Quel projet commun peut-on formuler pour le chômeur, l’enseignant, le PDG, le syndicaliste, le retraité, et le maire d’une petite ville ? Comment faire pour que la France devienne un pays où on peut épanouir ses talents ? Xavier Fontanet s’est donné un défi : « Trouver quelques idées très simples, qui rassemblent et mettent les gens en marche. »
L’ancien président d’Essilor International, qu’il a dirigé pendant vingt ans, se prête au jeu depuis 2013, à travers les éditoriaux qu’il publie pour les Echos, axés sur le point de vue de l’entreprise sur l’actualité. « Ces papiers me forcent à rester attentif. C’est une véritable aventure » – une aventure qui est au centre de son ouvrage Que chacun s’y mette !
Des grands groupes qui quittent le territoire au salaire de nos gouvernants, en passant par la fuite des talents, ou encore le principe de précaution, la variété de l’actualité sur une période de trois ans lui permet d’illustrer son propos.
Deuil de l’Etat providence
La notion de responsabilité est ainsi chère à l’auteur. La sphère publique n’a cessé de progresser depuis l’origine : si sous les Capétiens, la part de l’Etat naissant tournait autour de 10 %, elle représente aujourd’hui plus de 57 % du PIB. « Quand une sphère publique est étendue à ce point, c’est un nombre incalculable de décisions quotidiennes et donc d’occasions d’exercer notre jugement qui sont prises à notre place. C’est une restriction de notre champ d’initiative et de progrès », avance-t-il.
A l’œuvre selon lui depuis une trentaine d’années, avec l’arrivée au pouvoir de la gauche, cette dilution de la responsabilité serait en train de « démotiver l’ensemble de notre société », avec des conséquences néfastes pour l’entreprise, principal vecteur de l’initiative. « On voit en France, en ce moment, l’effet de quarante ans de centralisation, d’égalitarisme et de déresponsabilisation : notre économie décroche ; notre sphère publique, qui contrôle aujourd’hui la majorité de l’économie, est en déficit chronique malgré les impôts plus élevés du monde. »
Réduction des coûts de la sphère publique, deuil de l’Etat providence, révision du modèle social : les leçons à retenir pour Xavier Fontanet sont nombreuses. Mais le chemin vers la prospérité et l’harmonie paraît extrêmement simple : « Il faut remettre, en France, l’entreprise au centre du jeu économique et faire tout ce qu’il faut pour lui permettre de prospérer sur le sol national. »
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