Le plan de soutien à l’automobile annoncé cette semaine par le gouvernement aurait dû être conditionné à une modification de l’organisation du travail.
« Pour les salariés, aujourd’hui, il n’y a strictement rien du tout’, a déploré cette sur france info Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT du groupe PSA Peugeot Citroën.
On croit rêver… La société est en train de faire un effort considérable pour aider le secteur automobile et certains syndicats ne veulent même pas le reconnaître.
Dans d’autres pays le gouvernement aurait exigé une réciprocité non pas sur la politique industrielle, comme ça a été le cas, mais sur l’organisation du travail.
Une bonne connaissance de la conception des rapports sociaux en Allemagne aurait donné des idées. L’idée à prendre, qui aurait pu être négociée, est celle du contrat CDI à temps variable, contrat imaginé par Peter Hartz sous gouvernement Schröder, contrat qui a permis de sauver Volkswagen de la déroute au début des années 2000
Il s’agit pour l’employé et son employeur de s’accorder sur une flexibilité du temps de travail hebdomadaire. Celui-ci peut varier d’un minimum de 4 × 7 heures (28 heures par semaine), à 5 × 9 (45 heures). La compensation de cette flexibilité est un intéressement très musclé (qui a représenté chez Volkswagen jusqu’à 30 % du salaire annuel). Pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’association du travail au capital, elle peut prendre la forme d’une distribution régulière d’actions de l’entreprise.
Ce type de CDI inauguré en 2005 a fait ses preuves lors de la crise de 2008 et a considérablement renforcé l’économie allemande en particulier le secteur l’automobile en lui permettant de supporter mieux la crise.
Voilà qui marque une évolution positive du capitalisme avec une participation renforcée à la prospérité de l’entreprise. Sans compter qu’il y a là une des solutions au problème de la retraite dans le cas d’une rémunération sous forme d’actions, puisque le collaborateur qui choisit l’accès au capital se constitue un pécule qui peut être très significatif.
Il est toujours temps de bien faire les choses : un conseil à donner à nos acteurs du paritarisme serait d’aller repérer les bonnes pratiques en dehors de chez nous et les adopter. Ce serait une façon de tisser des liens entre pays européens, liens fort utiles si nous voulons construire une Europe solidaire et plus résiliente aux chocs conjoncturels.
Retrouvez d’autres articles sur le site www.lesechos.fr
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.