Le don, une autre forme de politique publique

7 Déc
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En cette période troublée, il se passe des choses positives dont on ne parle pas assez, notamment le lancement de l’organisation « Changer par le don ». Un certain nombre de personnes venant de l’entreprise, de la culture et du sport s’engagent à consacrer une partie de leurs revenus ou de leur fortune à des causes d’intérêt général.

On évoque peu de ce genre d’initiative parce que les gens concernés n’aiment pas parler d’eux (médiatiser un don c’est une forme de pharisaïsme), ensuite parce que ce sont de bonnes nouvelles et que les médias ne se précipitent traditionnellement pas sur elles.

Il n’empêche qu’il s’agit d’un phénomène plus important qu’on ne le croit puisque les donations, ce sont en France environ 7,5 milliards d’euros par an, soit deux fois le produit de l’ancien ISF et que ces sommes financent un domaine qu’on sous-estime complètement.

Il y a en effet en France 13 millions de bénévoles, soit l’équivalent de 1.200.000 d’emplois plein-temps, actifs dans 130.000 associations qui font travailler 1.300.000 personnes. Ce sont 2,5 millions de personnes qui sont actives dans des domaines allant de la défense de droits à la culture, en passant par le sport, les loisirs et l’éducation.

Ces activités sont toujours à la frontière de ce que réalise notre fonction publique. Pour donner un exemple, les 18.000 bénévoles de « lire et faire lire » qui remettent les jeunes à la lecture sont un service après-vente très efficace de l’Education nationale. Cette « force de frappe » bénévole est considérable, représente environ le tiers de la fonction publique régalienne et régionale. Un rapide regard historique révèle que cette activité a doublé en quinze ans et que sa croissance ne se dément pas. Notre dépense publique, qui représente 57 % du PIB, est au taquet et ceux qui réfléchissent à sa réduction seraient bien inspirés de se rapprocher de ces associations. Sans oublier que réduire les impôts et redonner au privé des tâches d’intérêt général n’est pas forcément aujourd’hui une mauvaise idée.