Une loi Pacte pour le secteur public ? Chronique aux Echos

12 Fév

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C’est bien de partir des faits, surtout dans un pays comme le nôtre où l’on se complaît dans les idées. Mais une somme de constats ne fera jamais une politique, elle conduira à mettre des emplâtres sur les problèmes sans s’attaquer réellement à leurs causes. Emerge du grand débat national l’idée que, derrière notre fiscalité excessive, se cache une augmentation déraisonnable de notre sphère publique. Encore derrière, une erreur conceptuelle de certains de nos économistes qui ont expliqué, pendant quarante ans, que la dépense publique stimulait l’économie, justifiant du « toujours plus » dans les promesses électorales. Un économiste peut hélas tuer aussi sûrement une économie qu’un médecin son malade s’il se trompe de diagnostic. Depuis cinquante ans, le monde a changé, il est devenu concurrentiel et, dans un monde concurrentiel, il faut être compétitif. La compétitivité n’est plus uniquement celle de la sphère privée, c’est la compétitivité consolidée (privé/public) parce que les coûts publics entrent dans les prix de revient de nos entreprises. Il faut remettre les choses à plat et commencer par une redéfinition des missions de la sphère publique. Une sorte de loi Pacte pour le secteur public, visant un recentrage sur le régalien – quitte d’ailleurs à ce qu’on en renforce certaines parties. Dans le domaine social, qui représente à lui seul 60 % du tout, on n’évitera pas un recalage sérieux de paramètres, comme le temps de travail consolidé sur toute la vie, ainsi que des conditions encadrant l’indemnisation du chômage… qui apparaissent comme une des causes de ce dernier. Il faudra enfin se poser la question du colbertisme, qui a empilé les strates de coûts dans la sphère régionale, diluant les responsabilités et complexifiant les décisions. Dans cette affaire, nous avons une chance : plusieurs pays comme le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l’Allemagne ont fait des retournements spectaculaires, ramenant chacun leur sphère publique de 56 à 44 % du PIB sur une période de dix à douze ans. Chaque fois, leurs économies sont reparties. C’est simple, pourquoi ne pas faire comme eux ?

 

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