Et si nous repensions le contrat de travail ? Chronique aux Echos

10 Avr

Depuis cent ans, les syndicats ont toujours été opposés au travail payé à la tâche et ont promu le principe d’un salaire et d’un horaire fixes. La période actuelle est propice à la réflexion sur des changements structurels. Même si les vingt dernières années pouvaient paraître un long fleuve tranquille, elles ne l’étaient pas. Il y a eu le passage de l’an 2000 où on a cru que tous les ordinateurs allaient se bloquer, puis ce fut la folie de la bulle Internet suivie de son éclatement, les deux guerres d’Irak, la crise des subprimes et maintenant le coronavirus, de loin la plus grave des crises que nous avons à traverser ces dernières années. L’industrie pharmaceutique va faire d’immenses progrès à l’occasion de cette dernière épidémie, mais le test et le vaccin instantané n’étant pas pour demain, il est sage de prévoir d’autres solutions. L’économie va continuer à être imprévisible.

Pour permettre aux entreprises de mieux amortir les chocs, il est une idée à laquelle le patronat et les syndicats devraient réfléchir : c’est celle d’un CDI à temps variable. Il s’agirait pour l’employé et son employeur de s’accorder sur une flexibilité du temps de travail hebdomadaire. Celui-ci pourrait varier d’un minimum de 4 × 7 heures, soit 28 heures par semaine, à un maximum disons de 5 × 9, soit 45 heures. La compensation de cette flexibilité serait soit un intéressement musclé, soit, pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’association du travail au capital, une distribution régulière d’actions de l’entreprise. Ce nouveau type de CDI, mis en place avec succès sous le gouvernement Schröder, a considérablement renforcé l’économie allemande. Il marque une évolution positive du capitalisme qui permet une participation renforcée à la prospérité de l’entreprise. Sans compter qu’il y a là une des solutions au problème de la retraite dans le cas d’une rémunération sous forme d’actions, puisque le collaborateur se constitue au fil des ans un capital qui permet de l’augmenter dans des proportions considérables, comme le démontrent les entreprises qui ont pratiqué l’actionnariat salarié depuis longtemps.

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