Singapour vient d’être désigné comme le pays au monde où il est le plus facile pour une entreprise de travailler, suivi de la Nouvelle-Zélande et de Hong Kong. Il est aussi l’un des plus prospères. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le chômage représente 2 % de la population, le PIB par tête est de 70 % plus élevé que le nôtre, alors qu’il était inférieur de 60 % en 1973, 90 % de la population possèdent son logement et la balance commerciale est en excédent de 20 % du PIB. Le total des impôts perçus ne dépasse pas 16,5 % du PIB (vous avez bien lu !), le budget de l’Etat est largement en excédent.
Le mode de rémunération du gouvernement singapourien s’inspire de celui des entreprises. Les ministres singapouriens sont mieux payés que les nôtres, mais ils sont beaucoup moins nombreux. Quand on fait les comptes ils sont nettement plus frugaux (pas de chauffeur attitré) et beaucoup plus efficaces sur le plan économique. Leur rémunération contient un bonus qui peut atteindre 50 % du salaire et repose sur quatre critères de poids égal :
1. la croissance du salaire médian ;
2. le taux de chômage ;
3. la croissance du PIB marchand ;
4. la croissance des 5 % des salaires les plus bas (1.200 euros mensuels actuellement).
Il va sans dire que les challenges donnés au gouvernement sont très exigeants ce qui a valu en 2010, mauvaise année économique, de voir le salaire du Premier ministre amputé de 51 % et celui des ministres de 30 %. A Singapour, la sphère publique subit, comme la sphère privée, les à-coups de l’économie !
Il y a quarante ans, Singapour, comme beaucoup de pays d’Asie, a misé sur un Etat léger rendant la vie facile aux entrepreneurs. La société tout entière a bénéficié de ce choix. A l’inverse, en faisant monter notre sphère publique de 30 à 57 % du PIB, nous avons tiré le mauvais bord et sommes lamentablement encalminés. Personne ne reprochera à nos politiques de faire acte de contrition et de s’inspirer de ce qui marche.
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