Cultivons l’actionnariat patient – Chronique aux Echos

25 Oct
On entend presque quotidiennement des voix se plaindre de la pression mise par le marché financier sur les résultats à court terme sur nos entreprises cotées. Les porteurs de ces messages ont fondamentalement raison parce que le court-termisme, s’il est appliqué trop longtemps, revient à réduire les frais de recherche et développement. On passe ainsi à côté de tous les projets demandant une longue maturation, qui par expérience sont les plus rentables à terme. Les preuves de ce raisonnement abondent, notamment avec les études montrant que les entreprises familiales (moins sensibles aux pressions court terme) ont des rentabilités supérieures à la moyenne. Sans compter le clin d’oeil donné en ce moment par nos quatre géants français leaders mondiaux du luxe que sont Hermès, Kering, L’Oréal ou encore LVMH.

Il y aurait une façon très simple de favoriser un actionnariat patient. Il suffirait dans les prochaines lois de finances de réduire la fiscalité sur les plus-values de très long terme, celles concernant la vente d’actions détenues depuis plus de vingt ans par exemple, en baissant le taux d’impôt à 20 % pour avoir des chiffres percutants.Le passage à la flat tax et la baisse du taux de l’impôt sur les plus-values n’ont pas été (loin de là !) une mauvaise affaire pour nos finances publiques ; baisser la fiscalité sur les plus-values très long terme serait donc positif pour elles. Mais, plus important, on montrerait que notre pays est en train de changer, en devenant l’un des endroits au monde où les actionnaires patients sont le mieux récompensés. L’investissement étranger reviendrait et on commencerait à réparer les dégâts causés par l’ISF (perte de talents et sortie d’investissement) pendant les trente-quatre années où il a été à l’oeuvre chez nous.

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