Cela ne fait aucun doute, les terribles attaques de vendredi vont avoir des conséquences considérables. L’Etat et le gouvernement vont devoir se consacrer au domaine régalien (armées, affaires étrangères, police, justice) beaucoup plus qu’ils ne le faisaient jusqu’ici. Le calme et la dignité des Français leur facilitent la tâche, mais il faut aussi que l’économie continue à bien tourner.
Cette période dangereuse peut permettre de bouger les lignes si les Français savent se mettre à la hauteur des enjeux. En premier lieu, les entreprises et les salariés ainsi que les syndicats doivent prendre en main eux-mêmes les évolutions dans le domaine social sans toujours demander les arbitrages à un Etat et à un gouvernement qui ont beaucoup de pain sur la planche par ailleurs. Les employés et les syndicats doivent comprendre que leur devoir est d’aider les patrons à faire bien tourner les entreprises, quitte à accepter plus de flexibilité pour permettre les embauches, baisser le chômage et réduire le coût complet du travail… en échange de quoi les chefs d’entreprise doivent proposer aux employés de partager les fruits de la croissance sous forme d’intéressement ou d’accès au capital.
La partie non régalienne de l’Etat doit elle aussi changer complètement sa politique et comprendre que son devoir est de se mettre au service des entreprises, de simplifier les réglementations, d’alléger au maximum ses propres coûts pour réduire les impôts et adopter des politiques d’attractivité, comme tous les pays qui marchent fort. Au fond, ce qui est en cause, c’est la conception que nous avons, nous Français, de notre rapport à l’Etat : sommes-nous capables de nous assumer, de nous entendre et de prendre nos responsabilités ? Où sommes-nous incapables de prendre la moindre décision sans aller constamment rechercher l’arbitrage d’un Etat surchargé ? Quant au gouvernement, son devoir est d’avoir une politique extérieure digne du pays et de défendre les libertés pour permettre aux talents de Français de s’épanouir.
En savoir plus sur le site des Échos
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.