Les profits des groupes français mondialisés, même si la plus grande partie est faite en général à l’étranger, aiguisent l’appétit de notre gouvernement en cette période où les recettes fiscales plafonnent. On voit fleurir des campagnes insinuant que les politiques fiscales des grands groupes les soustrairaient à leur devoir de solidarité. Il y a dans le monde des pratiques inacceptables et des tricheurs qu’il est hors de question de défendre. Mettons également de côté la fiscalité des métiers d’Internet, qui demandent une réflexion et une coordination internationale. Cela étant dit, un groupe coté dont le siège est en France est responsable de l’épargne d’un public de plus en plus mondialisé ; il doit faire au mieux et respecter l’intérêt de ses actionnaires, bien évidemment dans le cadre de la loi. Rappelons que l’impôt d’une multinationale est réglementé et résulte de l’application de conventions fiscales signées entre les pays. Avant d’imaginer de nouveaux impôts, nos gouvernements devraient se demander si, pour une affaire mondialisée et en pleine concurrence, la localisation des sièges en France est encore attractive avec la fiscalité instaurée depuis 2012.
Deux signes inquiétants. D’abord, les directeurs financiers des grands groupes rapportent que, dans les rencontres avec les investisseurs mondiaux, la question de la localisation des sièges en France est posée avec insistance. Ensuite, d’après une étude d’Ernst & Young qui vient de paraître, les capitaux internationaux s’investissent de moins en moins chez nous, preuve incontestable que notre attractivité décroît.
Nos politiques sont formés à travailler dans leur région plus qu’à comprendre la concurrence mondiale. Ils devraient se renseigner avant de prendre des mesures qui peuvent handicaper nos leaders, augmenter le risque d’OPA (si le coût fiscal devient ici trop élevé), voire les contraindre à partir. La lecture attentive de « la poule aux oeufs d’or » leur évitera de perdre ce qui fonctionne encore.
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