C’est la quizaine du Salon de l’automobile. Peu de gens réalisent qu’Apple capitalise à lui seul beaucoup plus que tous les constructeurs automobiles réunis. On pourrait y voir un signe de déclin. L’industrie automobile, c’est vrai, est soumise en ce moment à des chocs violents.
Le premier concerne le moteur, avec l’attaque de l’électrique à court terme et peut-être de l’hydrogène à moyen terme – ceci dit, le thermique se défend : en dix ans, pour une même cylindrée, la puissance a augmenté de 20 % et la consommation baissé d’autant !
Deuxième choc : les changements de business models, avec l’Autolib de Bolloré, où la voiture est louée à l’heure, l’autopartage avec BlaBlaCar et Drivy, et enfin Uber, qui révolutionne le métier de taxi et fait baisser le coût d’utilisation d’une voiture en ville (pas de parking et 100 % d’utilisation), au point que beaucoup pensent à se séparer de la leur.
Troisième attaque : celle de Google et Apple, aux poches très profondes, qui pointent le nez avec des projets de voitures sans chauffeur.
On aurait cependant bien tort d’enterrer l’automobile. Elle peut aussi étendre son champ d’intervention, reprendre des parts de marché au rail, comme elle le fait déjà, devenir une batterie d’appoint pour la maison du futur équipée de panneaux solaires ou, si elle se conduit toute seule, être l’endroit où l’on regarde les infos en allant au travail et en en revenant. Bien malin, donc, celui qui peut dire ce qui va se passer. Même s’il y a eu des erreurs autour du diesel, cette industrie centenaire est combative et créative. Dans cette affaire, on cheminera vers les bonnes solutions par une combinaison d’inventions nouvelles, d’erreurs que l’on arrêtera et de trouvailles que l’on développera. Ce foisonnement, que certains pensent désordonné, est en fait la manifestation du génie humain à l’oeuvre. L’industrie automobile doit être encouragée et félicitée pour son comportement, en ces temps incertains et passionnants.
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