Et la sphère enflait, enflait… Chronique aux Echos

29 Juin
En 1974, notre sphère publique, vierge de dette, ne dépassait pas 30 % du PIB et notre Etat régalien était fort. Les hommes politiques ont alors écouté les sirènes des économistes qui leur ont vendu le concept de « multiplicateur », expliquant que la dépense publique avait un effet positif sur l’économie. Quarante-trois ans de déficits publics continus ont créé une dette considérable et notre croissance patine. Les pays qui, comme la Suisse, ont gardé des politiques d’équilibre budgétaire et de sphère publique contenue, ont doublé leur PIB par tête par rapport à nous. L’Allemagne marche beaucoup mieux depuis qu’elle a, sous l’impulsion de Gerhard Schröder, réduit ses dépenses publiques d’un bon 10 % du PIB et baissé à concurrence ses impôts.

Revenons au bon sens, regardons les chiffres fournis par le cabinet Rexecode et comparons-nous (en % du PIB France/Allemagne) : sphère publique 56/45 ; capacité (besoin) de financement des ménages +3,5/+5 , des entreprises -2/+3, des administrations -4/+0,5.

La sphère publique française, à même structure, coûte 11 % de PIB de plus que sa consoeur allemande. Pour se financer, elle surcharge les entreprises de 5 % du PIB, augmente sa dette, chaque année, de 4 % (alors que l’Allemagne baisse la sienne de 0,5 % par an), elle réduit enfin l’épargne des ménages de 1,5 % : 5 + 4 + 0,5 + 1,5 ; on arrive à un total de 11 %… le compte y est !

Le bon sens nous dit que soit l’on parie sur un Etat protecteur et omniprésent, mais on épuise les entreprises, on réduit la capacité de décision des ménages et on endette l’Etat ; soit l’on réduit le périmètre de l’Etat en allégeant les impôts et les charges des entreprises pour leur permettre de se développer dans le monde comme leurs consoeurs allemandes. L’idée fausse du multiplicateur étrangle l’entreprise ; on peut lui redonner de l’air, mais les jours sont comptés : si l’Allemagne réduit sa dette, la France continue d’augmenter la sienne au point que l’actif net de l’Etat s’approche, toujours d’après le cabinet Rexecode, de zéro !

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