Ce que cache le débat sur la privatisation d’ADP – Chronique aux Echos

7 Fév

 

Les discussions sur la retraite étouffent en ce moment d’autres débats de fond. Il en est un qui pose un problème stratégique intéressant, c’est le référendum d’initiative populaire sur la privatisation des Aéroports de Paris. On est en train de dépasser le million de signatures. Très loin des 4,7 requis pour qu’il ait lieu, mais qui sait ?

De façon surprenante (on reconnaît là le goût de nos concitoyens pour les débats conceptuels), le débat porte jusqu’ici presque exclusivement sur des questions de principe : « Faut-il garder cet actif car il est stratégique ou peut-on le vendre sur le marché ? » Sur le plan économique, on fustige en cas de privatisation le fait que l’Etat se prive de dividendes (savoureux quand on lit les discours scandalisés sur ceux du CAC 40), on évoque rarement les liquidités que l’opération pourrait ramener à notre Etat surendetté.

Un leader mondial français

Pour nos voisins européens, les choses sont déjà tranchées, ils ont choisi de privatiser. Il est pratiquement impossible de trouver un article où on explique qu’il y a une opportunité phénoménale de créer un leader mondial français sur ce très grand métier de gestion d’aéroports compte tenu de la force que vient de prendre Vinci en reprenant la gestion de Gatwick ! Vinci ADP, fondus en une société, sera un leader très net, et ce sur une base mondiale !

Et dire que la France a été un des tout premiers pays à imaginer de concéder des services publics. C’était en 1853, il y a cent cinquante ans, sous Napoléon III, il s’agissait de la distribution de l’eau. Cette avance conceptuelle a permis à notre pays d’abriter aujourd’hui les leaders mondiaux de son traitement et des métiers associés ; des sociétés prospères en forte croissance positionnées sur des métiers à de gigantesques potentiels. Nos ancêtres avaient de la vision. Cent cinquante ans après, dans les débats sur la privatisation, posons-nous la question : la décision de nos anciens, on la regrette ou pas ?

 

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