Les dernières études de l’Insee montrent que 6,8 millions de Français travaillent pour des multinationales ; la capitalisation des dix plus grandes entreprises mondiales se situe aujourd’hui entre les PIB des 20e et 30e plus grands pays. Les entreprises croissant plus vite que les pays, il est possible que l’on retrouve en 2050 parmi les 25 plus grandes entités mondiales 15 pays et 10 entreprises. A l’autre bout du spectre, on découvre, dans des métiers pointus et techniques, une profusion de petites sociétés qui sont de vrais leaders mondiaux. Profonde évolution qui devrait amener nos politiques à comprendre que c’est de ces deux types d’entreprises globales que viendra la croissance de l’emploi. Certains pays ont compris ce qui se passe et engagent avec elles des partenariats confiants et fructueux. Résultat, l’emploi se développe chez eux. Ce ne sont ni les emplois aidés, ni la politique industrielle, ni la « justice fiscale », ni les subventions régionales qui vont nous positionner pour le futur. Pour voir ce qu’il faut faire, que nos politiques et nos syndicats fassent preuve de réalisme, d’humilité et d’ouverture ; qu’ils épluchent les dernières études sorties depuis trois mois par Davos, Bain ou Ernst & Young. Ces travaux donnent aux pays des conseils pratiques et concordants : améliorer son attractivité, c’est-à-dire la qualité des relations sociales et l’efficacité de la sphère publique. Cessons donc de nous regarder le nombril et de croire que c’est l’égalitarisme forcé par l’impôt qui créera la motivation nécessaire au rebond. Comparons-nous à l’extérieur, remettons notre sphère publique à un niveau compétitif, ramenons nos impôts dans la norme mondiale et voyons dans la concurrence des autres pays l’occasion de découvrir les bonnes pratiques, de nous améliorer et de montrer ce que nous avons dans le coffre.
Xavier Fontanet
From : le site des Echos
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