Fut alors inventé le concept de solidarité exigeante : la solidarité est le fondement de la société, il n’est pas question de l’abandonner, mais, dans les moments difficiles, chaque droit crée un devoir en retour. Ceux qui avaient la chance d’avoir un travail ont accepté plus de flexibilité quand cela était demandé ; ceux qui étaient en situation d’assistance ont accepté de modifier leur comportement en faisant le maximum pour éviter de peser sur les finances publiques. Cela voulait dire, en termes pratiques, accepter pour leur nouvel emploi des positions éventuellement inférieures à ce qu’ils pouvaient normalement espérer. Cela voulait aussi dire accepter des emplois à temps partiel. C’est la raison de l’extraordinaire succès de ce que l’on a appelé les « minijobs » : rappelons qu’il y en a aujourd’hui 9 millions et que 3 millions de personnes ont deux emplois.
L’adoption de l’idée de solidarité exigeante a fait chuter le chômage. Elle a permis d’améliorer les comptes publics, car la différence entre un chômage à 5 % et un chômage à 10 % (auquel viennent s’ajouter 2,5 millions de personnes au RSA) est une somme largement supérieure à 50 milliards d’euros. La crise n’est-elle pas une occasion unique de remettre en cause certaines dispositions de notre marché du travail, qui freine l’économie et met, à terme, toute notre collectivité en danger ?
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