Détaxons le cochon – chronique aux Echos

4 Sep

 

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On aurait tort de croire que la crise du cochon ne concerne que les agriculteurs. Ce n’est pas le cas !

Elle révèle de façon inquiétante une maladie française qui peut être mortelle.

Le cochon est un produit qui voyage bien, sa valeur ajoutée est 100 % française, il utilise beaucoup de capital et son prix de marché est européen… toutes les caractéristiques de l’industrie lourde ! Nos régions productrices sont à l’échelle européenne ; la technicité de nos éleveurs est comparable à celle de leurs concurrents, même si, par endroits, elle doit s’améliorer. La grosse différence avec, notamment, les éleveurs allemands n’est pas dans le coût hors taxes, mais dans les charges pesant sur les exploitations et leur effroyable évolution relative depuis l’arrivée de Gerhard Schröder au pouvoir.

A périmètre égal, en 2004, le coût de la sphère publique était de 50 % du PIB en France et de 57 % en Allemagne. En 2015, il est de 57 % en France et de 44 % en Allemagne. Le cochon allemand est donc passé d’un désavantage de coût total de plus de 10 % en 2004 à un avantage de plus de 20 % par le seul effet des réformes Schröder.

Aujourd’hui, le coût de la sphère publique d’un pays ne peut se décaler par rapport à celui de ses voisins sans mettre en péril les entreprises, en particulier celles qui exportent et qui ont une forte valeur ajoutée locale. La seule façon de remettre sur pied la filière porcine est d’appliquer le régime Schröder à notre sphère publique.

Notre gouvernement a l’art de distribuer les diagnostics, mais, en l’occurrence, ce n’est pas le malade qu’il faut soigner, mais plutôt le médecin. La mise à niveau du coût de notre sphère publique aux normes mondiales sera la meilleure manière de rendre la compétitivité à nos cochons, mais aussi à toutes nos entreprises.
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