Les chiffres de l’économie allemande viennent de tomber, ils sont éblouissants : un chômage plus bas que jamais, des caisses sociales en excédent. En 2004, l’Allemagne était dans la situation de la France aujourd’hui. Il y avait une très grande différence d’ordre psychologique : les Allemands avaient compris le caractère insoutenable de leurs finances publiques. Gerhard Schröder a été entendu quand il a dit « ça ne peut pas durer : l’Etat est en perte et endetté, il ne peut plus supporter le déficit des caisses sociales ». Il réaffirma le principe de solidarité en annonçant que l’on demanderait des efforts à chacun, ce fut l’idée de la « solidarité exigeante ». Les partenaires sociaux sont tombés d’accord pour ne plus rembourser les petites dépenses médicales ; ce fut l’époque du fameux slogan « Il vaut mieux un job pas tout à fait satisfaisant que l’horreur du chômage, même bien payé, à la maison », qui a conduit à la réduction de la durée d’indemnisation ; ce fut la décision de la retraite à 67 ans. Les médias, conscients que le pays était en danger, ont adopté une attitude dite d’ « accompagnement constructif » ! En ce début d’année, l’épouvantable état de nos finances publiques est caché par un trop grand nombre de candidats avides de plaire.
Le patronat doit prendre les devants et faire avec les syndicats le travail de nettoyage des comptes sociaux. Avec des dépenses représentant 32 % du PIB en France (contre 22 % en Allemagne), nous avons largement la masse pour traiter la question si l’argent est dépensé à bon dessein, et si les Français font preuve de responsabilité. On n’expliquera jamais assez que trop de social tue le social, car un excès de coût érode la compétitivité des entreprises, baisse leur croissance et fragilise l’emploi. Le vrai débat sur les petites dépenses est en vérité celui de la refonte du paritarisme sous sa forme actuelle, où l’Etat déresponsabilise tout le monde en comblant tous les trous.
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