Utilité publique – Chronique aux Echos

24 Nov

1024px-les_echos_logo-svg

D’un côté, une sphère publique aux champs d’activité trop nombreux. De l’autre, un milieu associatif efficace et motivé. Il est temps que l’une laisse plus d’activité à l’autre !

Le bien ne fait pas de bruit, on parle peu du secteur associatif. C’est pourtant une activité économique considérable et un pilier de notre société . Les quatre associations majeures (Restos du coeur, Secours catholique, Apprentis d’Auteuil et Téléthon) ont, ensemble, une activité proche du milliard d’euros !

Le secteur associatif, c’est 70 milliards d’euros, 17 millions de bénévoles, 1,8 million de salariés, 1,3 million d’associations réparties sur tout le territoire. C’est, entre autres, un soutien aux familles et aux personnes âgées en difficulté, une filière éducative alternative, de la restauration pour ceux qui n’ont pas de foyer. C’est une armée de volontaires pour des travaux d’intérêt général, dévoués, efficaces et y mettant leur coeur.

Le poids de notre sphère publique (57 % du PIB en France contre 44 % en Allemagne) est, on le sait, beaucoup trop élevé. Excès dangereux pour l’économie, qui érode la compétitivité des entreprises, creuse le déficit commercial, génère du chômage et fait exploser son indemnisation. Mais il y a plus grave : à force d’être matraquée, une partie de la population se défausse sur l’Etat de sujets dont elle pourrait se saisir (« Avec tous les impôts que je paye, on ne va pas me demander, en plus, d’être généreux ! ») ; une autre perd sa dignité en allant rechercher des aides qui ne sont pas toujours justifiées.

Notre sphère sociale vient de l’étatisation, il y a cent cinquante ans, d’activités gérées par des associations privées et religieuses. Il y a porosité entre ces deux sphères. 35 % des Français de plus de 65 ans sont bénévoles. Ce sont souvent ces retraités actifs qui tiennent le manche des associations ; avec l’allongement de la durée de vie, ils sont devenus une source de compétitivité et une force de travail considérable en regard des 5 millions de fonctionnaires.

Concéder aux associations des pans de la sphère publique, en améliorant la fiscalité des bénévoles retraités qui y font du vrai travail, permettra de réduire sa taille à un niveau plus supportable par notre économie concurrentielle.
En savoir plus sur le site des echos

%d blogueurs aiment cette page :