S’il n’y avait que deux idées à faire passer aux Français en matière d’économie, ce seraient le concept de l’action-réaction et celui de la rotation d’actifs.
L’action-réaction, c’est le fait qu’une action provoque toujours une réaction qui va en sens inverse. Cette réaction est d’autant plus forte qu’elle a mis du temps à se mettre en marche.
La rotation d’actifs, c’est l’idée que pour toute activité, il faut derrière un investissement (et donc du capital qui y soit alloué et qui travaille). Pour produire des voitures, il faut des usines, et des stocks dans les réseaux de distribution ; si on veut produire deux fois plus de voitures, il faut deux fois plus d’usines et deux fois plus de stock. La relation entre l’activité et le capital est un chiffre constant.
Que se passe-t-il avec l’ISF ? L’action a consisté à augmenter la fiscalité sur le capital et les plus-values, pour se situer à un niveau double de ce qui est pratiqué ailleurs. La réaction nous arrive maintenant : le capital ne peut plus grandir, puisque tout est pris par l’impôt, et beaucoup de Français quittent le pays ; la base de capital s’effondre, et avec elle l’activité. L’atonie de l’économie et le chômage s’expliquent en grande partie par ce phénomène.
Il faut que tout le monde comprenne (et que les enseignants expliquent aux étudiants) que nous avons besoin les uns des autres : les employés ont besoin du capital, qui finance les entreprises dans lesquelles ils travaillent ; et sans employés ni clients, le capital ne fructifie pas ; les intérêts sont réciproques. Il faut aussi comprendre (comme l’expliquait Jaurès à son époque) que l’investisseur prenant tout le risque sur lui, rend un service immense à la société.
C’est pourquoi l’arrêt de l’ISF et le retour à une fiscalité normale sur la plus-value seraient une bonne chose pour l’ensemble de la société, et en particulier pour tous ceux qui peinent à trouver du travail en ce moment.
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