L’actionnariat salarié, futur pilier de nos retraites – Chronique aux Echos

1 Nov

Le hasard des rencontres fait que j’ai pu avoir une discussion de fond avec un cadre d’Airbus, très attaché à sa société et chaud partisan de l’actionnariat salarié. Ce cadre investit personnellement chaque année entre 7 et 10 % de son salaire en actions de la société. Airbus abonde cet effort important en donnant 10 actions gratuites pour 50 actions achetées. Nous avons fait ensemble les calculs : le capital qu’aura accumulé notre cadre quand il arrêtera de travailler procurera un complément (excusez du peu) représentant au moins 85 % de sa retraite légale. Airbus est une société très brillante, leader mondial, dont le cours de Bourse a crû de 11 % l’an dans les vingt dernières années, ce qui est très élevé. On va dire : « Airbus ce n’est pas représentatif »

Eh bien, regardons à l’étranger : les pays (Nouvelle-Zélande, Canada, Suisse, Singapour) dont les dirigeants ont parié il y a quarante ans sur la capitalisation ne peuvent que s’en féliciter et n’ont ni nos discussions ni nos doutes ! Roger Douglas, Premier ministre néo-zélandais contemporain de François Mitterrand, a calculé, en 1984, que si un employé (on ne parle plus de cadre mais d’un échantillon représentatif de la population au travail) mettait de côté chaque mois 5 % de son salaire et que l’entreprise abondait cette somme de 25 %, le pécule, régulièrement alimenté et placé à 5 % (taux très raisonnable), servait, après quarante-cinq ans de vie active, une pension très largement équivalente au dernier salaire.

En cette période où l’on réfléchit sur la retraite et où chacun sait bien en for intérieur que les chiffres ne boucleront pas facilement (malgré tout ce qu’on peut nous raconter), il est impératif de construire un deuxième pilier qui sera très efficace et porte un nom : l’actionnariat salarié.

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