A l’heure de la mondialisation, la compétitivité d’un pays n’est pas seulement celle de ses entreprises. Elle dépend aussi de l’efficacité de sa sphère publique. C’est un fait nouveau, car il y a trente ans, la concurrence entre les entreprises de différents pays était bien moindre et les sphères publiques beaucoup plus petites : les sphères publiques doivent maintenant viser l’efficacité comme les entreprises.
En 1973, la nôtre représentait 27 % du PIB, aujourd’hui, elle dépasse les 57 %. En 2013, la sphère publique allemande, qui a le même périmètre, est beaucoup moins coûteuse, elle pèse 45 % du PIB. Pour faire simple, le cheval allemand pèse 55 et porte un jockey de 45, le cheval français pèse 43, alors que son jockey pèse 57. Une simple règle de trois démontre que le cheval français est 63 % plus chargé que son collègue allemand. On n’a jamais vu, que je sache, un jockey grassouillet gagner le Prix de l’Arc de triomphe.
Le monde entier a compris que c’est une mauvaise politique d’affamer le cheval pour gaver le jockey, alors qu’on continue à le faire chez nous. La sphère allemande représentait 55 % du PIB en 2003, elle a décru de 10 points en dix ans.
Il y a trois grandes leçons à en tirer :
Il est possible d’économiser 10 % du PIB, soit 200 milliards d’euros à notre échelle, sur la sphère publique.
Quand la sphère publique a un coût raisonnable, on n’a pas besoin d’une hyperfiscalité qui tue les entreprises. Si les entreprises allemandes marchent fort, c’est qu’elles et leurs actionnaires ne sont pas écrasés d’impôt.
Les gens ne sont pas idiots, quand la stratégie est bonne l’économie repart.
Les Français sont intelligents, ils savent qu’on leur raconte des carabistouilles. Quand on leur tiendra un discours de vérité, comme l’a fait Gerhard Schröder en son temps, la confiance reviendra.
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