L’expérience des entreprises en matière d’organisation peut aider notre Education nationale. Toutes les études au monde montrent (et le dernier livre d’Alain Juppé le confirme) qu’en matière d’éducation, c’est le professeur qui fait la différence. La taille de l’établissement ou de l’académie n’a pas d’effet sur la qualité de l’enseignement.
Les chefs d’entreprise vous diront que partout où l’effet d’échelle ne joue pas, il faut impérativement choisir une organisation décentralisée, surtout quand l’environnement est changeant. En effet, dès qu’une entreprise dépasse une certaine taille, la bureaucratie nécessaire au contrôle explose et le management tend à se consacrer aux questions internes. Il perd le contact avec l’environnement et la stratégie s’émousse ; immanquablement de petits concurrents trouvent des créneaux où grossir et le déclin commence.
Cette détérioration s’observe aussi dans les empires qui grimpent, stagnent et reculent au bout d’un certain temps (Rome, les dynasties chinoises…). La centralisation crée des complexités inutiles, paralysantes et, pour finir, mortelles.
La Suisse, qui a joué à fond la carte de la décentralisation, classe ses écoles et ses universités dans le top des panels mondiaux (Shanghai pour le supérieur et PISA pour le secondaire), alors que le pilotage est assuré au niveau du canton (un petit département !). Elle a misé sur la capacité des enseignants de terrain à prendre leur responsabilité, à faire preuve de créativité (programmes) et à accepter une saine concurrence entre régions (on se compare tout le temps).
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