Il faut sauver l’actionnariat salarié – Chronique aux Echos

8 Oct

L’actionnariat salarié est une belle idée, mais son développement est freiné par le fait que, pour les fidèles, le dividende net d’impôt ne couvre pas l’ISF ! Quand l’entreprise marche bien, il coûte chaque année d’être son actionnaire salarié ! La loi Macron a amélioré les choses, ou plutôt permis de revenir sur la furie fiscale de 2012 : elle n’en a pas fait un outil de politique capable de changer la donne. L’idée d’association du travail au capital commencé avec l’intéressement de René Capitan ; l’actionnariat salarié va beaucoup plus loin puisqu’il change le statut du salarié en en faisant un actionnaire. Mieux encore, les salariés, s’ils se regroupent, peuvent envoyer des administrateurs au conseil et participer à la stratégie de l’entreprise. Les hommes politiques, qui investissent dans l’immobilier, ne l’aiment pas : « Est-ce une bonne idée que de proposer un système où l’employé perd tout (travail et économies) si ça va mal ? ». L’actionnariat salarié présente un risque, c’est un fait. Il ne peut donc être proposé qu’individuellement et pas imposé collectivement. Une chose est sûre, et les études le montrent, les entreprises à fort actionnariat salarié sont plus performantes ; celui-ci permet de compléter les retraites et se révèle une bonne protection contre les OPA. Il est enfin la réponse à la question : « La valeur ira-t-elle au capital ou au travail ? »… puisque l’employé est des deux côtés ! Comment l’encourager ? Il suffit de considérer fiscalement l’actionnaire salarié comme le dirigeant d’une nouvelle PME, c’est-à-dire classer ses actions comme outil de travail et octroyer, dans le calcul de l’impôt sur les plus-values, l’abattement de 85 % pour longue détention. Cela a été fait pour les « pigeons » avec succès. Ne serait-il pas juste et intelligent de faire de même avec les actionnaires salariés ?

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