La grève du mois de juin, provoquée à l’occasion de la discussion de la loi El Khomri, a bloqué le pays, gêné tous les citoyens et abîmé toutes les entreprises ; on a pu mesurer l’ampleur des dégâts dans les chiffres macroéconomiques, sans compter l’image déplorable qu’elle a donnée de notre pays à l’extérieur. On en est sorti, mais on ne peut pas en rester là.
Il est impensable, en effet, qu’une poignée de syndicalistes (alors que la majorité des syndicats était réticente) puisse bloquer le pays en empêchant des entreprises soigneusement sélectionnées, comme Total, de fonctionner : ce mélange des genres n’est rien d’autre qu’une contestation de notre démocratie.
Notre Parlement est directement défié dans cette affaire et doit réagir. Avant de le faire, il devrait se renseigner sur ce qui se passe à l’étranger. Il verrait immédiatement que ce genre de grève est partout illégal. On pourrait donc préciser dans la loi, comme cela est fait ailleurs, les quatre points suivants : 1) une grève doit avoir un motif professionnel et ne concerner que l’entreprise ;
2) une grève doit être votée à bulletin secret en présence d’huissiers indépendants ;
3) il faut établir une liste d’entreprises dont la bonne marche conditionne le fonctionnement du pays, parce qu’elles détiennent de fortes parts de marché dans des produits ou des services stratégiques ;
4) en cas de réquisition, toute personne qui s’oppose à l’ordre sera passible de licenciement immédiat.
C’est une affaire qui concerne indifféremment la gauche et la droite, ce n’est pas compliqué. Le Parlement et le gouvernement se grandiraient en mettant ce projet de loi à l’ordre du jour toutes affaires cessantes.
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