Concurrence et égoïsme – Chronique aux Echos

25 Sep

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À l’époque où la concurrence était locale, les entreprises pouvaient dominer leur métier. Face à elles, la constitution de syndicats forts, voire en position de monopole, faisait évidemment du sens. Ce qui a changé dans les quarante dernières années, c’est l’extension de la concurrence, en particulier celle venant de l’étranger, à toutes les entreprises. Même des métiers comme la restauration ou le nettoyage, réputés locaux, sont en train de devenir mondiaux. Dans ces conditions, la pression des syndicats (surtout si les politiques les soutiennent et ont des liens officiels avec eux) peut être plus forte sur l’entreprise que celle qu’exercent les concurrents.

Le leader des syndicats de General Motors, Bob King, a reconnu qu’ils avaient leur part de responsabilité dans la mort de l’entreprise. Cette prise de position courageuse a permis de remettre sur pied l’icône américaine. Bien plus, elle a marqué un changement de point de vue. Les logiques de lutte des classes expliquant que l’on peut tout demander à l’entreprise, que le profit est fait sur le dos des employés, sont, partout dans le monde, en train de laisser la place à des visions intégrant le facteur concurrentiel. La prospérité de l’entreprise permet, seule, de faire bénéficier tous ses participants aux fruits de sa bonne marche.

La stratégie d’Air France est bonne, car elle permet à l’entreprise de reprendre pied dans un segment en forte croissance. Le syndicat des pilotes se comporte de façon totalement égoïste. Alors qu’ils sont privilégiés par la vie, ils mettent en danger l’entreprise qui les nourrit et, avec elle, tous leurs collègues moins favorisés ; ils font bien peu de cas de leurs clients, ils font du tort aux Aéroports de Paris et à notre capitale. L’ensemble des syndicats devrait prendre parti contre cette grève injustifiable.

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