La ministre de l’Education nationale vient d’amputer les programmes d’économie dans le secondaire. Bravo, que voilà une belle idée ! Surtout, ne vous arrêtez pas en si bon chemin, et passez le témoin à ceux qui savent le mieux parler de l’entreprise : les entrepreneurs ! Ils dispenseront cet enseignement gratuitement et en porteront le coût ; l’Education nationale pourra réduire ses effectifs, puisqu’on allégera son périmètre. Elle fera des économies. L’Etat baissera les impôts aux entreprises du montant de l’économie réalisée pour leur permettre de couvrir cette nouvelle charge.
Il y a beaucoup d’arguments pour aller dans cette voie : l’économie est difficile à expliquer quand on ne la pratique pas soi-même et qu’on vit en situation de monopole. C’est comme si on demandait à quelqu’un d’enseigner le ski sans l’avoir jamais pratiqué.
Ce serait ensuite un retour aux sources : hormis les fonctions régaliennes, les fonctions assurées aujourd’hui par l’Etat étaient au XIXe siècle des activités bénévoles. Il y a des expériences prometteuses en la matière, avec l’initiative Lire et faire lire d’Alexandre Jardin, et 100.000 entrepreneurs, de Philippe Hayat, qui fournit aux écoles secondaires des cours pratiqués par des cadres travaillant en entreprise.
A l’heure où la France compte 17 millions de bénévoles, qui sont en majorité des retraités actifs, l’affaire n’est pas si difficile à monter et pourrait l’être de façon économique. D’autant qu’Internet et la technologie des Mooc sont un fabuleux levier pour cette initiative.
Enfin, et peut-être surtout, on voit cette semaine dans les journaux nos économistes se disputer autour d’un livre montrant que ce qu’on enseigne à nos enfants est bien loin d’être une discipline établie. Le fonctionnement et la stratégie de l’entreprise sont, eux, des domaines connus et testés. Leur enseignement concret passionnerait les élèves et les préparerait efficacement au monde concurrentiel qui les attend.
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