Divine surprise, les recettes fiscales attendraient 2 milliards d’euros de plus que prévu. On pourrait réduire le déficit plus vite qu’annoncé (pour passer un message à nos confrères européens), baisser les impôts sur les sociétés (pour donner du courage aux entrepreneurs), réduire la progressivité de l’IR ou le taux de l’ISF (pour endiguer l’exil de nos élites que l’on passe curieusement sous silence)… Pas du tout : on décide d’augmenter le nombre de personnes qui ne paieront pas d’impôt !
Signal fort à l’international (et reçu par Moody’s !) : en France, la fiscalité des investisseurs est le dernier des soucis. Des pays de plus en plus nombreux font le choix exactement inverse, partant de l’idée que les entreprises sont le moteur de l’économie et que leur bonne marche rejaillit sur tout le monde. Ces pays s’orientent vers des bases larges à faible progressivité. Imaginons un taux unique et seulement trois impôts (TVA, IR, IS). Dans un pays bien géré, l’Etat n’a pas à combler les déficits sociaux comme nous le faisons, l’impôt ne doit alors financer que la partie régalienne et les régions (25 % du PIB dans notre cas).
Si on fait un calcul rapide on trouve un taux d’environ 19 % (*), chiffre que l’on peut retenir comme standard mondial pour l’IS, car les pays compétitifs vont y tendre… Avec notre 40 %, fruit du dogme « justice fiscale », nous sommes complètement hors marché : l’étranger ne viendra pas investir et nos entreprises ne pourront pas se battre.Si on voulait tuer la croissance, on n’aurait pas fait mieux. C’est ce que nos ministres vont entendre pendant leur « investment month » : peut-être écouteront-ils plus leurs interlocuteurs étrangers que leurs compatriotes ? C’est le monde à l’envers, mais c’est ce qu’il faut espérer !
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