
Il est utile d’expliquer pourquoi une entreprise respectueuse des personnes, tout en défendant les intérêts de ses employés et de ses actionnaires, contribue à l’intérêt général. On n’aime pas la concurrence (le fort écrase de faible), on n’aime pas le concept d’intérêt particulier (synonyme d’égoïsme), la fidélité a quelque chose de ringard (forme de captivité). Pourtant, quand on les met ensemble, ils se bonifient entre eux. Quand une entreprise a une relation de long terme avec un fournisseur, alors que chacun des partenaires peut, grâce à la concurrence, cesser la relation à tout moment, c’est bien que les intérêts particuliers du fournisseur et de l’entreprise convergent ; cela est tout aussi vrai pour les employés et les actionnaires.
Rappelons que les grands leaders ont pu atteindre des positions fortes parce qu’ils ont su créer des relations stables. Perdre ses clients empêche de croître, perdre ses employés entraîne des chutes de productivité et l’explosion des coûts de formation, l’instabilité actionnariale interdit d’avoir une stratégie long terme. Autrement dit, la fidélité dans un monde de concurrence permet defaire converger les intérêts particuliers vers ce qu’on ne peut appeler autrement que l’intérêt général.
Les Français vont-ils adopter ces vérités simples qui sont vécues par de nombreuses entreprises ? Le bien ne fait pas de bruit et on a tendance à communiquer en priorité sur ce qui ne marche pas. Le chemin est encore long, mais tout peut arriver. Ce serait une manière de sortir, à la française, du concept de lutte des classes et… une excellente nouvelle !
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