiaux au cours des vingt dernières années ?

L’intervention de l’Etat peut se justifier de façon temporaire, comme ce fut le cas aux Etats-Unis pour sauver General Motors ou au Royaume-Uni pour Royal Bank of Scotland. Rappelons qu’une fois le sauvetage réussi, ces deux Etats sont sortis du capital.

La caractéristique des bonnes entreprises est de savoir quitter ce qui n’est pas vraiment au coeur de leur métier. Elles sortent en général largement renforcées par cette décision. Que notre Etat s’inspire de ces bonnes pratiques et ne se trompe pas : sa tâche est régalienne ! Fort de son sauvetage réussi chez Peugeot, l’Etat devrait sortir des sociétés cotées.
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Suite des « Jeudis de la Stratégie »

11 Mar
C’est une formation intensive pour les entrepreneurs des quartiers. Pour la 4e année consécutive, la Nouvelle PME organise « Les Jeudis de la stratégie ». Depuis la 1ère édition, ce séminaire s’est tenu en partenariat avec HEC à Paris.
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Prospérité : la leçon Suisse

10 Mar

Au début des années 1970, la France était prospère et sans chômage… puis vint le choc pétrolier de 1973. On nous a raconté : « Ce fut le début de nos problèmes ! » Et si on disait « non » ? Ce fut en réalité le début d’une période de quarante ans de déficit budgétaire, fruit de deux erreurs de jugement sur l’entreprise. La première a été l’idée que la dépense publique boosterait la croissance et pallierait aux « insuffisances du marché », la deuxième fut d’avoir le sentiment qu’on ne pouvait pas faire confiance à l’entreprise pour assurer la distribution des richesses. D’où le recours à une fiscalité redistributrice et à une politique sociale généreuse, soutenue financièrement par l’Etat.

Jugeons l’arbre aux fruits ! Notre PIB par tête est passé de la 7e à la 25e place : soit une perte de 15.000 euros par habitant (une paille !) ; on ne sait plus comment empêcher notre chômage de monter, alors qu’il tourne autour de 5 % dans les pays du peloton de tête ; le déficit public… C’est une dette qui augmente, chaque ménage s’est donc vu, en quarante ans, chargé de sa part de l’augmentation de la dette publique à hauteur de 100.000 euros ; nous nous appauvrissons tous relativement et une partie de notre population s’abîme dans le chômage. Enfin, l’endettement croissant montre que notre modèle n’est pas soutenable.

Quel pays a gagné le plus de places pendant cette période ? La Suisse ! Quel est leur modèle ? Un Etat dont les dépenses restent cantonnées à 30 % du PIB et en équilibre financier, des impôts à base large et taux fixe, une confiance en l’entreprise telle, que des assurances privées gèrent la santé et la retraite ! Une régionalisation exemplaire, des leaders mondiaux à chaque coin de rue ! Un excédent commercial égal à 12 % du PIB. Le PIB par tête suisse était égal au nôtre en 1973, il est le double aujourd’hui, le chômage est à 3,6 % et la dette est restée à 30 % du PIB ! Le modèle social suisse, lui, est soutenable et bien plus performant que le nôtre. Jean de La Fontaine disait « on a souvent besoin d’un plus petit que soi », la leçon à retenir : la Suisse a misé sur ses entreprises, le reste est venu par surcroît

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Des vérités bonnes à dire – Chronique aux échos

3 Mar

Les esprits évoluent en ce moment. On commence à admettre que c’est l’entreprise qui crée l’emploi, on comprend que si l’on rend le coût du licenciement aléatoire, elle freine ses embauches et qu’en indemnisant trop longtemps le chômage, on retarde le retour à l’emploi d’une partie des allocataires. Les bonnes questions sont donc posées, mais les conditions d’un vrai changement ne sont pas encore réunies. Les chefs d’entreprise, qui ont été confrontés à des situations dangereuses pour leur entreprise (comme la menace de la faillite) et qui ont l’expérience de retournements réussis, doivent éclairer les politiques. Les gens ne bougent que quand ils ont pris la mesure de la gravité de la situation. C’est ce qui s’est passé il y a une dizaine d’années en Allemagne. Le déclic est venu de Gerhard Schröder lui-même. Il n’a pas caché à ses concitoyens que l’Etat vivait au-dessus de ses moyens (son endettement était pourtant 30 % inférieur au nôtre aujourd’hui !) et que ce n’était plus tenable. Les Allemands l’ont admis et tout a commencé à bouger. Schröder a expliqué qu’il fallait dès lors modifier en profondeur le modèle social et leur a parlé sans détour : « Il est du devoir de chaque Allemand de faire tout ce qu’il peut pour ne pas tirer sur les dépenses publiques. »

Douze ans ont passé, le chômage en Allemagne est tombé à 5 %, les caisses de retraite et de Sécurité sociale sont en excédent alors qu’elles étaient en déficit en 2004. Cela parce que les partenaires sociaux se sont mis d’accord pour mettre en place de nouveaux contrats de travail, reculer l’âge de départ à la retraite, faire la chasse aux dépenses de santé inutiles et instaurer une franchise aux remboursements. Les efforts ont payé et l’économie est repartie. C’est une règle générale, quand les gens comprennent que la situation n’est plus tenable et quand ils voient où on les emmène, ils sont alors capables de grandes choses. Les Français sont peut-être plus prêts que l’on ne croit à se comporter en personnes responsables. Il faut simplement qu’on leur dise clairement qu’on ne peut pas éternellement vivre au-dessus de ses moyens !
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