Le big bang de l’alimentaire – chronique aux Échos

15 Déc
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Les géants d’Internet, Amazon en tête, sont en passe de révolutionner la distribution alimentaire. Plutôt que de s’épuiser à lutter, il faut comprendre comment nous adapter à cette transformation.

Les ventes en ligne ont pris des parts de marché énormes dans le commerce non alimentaire (chute de 40 % des grands magasins américains sur quatre ans). Elles s’attaquent maintenant au gros du marché, l’alimentation. En juillet,  Amazon acquiert la chaîne de magasins bio Whole Foods . En août,  Walmart réplique et s’allie à Google . En novembre, cette fois en Chine,  Auchan crée une joint-venture avec Alibaba . Le choc frontal, en Chine comme aux Etats-Unis, c’est maintenant ! Ca va évidemment bouger très fort aussi en Europe.

Le champ de bataille ne va pas se cantonner à la distribution ! La livraison de repas à domicile explose car les gens ont du mal à faire les courses en ville ; GO-Jek est en train de devenir la plus grosse société indonésienne ; elle a démarré comme l’Uber de la Mobylette et s’impose dans la livraison de repas à domicile à Djakarta. Le monde de la finance est également concerné : grâce à son système de paiement sécurisé par téléphone Alipay, Alibaba est la troisième banque chinoise.

Quand une nouvelle technologie apparaît, son taux de croissance suit celui d’une épidémie. Il accélère jusqu’au moment où la substitution atteint 50 % du potentiel – alors, seulement, la croissance retombe. Dans les cinq années qui viennent, la transformation va aller de plus en plus vite. Il faut en être conscient.

Un changement qui vient… de nous !

La bonne attitude ? Comprendre que le changement vient de nous… qui passons les commandes ! Notre bras gauche (producteur dans les anciennes technologies) ne peut pas ignorer ce que fait notre bras droit (consommateur des nouvelles technologies).

D’après McKinsey, dans les pays développés, un tiers de la population devra changer profondément de métier. N’ayons pas peur : au total, ces mouvements ne sont pas destructeurs mais déplaceurs d’emplois ; ils vont en créer des nouveaux, notamment en informatique, en logistique et en restauration. Soyons prêts à nous former. Nous sommes bien plus flexibles que nous ne le croyons, et disons-nous que l’humanité n’en n’est ni à sa première ni à sa dernière transformation !

Xavier Fontanet

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