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Du passif faisons table raze, article de Jean-Paul Betbeze très intéressant

23 Fév

C’est la version financière de l’Internationale des conservateurs, avec son nouveau logo. Reprenons en chœur : « du passé faisons table rase, en oubliant nos fautes et leurs séquelles financières et repartons gaillards, comme si de rien n’était ». On aura reconnu l’adaptation de l’« euthanasie des rentiers » en « prêteurs à taux négatifs pour risques croissants ».

Pourtant, la dette est plus subtile et compliquée que le capitalisme et son couple exploiteur contre exploité. Elle commence doucement, comptable et réparatrice. Comptable : la dette des uns est l’avoir des autres, c’est toujours vrai. Réparatrice : c’est parce que les entreprises sont moins rentables qu’elles doivent s’endetter plus, c’est vrai – mais seulement si ça ne dure pas. En effet, si l’entreprise ne se réforme pas assez vite pour refaire sa profitabilité, elle réduit d’autant l’investissement et l’emploi, avec des tensions internes croissantes. Elle perd pied. Le capitaliste affaibli s’incline devant le banquier privé et craint l’exploité, devenu syndiqué. Et s’il ne parvient pas à retourner la situation, la dette privée augmente et s’étend partout. La dette publique prend alors le relai. Comme la croissance privée est trop faible et les rentrées fiscales et sociales insuffisantes, l’Etat « doit » en effet compenser la panne d’activité. Notre capitaliste, incliné devant le banquier, s’agenouille devant le ministre.

La dette publique augmente alors, plus « agréablement » encore que la dette privée. Face à la récession qui menace ou à la stagnation qui s’installe, les entreprises demandent des aides et des soutiens, de grands travaux (« d’avenir ») pour épauler l’activité et rattraper le retard, avec leurs effets multiplicateurs sur l’emploi (keynésien) – comme il se doit. Les salariés et leurs syndicats sont d’accord avec cette démarche, quand ils ne demandent pas davantage d’emplois publics, d’appuis scolaires et sociaux, d’aides pour la santé, la réduction des inégalités et le soutien psychologique – si nécessaire dans ces temps si troubles.

La machine est lancée. Comme les réformes privées sont d’autant plus faibles que la dette publique est précisément faite pour les freiner, la croissance est molle. Ceci conduit les Etats à s’endetter plus, poussant à une inquiétude généralisée. La dette se fait politique : « la dette des uns est l’avoir des autres » devient « mais qui sont donc « les uns » et qui sont donc « les autres » ? Autrement dit : qui doit aujourd’hui, et qui payera demain ? Avec la dette qui monte, davantage privée et surtout publique, on nous jure que le « pacte social » est en jeu. A tel point qu’il devient transgénérationnel : ce ne sont plus « les autres » qui paieront, mais « les futurs ».

Trop, c’est alors trop : l’épargne liquide monte encore et l’investissement chute. La croissance s’arrête, bientôt l’inflation, puis les taux d’intérêt. Bien sûr, on peut toujours trouver paradoxal que la crise conduise les Etats à solliciter plus les épargnants en les rémunérant moins alors que le risque augmente. L’argent devrait être plus cher aux Etats-Unis « puisqu’ils peuvent payer » car leur situation s’améliore, et plus cher aussi en Italie ou en France « puisque c’est plus risqué ». Or l’inverse a lieu. Les pays plus risqués s’endettent moins cher que ceux qui le sont moins ! La France emprunte à 10 ans à 0,6 %, l’Espagne à 1,5 %, l’Italie à 1,6 % et… les Etats-Unis à 2 %. Qu’on ne dise donc pas qu’on ne prête qu’aux riches !

Mais il faut poursuivre ce rêve de la dette publique. C’est le travail des banques centrales. Aux Etats-Unis puis en zone euro, elles achètent des bons du trésor pour faire baisser encore les taux longs, donc les taux des dépôts, puis ceux des prêts. Comme les banques hésitent à prêter à 20 ans à 2 %, ce qu’on peut comprendre, les banques centrales prennent la relève. Les rentiers du XIXème siècle voient leurs successeurs du XXIème entasser volontairement des billets qui ne rapportent rien et financer les Etats à 0 %, sinon moins.

Continuons, évitons le réveil. Aux Etats-Unis, il faut que les taux remontent très lentement alors qu’ils auraient dû le faire depuis longtemps. En zone euro, il faut que la Grèce ne provoque pas de choc et révèle le Parthénon de dettes sur quoi tout ceci repose.

Aucune chance donc d’entendre de sitôt la vraie Internationale de la reprise et de l’emploi : Debout, les damnés de l’actif à augmenter ! Debout, les forçats de la croissance à faire revivre !

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Chapitre du livre passionnant « France Chine – Un Ciel Partagé – de Ming Po

1 Fév

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Un article intéressant à lire dans Valeurs Actuelles

24 Jan

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Un article intéressant à lire dans Management

23 Jan

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Article dans Challenge avant l’émission de France 2 le 12 décembre

4 Déc

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Missive de Jean Tirole à MM Berger (CFDT), Gattaz (Medef), Lepaon (CGT) et Mailly (FO) par Jean Betbeze

24 Nov

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Ah, si vous m’écoutiez ! Le Prix Nobel d’économie reconnaît mes travaux sur le contrat de travail, pas vous ni le gouvernement. Parce que je ne crie pas assez fort ? Parce que je suis à Toulouse ? Parce que je mets en cause des arrangements d’un demi-siècle ?

Car c’est pourtant simple d’améliorer la situation de l’emploi. Il faut compléter, par de la bonne volonté et de la discussion, un contrat de travail qui est par définition incomplet. Le contrat de travail sur lequel tout le monde discute (et rajoute régulièrement des pages au code du travail), donne un prix (salaire) pour une quantité (temps passé). Mais ce contrat ne précise pas l’essentiel, à savoir que le succès de l’entreprise implique aujourd’hui non seulement de faire au plus vite et au mieux (comme toujours), mais d’intégrer, au plus fin, les demandes des clients. Le contrat de travail est un contrat individuel de moyen, pas d’objectif, encore moins de résultat. Il est dépassé pour gagner la bataille actuelle de la compétitivité mondiale, donc de l’emploi. En effet, il s’agit aujourd’hui non seulement d’ardeur au travail mais plus profondément d’implication pour améliorer le couple qualité/compétitivité des résultats obtenus par le salarié et son équipe. Il ne s’agit donc plus de vérifier et de sanctionner – comme dans l’industrie il y a un siècle (d’où vient ce contrat), mais d’innover en motivant, de former en impliquant.

Vous le savez, bien sûr, réussir aujourd’hui dans l’entreprise c’est gagner à l’export. Il faut combiner productivité et qualité, avec une implication personnelle croissante. Le contrat de travail (interne à l’entreprise) et le marché du travail (externe à l’entreprise), ne peuvent donner ce résultat. Pour l’obtenir, il faut que le salarié aime son travail et son entreprise, lui et ses collègues, au sein d’un contrat de confiance avec l’entreprise, ses patrons et ses cadres. Si l’entreprise est vécue comme ennemie, si elle triche, c’est raté. Pour passer d’un “jeu” social désavantageux des deux côtés, donc pour l’économie dans son ensemble, à un jeu mutuellement positif, il faut enrichir régulièrement le contrat dans la transparence, la quantification des objectifs et la diffusion des résultats obtenus. C’est ainsi que réussissent les économies les plus efficaces, par la coopération renforcée, pas par des sanctions dans un climat de suspicion.

Bien sûr, quand je parle de contrat de travail, d’informations, de “jeux (sociaux) répétés” pour devenir mutuellement avantageux et répondre aux défis d’aujourd’hui, on aura compris que je ne parle pas “d’exploitation de l’homme par l’homme” ni de “relance par la consommation”.

Mais je vous l’avoue, ce qui me surprend le plus est ailleurs. C’est que les leaders syndicaux discutent et signent des accords de travail dans des entreprises où ils ne sont pas (TPE), à peine (PME) ou peu (GE), à partir de leurs positions de force, toute relative et qui s’effrite, dans le public. J’ai beaucoup travaillé sur “la capture du régulateur”, le risque que celui qui régule une activité ne soit manipulé par celui qu’il est censé réguler. C’est pourquoi je suis en faveur d’autorités indépendantes, autorités qui irritent d’ailleurs patrons, politiques, pouvoirs publics et syndicats pour la bonne raison qu’elles sont indépendantes et incarnent l’intérêt général. C’est pourquoi je suis également en faveur d’un contrat de travail unique et simplifié, pas du maquis actuel qui fractionne le marché du travail et l’empêche de fonctionner, en entretenant surcoûts, suspicions et contentieux.

Ce que je n’avais pas prévu, c’est “la capture du salarié par le représentant syndical”. A partir du secteur public où il est minoritaire, il signe au nom de salariés pour lesquels il est ultra-minoritaire ! Pour en sortir, il faudra des instances syndicales vraiment représentatives au sein de chaque entreprise, offrant des services à leurs mandants et solidaires des décisions prises après débat par l’entreprise.

Ces propositions vont être jugées excessives, pire : “ultra-libérales”. Mais quand je vois les fermetures, le chômage et l’hésitation à embaucher dans notre beau pays, je me demande ce qu’il faudra pour se rendre, non pas à mes équations, mais à l’évidence. Le “Prix Nobel du bon sens” ?

Voir l’article dans son contexte, sur le site de Jean Betbeze

Denis Kessler, invité du club esprit d’entreprise

7 Oct

La France et l’entreprise
Quelles actions pour rendre sa prospérité au poulailler?

En écho à son discours prononcé au MEDEF le 28 août dernier, Denis Kessler vient à la rencontre des entrepreneurs d’Esprits d’Entreprises. Malgré la « situation dramatique » dans laquelle se trouve la France, il réussit, non sans humour, à nous laisser quelque espoir pour les années à venir et même plus : à nous interpeller pour que chacun prenne ses responsabilités!

Le constat

2024 milliards d’euros de dette, 100 000 chômeurs de plus, jusqu’où la France va-t-elle laisser filer ses richesses? Des conséquences socio-politiques préoccupantes nous guettent si l’on ne redonne pas d’orientation économique au pays. Je les appelle les 3P : populisme, protectionnisme et patriotisme.

Quelques idées/mesures

Restaurer le plein emploi
Autoriser tous types de contrats de travail
Abroger toutes les lois sur les 35 heures et abolir les contraintes relatives au temps de travail
Réduire l’écart entre le salaire direct et indirect
Casser la machine infernale du SMIC
Réduire les taxes sur les salaires

Réformer l’UNEDIC
On ne peut pas accepter 4 milliards de déficit, il faut réformer, c’est de notre responsabilité, notamment patronale.

Rendre à la société civile sa liberté
Changer les mentalités, la société civile n’est pas assez active, il faut obtenir son passage à l’acte. Les entrepreneurs doivent se mobiliser et s’engager.
Engager une profonde réforme de l’Etat comme en Suède (Seules les fonctions régaliennes Police/juges/armée bénéficient du statut fonctionnaire) et se désengager du reste.
Recentrer ce qui relève de la sphère publique. « Un pays qui a 56% de dépenses publiques a aliéné sa liberté ».
S’inspirer des « sunset laws » américaines, les lois sont votées pour 4 ans ce qui permet de les corriger ou les abroger. Le monde bouge tous les jours, il faut une transformation permanente.

Au passage, Denis Kessler nous invite à lire « l’apprentissage de la liberté » de Sartre… et à regarder la vidéo Scor Global Life : Velogica (en bas de page) sur l’outil novateur de souscription en assurance vie sur le marché américain.

 Quelques citations :

« Je suis pour la méritocratie »

« Je suis ultra libre et pas ultra libéral!»

« L’autorité est la mise en mouvement de l’homme par l’homme »

« On ne change pas la société par des décrets »

« Je crois en la loi des 3V pour mettre le monde en mouvement : vision, valeurs et volonté

Comment traiter pour de bon l’interminable mal français Article d’Henri Gibier dans les Échos

11 Sep
Sortir de quarante années de dérive de la politique économique, c’est possible : trois pays qui y sont arrivés nous montrent le chemin.

Ils sont nombreux les Français qui, en cette rentrée cauchemardesque, où les mauvais indicateurs économiques se succèdent, plongeant le pouvoir dans un grand désarroi auquel les histoires d’alcôves n’arrangent rien, se posent deux questions toutes simples : comment en est-on arrivé là ? De quelle façon peut-on espérer en sortir ? Pour tous ceux-là, le livre de Xavier Fontanet, l’ancien président d’Essilor International, devenu parmi cent autres activités chroniqueur roboratif dans « Les Echos », tombe à pic. Son auteur a le mérite de dire les choses telles qu’elles sont, avec le bon sens de l’entrepreneur qui a tout intérêt à ne pas se payer de mots, et le tour de main du consultant en stratégie qu’il fut dans sa jeunesse, les bons chiffres et les courbes les plus parlantes toujours à portée de main.

Commençons donc par la première interrogation : pourquoi sommes-nous tombés si bas ? Xavier Fontanet a eu la bonne idée de réfléchir sur le long terme en comparant la France actuelle (en vérité celle de 2013 pour disposer des statistiques nécessaires) avec celle de 1973. Ces deux dates, c’est à la fois loin, quarante années déjà, et cela reste près de nous. Une partie de ceux qui occupent encore d’importants postes de responsabilité sont entrés dans la vie professionnelle à ce moment-là. Ils n’ont certainement pas le souvenir d’un pays qui tirait le diable par la queue. C’est même le sentiment inverse qui prédomine, si l’on en juge par la « nostalgie Pompidou » perceptible au cours des derniers mois.

Et pourtant, quand on se livre, comme l’a fait Fontanet, à une comparaison systématique de nos fondamentaux économiques en 1973 et 2013, on a du mal à croire qu’il s’agisse de la même France. La France d’hier vivait sans faire d’excès, mais fort bien, celle d’aujourd’hui vit au-dessus de ses moyens, mais se sent très mal. « En 1973, la dette publique représentait 15 % du PIB, elle atteint 100 % aujourd’hui ; le budget était en équilibre en 1973, il atteint – 4 % du PIB, soit – 8 % des recettes fiscales… le commerce extérieur était en excédent, il est en déficit de 3 % du PIB. La croissance était de 5 %, elle est de 0 %. Le chômage était de 3 %, il est de 10 % », égrène, implacable, le professeur de stratégie à HEC. A ses yeux, on ne peut pas comprendre ce qui s’est passé si l’on n’ajoute pas deux chiffres à cette litanie : « La part de la sphère publique est aujourd’hui de 57 % du PIB, un record du monde, alors qu’elle était de 27 % en 1973. »

Le test de la dinde

Comme le leitmotiv qui annonce, dans Wagner, le Crépuscule des dieux, ce thème de l’hypertrophie de l’Etat revient en permanence dans la première partie de l’ouvrage, celle du diagnostic. Ce n’est pas la crise pétrolière qui nous a fait dévier à ce point de la trajectoire des « Trente Glorieuses », soutient Xavier Fontanet, mais les mauvais épigones de Keynes, qui, lui, « n’aurait certainement pas recommandé un plan de quarante ans de relance avec quarante ans de déficit ».

Selon lui, les Français et leurs dirigeants se sont ainsi fourvoyés parce qu’ils ont beaucoup trop tardé à prendre la mesure du choc de la mondialisation. Le fait nouveau qu’elle a introduit est la mise en concurrence par-delà les frontières de la sphère publique. « La productivité d’une entreprise dépend de son excellence opérationnelle, mais aussi de la facilité à opérer dans son pays. » souligne l’ex-patron du numéro un mondial des verres optiques. Une évidence à laquelle s’est enfin ralliée la gauche de gouvernement, à travers François Hollande et Manuel Valls, au prix d’une remuante incompréhension dans sa base militante.

Qui dit sphère publique obèse dit charges et impôts exorbitants. Sur ce thème, Xavier Fontanet est intarissable. Sa besace statistique est pleine de données comparatives qui font de nous les champions du monde de « l’hyperfiscalité ». Il y voit le mal pernicieux qui a fini par anémier notre économie, ainsi que le montre le test de la dinde : « Prenons un produit dont 100 de la valeur ajoutée est française, une dinde, par exemple ; si son coût hors taxes est 100, avec l’ensemble des impôts et charges, il sera de 232 ; la même dinde produite en Allemagne par un opérateur ayant exactement le même coût hors taxes aura un coût, charges comprises, de 182 ; elle sera 22 % moins chère. » Si le producteur français voulait s’aligner au même prix, charges comprises, il devrait abaisser son coût à 78. Impossible : « Les impôts et charges tuent notre appareil de production », conclut l’auteur.

La seconde partie de son essai est consacrée à répondre à la question qui découle de la première : comment en sortir ? Il a étudié trois exemples de pays qui ont réussi leur « retournement », comme on dit dans le business : l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Chacun d’eux a su trouver les bons remèdes pour sortir de son ornière. Les Allemands ont réformé en profondeur leur marché du travail. Les Néo-Zélandais ont rebâti de fond en comble leur système de santé. Les Canadiens ont fait fondre leurs dépenses publiques et leur endettement. Ces trois exemples sont décortiqués avec brio dans le livre. Ils sont la preuve que, en ces matières aussi, quand on veut, on peut. Cette fois, les Français le veulent-ils vraiment ?

Henri Gibier

 

Voir l’article dans son contexte, sur le site des Échos

L’éditorial d’Yves de Kerdrel

7 Sep

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Voir l’édito en entier, cliquez ici

« Histoire d’entreprendre » avec Frère Marie-Pâques – Moine cistercien et chef d’entreprise !

29 Août